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Lettre ouverte au Ministre de l’éducation nationale

Lettre ouverte au Ministre de l’éducation nationale
Thilogne ,le 25 Octobre 2017
Monsieur le ministre ,
Je reviens pour une deuxième fois non pas parce que je n’ai pas la claire certitude que ma première lettre a été lue, mais mon but est de voir l’école sénégalaise se hisser au rang de celles des grandes nations qui ont compris que l’éducation est la clé du développement et pour cela, toutes les conditions doivent être réunies.
Monsieur le ministre, je suis à six cents kilomètres de Dakar précisément dans la région de Matam où il fait quarante cinq degrés à l’ombre en période de chaleur, de ce fait imaginez la canicule qu’il fera dans une salle de classe qui contient plus de soixante quinze élèves assis à trois pour un déficit de salles de classes ,d’enseignants .Pourquoi? Parce que sur cents départs, il n’y a que trente arrivés,ce qui va se répercuter sur le quantum horaire et les collègues vont subir les conséquences en abattant un travail titanesque. Certains établissements n’auront pas de professeurs dans certaines disciplines .Pourquoi ne pas recruter donc l’effectif qu’il faut ?
Avec une telle situation, vous nous demandez de faire des résultats et pourtant nous faisons avec malgré les scabreuses conditions de travail dans le système : Manque de matériels, manque de toilettes, de bibliothèques, tables délabrées; abris provisoires, lenteurs administratives, retard de paiement des corrections des examens s’ajoutant aux aléas climatiques, nos élèves qui ne participent pas au concours généraux malgré leur bon niveau , des grèves intempestives, des fuites aux examens et concours et cela n’est que la face visible de l’iceberg.
Nous sommes conscients que les obstacles font partie du métier ,que l’amour de la patrie vaut la peine ,que pour servir ,il faut être infatigable .Mais Monsieur le ministre ,il faut savoir que la patience a des limites et l’éducation a fait de vous ce que vous êtes ,que l’éducation est la base de toute réussite et si elle est paralysée , cela aura des séquelles sur tous les autres domaines mettant en danger la survie de la population, que pour mener à bien une nation ,elle doit être éveillée, travailleuse, patriote, consciente de son avenir, du bien être de sa jeunesse et pour cela, il n y a pas une autre voie que l’éducation.
Dis- moi quelle éducation tu as reçue , je te dirais quel comportement tu auras .
Vous voyez donc combien il est important de prendre des mesures idoines ne serait ce qu’une politique visant à encourager les enseignants à rester dans les régions lointaines ou dans les zones où les conditions ne sont pas réunies pour travailler, à investir davantage dans l’éducation pour que notre nation ait un bon système éducatif.
Si vous voulez faire du concept « OUBI TEY,JANG TEY » une réalité et non des slogans pour embellir vos discours, voici quelques suggestions : il faut qu’il n y ait plus d’abris provisoires , d’inondations et d’herbes dans les écoles,de retard de salaire au mois d’Octobre, donc. L’argent utilisé dérisoirement à d’autres fins doit être investi dans l’éducation car l’émergence, c’est d’abord par la conscience et cette dernière, elle est forgée par l’éducation,l’apprentissage.
Soyez conscient que l’enseignant mérite plus de considération vu le travail cyclopéen qu’il abat, que sans lui, l’humanité s’érigerait en méconnaissance, en crédulité, sans lui, l’ignorance prendrait le dessus sur la connaissance, la médiocrité sur l’excellence .
Monsieur le ministre, une fois de plus,comprenez en ces propos qu’ils sont loin d’être des reproches vis-à-vis de votre personnalité, mais une remémoration venant de cet enseignant soucieux de l’avenir de l’éducation de son pays et anxieux de la voir perdre sa crédibilité.
Cheikh Bamba Sene AHMADA
Professeur de français et d’anglais au CEM de Thilogne

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