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Education au Sénégal: Le secteur risque de replonger dans la crise

Journée «école morte» du Saemss et du Cusems, menaces du ministère de l’éducation, grève du Saes, Ce mardi 7 novembre, l’école sénégalaise risque de connaître des perturbations.

La journée «Ecole morte», décrétée ce mardi 7 novembre, par le SAEMSS et le CUSEMS, les menaces du ministère de l’Education nationale, la grève du SAES  : le secteur éducatif connaît une tension. Ce qui risque encore d’impacter négativement sur les enseignement-apprentissages et le quantum horaire. Alors qu’on s’achemine vers une élection présidentielle, prévue le 25 février 2024, les perturbations des enseignements risquent de s’intensifier, si l’on n’y prend pas garde. Ce mardi 7 novembre, l’école sénégalaise risque de connaître des perturbations. Pour cause, les syndicats d’enseignants, en l’occurrence le SAEMSS et le CUSEMS, observent une journée «Ecole morte» sur l’étendue du territoire national. Ils exigent du gouvernement le respect de ses engagements et la libération des enseignants «arbitrairement» détenus dans les prisons.

«L’alliance du moyen-secondaire entre le SAEMSS et le CUSEMS exige du gouvernement du Sénégal l’apurement du passif des protocoles signés à travers le parachèvement de la dématérialisation des actes et des procédures, la révision du statut des décisionnaires, le démarrage de toutes les formations à la FASTEF, le relèvement des quotas pour le paiement des rappels dus aux enseignants, le doublement du budget des établissements solaires, le paiement sans délai des indemnités de suggestion aux chefs d’établissements», avait fait savoir, vendredi dernier, le secrétaire général national du SAEMSS, El Hadj Malick Youm, lors d’une conférence de presse.

MISE EN GARDE TEINTEE DE MENACES DU MEN

En effet, cette étape du plan d’actions des organisations syndicales fait renouer le secteur de l’éducation avec les remous, près d’un mois après la rentrée scolaire. L’annonce a ainsi fait réagir le ministère de l’Education nationale (MEN). «Le Ministère de l’Education nationale constate, avec regret, des appels à une journée Ecole morte de la part d’organisations syndicales signataires du protocole d’accord du 26 février 2022, par lequel elles réaffirmaient, comme toutes les parties prenantes, leur engagement en faveur des priorités du département notamment à promouvoir un climat social apaisé dans l’espace scolaire», lit-on dans un communiqué. Toutefois, le ministère de l’Education nationale promet de «s’opposer à toutes les tentatives de déstabilisation de l’école pour des motifs inavoués»

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A l’en croire, le gouvernement accorde un intérêt à la revalorisation de la fonction enseignante. En atteste, dit le MEN,  les «fortes mesures» prises dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord du 26 février 2022. Face à cela, le MEN a brandit des menaces contre les syndicats d’enseignants. «Dans tous les cas, le département, qui a toujours maintenu un dialogue permanent avec les organisations syndicales, prendra, en toute responsabilité et toute rigueur, les dispositions idoines pour assurer le déroulement correct de l’année scolaire. Le gouvernement se réserve le droit de revenir dans l’immédiat, sur ses engagements, qui ont déjà couté 250 milliards de franc CFA au contribuable sénégalais, en cas de violation par la partie syndicale des termes de l’accord sans préalable», avertit le département de l’éducation.

REPLIQUE DE L’ALLIANCE SAEMSS-CUSEMS

Après les avertissements du ministère de l’Education nationale, l’alliance du moyen-secondaire entre le SAEMSS et le CUSEMS n’a pas attendu beaucoup de temps pour apporter une réplique. «L’Alliance du moyen secondaire entre le SAEMSS et le CUSEMS a pris connaissance avec beaucoup de désolation et de tristesse du communiqué du 05 novembre 2023 du Ministère de l’Education nationale qui se résume en une constellation de méprises sur les dispositions de la Loi 61-33, de tentatives d’intimidation et de fausses allégations à l’endroit des syndicats», rapporte un communiqué en date du 5 novembre 2023. La même source ajoute : «Depuis la signature des protocoles du 30 avril 2018 et du 26 février 2022, le Gouvernement verse dans le dilatoire sur les accords portant notamment sur le statut, la carrière et le plan de formation des enseignants». Non se limitant pas à cela, l’Alliance des syndicats note que «Depuis le démarrage de l’année scolaire 2023/2024, le sabotage systématique de l’école sénégalaise orchestré par le Gouvernement depuis belle lurette saute à l’œil nu avec les nombreux déficits constatés dans le système : déficit de matériels (tables-bancs, classes…), déficit de personnels enseignants et déficit budgétaire avec la réduction drastique des fonds destinés au fonctionnement des établissements. Cette dernière tentative qui met à genoux notre système éducatif et la décision illégale portant fermeture de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar illustrent à suffisance les ambitions pernicieuses du régime consistant à priver le Sénégal de ce qu’il a de plus cher, l’école publique», souligne le SAEMSS et le CUSEMS.

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Sur les accusations de «non-respect de la réglementation» dénoncé par le ministère de l’Education nationale, les syndicalistes répondent : «malgré les interprétations tendancieuses contenues dans le communiqué du MEN, nous rappelons que les syndicats ont toujours inscrit leur action dans le strict respect des dispositions de la Loi 61-33 du 15 juin 1961, de la Constitution du Sénégal ainsi que des Conventions C 87 et C 98 de l’OIT qui reconnaissent le droit de grève à tout travailleur». Aussi, ont-ils précisé, «les syndicats ont toujours respecté les dispositions légales en procédant au dépôt d’un préavis dès le début de l’année et au respect du délai d’attente d’un mois avant le lancement de tout plan d’actions. Ainsi, les préavis en cours couvrent l’actuel plan d’actions».

Dans leur communiqué, le SAEMSS et le CUSEMS sont revenus sur le «véritable conflit qui oppose les syndicats au Gouvernement». Selon eux, «cela ne relève point d’un manque de respect des dispositions légales mais plutôt d’un parti pris délibéré du Gouvernement de restreindre les accords au volet financier et de leur refus systématique et manifeste d’honorer leurs engagements».

Il faut retenir aussi que le secteur de l’enseignement supérieur est aussi en mouvement. Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES) s’insurge contre la fermeture des universités publiques du Sénégal, depuis le mois de juin dernier, après les violentes manifestations ayant suivi la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko dans l’affaire Sweet Beauty. Hier, lundi 6 novembre, le SAES a organisé une marche suive de sit-in dans certains établissements d’enseignement supérieur du pays, pour exiger une «reprise immédiate et sans conditions des cours en présentiel».

Ce, alors qu’il observe déjà une grève de deux jours, les lundi 6 et mardi 7 novembre. Alors qu’on s’achemine vers une élection présidentielle, prévue le 25 février 2024, les perturbations des enseignements apprentissages risquent de s’intensifier, si l’on n’y prend pas garde.

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