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Grèves dans le système éducatif sénégalais

Grèves répétitives des enseignants et des élèves, volumes horaires d’enseignement non atteints, baisse du taux de réussite aux examens et concours, années académiques se chevauchant, tels sont quelques-uns des maux qui gangrènent le système éducatif sénégalais depuis plus d’une décennie.

Parler des grèves dans le système éducatif sénégalais à l’heure actuelle, nécessite un rappel des principaux mouvements syndicaux dans les écoles, collèges, lycées et universités du Sénégal : le SAES (syndicat autonome de l’enseignement du supérieur), le CUSEMS (cadre unitaire des syndicats d’enseignants), le SAMES (syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal), le SELS (syndicat des enseignants libres du Sénégal), l’OIS (organisation des instituteurs du Sénégal) … Aujourd’hui, les mouvements syndicaux, dans leur diversité, ont envahi le système éducatif sénégalais. Certains grands syndicats en regroupent d’autres, ce qui rend de plus en plus difficile les négociations avec le gouvernement et au final l’absence de consensus, à chaque fois que se déclenche un mouvement d’humeur ou de grève à l’échelle nationale. Chaque syndicat a un cahier des charges et des revendications spécifiques en fonction du corps professoral qui le compose. Ainsi, les revendications des enseignants de l’école primaire ne sont pas celles des enseignants du secondaire ; de la même manière, celles des enseignants du lycée ne convergent pas avec celles de l’enseignement supérieur. Aussi, il existe au sein de chaque syndicat, des cellules régionales éparpillées dans tout le pays et des désaccords existent parfois entre cellules régionales et cellule nationale. Devant la persistance de la crise du système éducatif, et la difficulté d’y apporter des solutions pérennes, les acteurs de la société civile et les parents d’élèves essaient, à leur manière, de trouver une échappatoire. C’est pour cette raison que de nombreux accords entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants ont été signés en présence des parents d’élèves et des acteurs de la société civile, qui jouent un rôle de médiateur entre les deux parties. Mais ce n’est toujours pas de tout repos pour ces médiateurs, qui, des fois sont très mal à l’aise entre des syndicats aux multiples revendications et un État qui peine à toujours respecter les accords signés.

Par ailleurs, l’assujettissement de l’espace scolaire sénégalais aux mouvements syndicaux a eu comme conséquence, outre la perturbation du fonctionnement normal des heures de cours à cause des grèves répétitives, la restriction du volume horaire d’enseignement, condition sine qua non de la réussite des élèves et des étudiants. Cette baisse du volume horaire d’enseignement a par la suite des répercussions sur les résultats des examens de fin d’année, que ce soit au primaire, au secondaire et dans le supérieur.

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Du côté des étudiants, le plus souvent, les grèves ne durent pas très longtemps puisqu’il s’agit, dans bien des cas, de revendications relatives à l’amélioration des conditions d’étude ou au paiement des aides et bourses de l’État. En effet, le paiement des bourses des étudiants est souvent en retard, alors que nombre d’entre eux comptent sur cet argent pour s’acquitter de certaines charges : fournitures scolaires, paiement des loyers, des factures d’électricité ou d’eau, frais de transport, achat de médicaments… Dès que ces bourses et ces aides commencent à être versées aux bénéficiaires, les mouvements d’humeur se font plus rares. Ces différents exemples constituent des cas, parmi tant d’autres et ont contribué à la détérioration du système éducatif sénégalais, qui perd crédit aux yeux de certains parents d’élèves qui se tournent vers les écoles et instituts privés.

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