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Cantines scolaires : Serigne Mbaye Thiam donne Foundiougne en exemple aux IEF

Cantines scolaires : Serigne Mbaye Thiam donne Foundiougne en exemple aux IEF

 

Cantines scolaires : Serigne Mbaye Thiam donne Foundiougne en exemple aux IEF

Les populations du département de Foundiougne (Fatick) veulent désormais « une école dans la communauté, pour la communauté et par la communauté ». C’est pourquoi, elles ont mis en place des « Greniers scolaires » pour remplacer les cantines scolaires. Une initiative de l’Inspection de l’éducation et de la formation (IEF) de Foundiougne et l’Inspection d’académie (IA) de Fatick qui intervient suite au retrait, en 2014, du Programme alimentaire mondial (Pam) de la zone d’intervention de Foundiougne. Un partenaire stratégique qui, jusqu’ici, assurait l’alimentation des cantines scolaires au niveau de la région de Fatick.

 

Des « Greniers scolaires » que le ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam, a visité, ce jeudi 16 août 2018, des champs communautaires des villages de Dantakhoune (commune de Nioro Alassane Tall) et de Sadioga (commune de Djilor), en compagnie du chargé des cantines scolaires de Foundiougne, Matar Diassé, et autres. Ce, pour féliciter et encourager, au nom du Chef de l’Etat, l’IEF de Foundiougne et l’IA de Fatick, pour leur initiative. Une visite que les populations ont magnifiée et qualifiée d’historique ». Car, selon elles, c’est la première fois qu’un ministre de la République foule le sol de leur localité.

 

« Une réponse alternative au retrait du Pam »

Selon Matar Diassé, les « Greniers scolaires » sont « une stratégie communautaire » mise en place dans le cadre de la pérennisation de l’alimentation scolaire dans le département de Foundiougne. Et vise à apporter « une réponse alternative » au retrait du Pam.

 

Nés de l’initiative de l’Inspection de l’éducation et de la formation de Foundiougne, Matar Diassé ajoute que les « Greniers scolaires » fonctionnent selon « une approche communautaire, participative, inclusive et volontariste » des populations. Ce, pour « une alimentation durable et autonome » dans les écoles élémentaires de la localité. Ils fonctionnent aussi sur la base des contributions volontaires des parents d’élèves en nature (maïs, mil, riz, haricot et arachide) et de l’appui des élus locaux.

 

Et pour faire face au problème de collecte de ces denrées, Matar Diassé et Cie ont mis en place un champ communautaire au niveau de chaque village de Foundiougne. Des champs qui sont cultivés par eux-mêmes, pour alimenter durablement ces « Greniers scolaires ». Et les femmes du Comité de gestion (Cge) de chaque école s’occupent bénévolement et à tour de rôle, de la préparation des repas quotidiens. S’y ajoute l’élevage et la pêche qu’ils pratiquent au niveau de certaines zones. Ils disposent également des « boutiques scolaires ».

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« Plus de 3000 élèves en bénéficient »

En outre, le chargé des cantines scolaires de Foundiougne a fait savoir que le projet a démarré avec 5 écoles élémentaires sur les 233 que compte le département. Et de nos jours, 25 abritent des « Greniers scolaires » et 3430 élèves bénéficient des repas. Sur ces 25 écoles, 10 disposent de champs communautaires.

 

À l’en croire, ces « Greniers scolaires » permettent une « amélioration » du Taux brut de scolarisation (Tbs), une « amélioration » du taux de rétention, une baisse du taux d’abandon et une « amélioration » du taux d’achèvement des études primaires des élèves.

 

Et selon le directeur de l’école élémentaire de Sadioga, depuis la mise en œuvre de ces « Greniers scolaires », le taux de réussite au Certificat de fin d’études élémentaires (Cfee) est passé de 40 à 95% cette année.

 

Pour mieux répondre à sa vocation, les initiateurs des « Greniers scolaires » souhaitent, dans l’avenir, mettre en place un dispositif de passage à l’échelle, signer une convention de partenariat entre IEF-Ecoles-Communes pour « institutionnaliser » l’accompagnement des élus locaux, aménager des jardins scolaires pour un apport en légumes et, enfin, créer des poulaillers scolaires pour un apport en protéines.

 

Toutefois, Matar Diassé n’a pas manqué de souligner quelques difficultés rencontrées. Il s’agit notamment, de manque de formation des membres, du mauvais stockage des denrées, de manque de terres pour les champs communautaires, de la salinité de l’eau dans certaines localités et de l’implication « timide » des élus locaux.

 

À l’issue de sa visite, le ministre de l’Éducation nationale a signalé que sa venue dans ces localités a pour but de donner en exemple ce qui s’y fait, à tout le Sénégal. Car, selon lui, il est possible de « ne pas tout attendre de l’étranger et de l’Etat mais plutôt de solliciter l’appui du Gouvernement pour assurer l’alimentation scolaire ».

 

« Une affaire de tous »

De l’avis de Serigne Mbaye Thiam, l’alimentation scolaire apparaît comme « une réponse structurée à la demande sociale et aux menaces qui se font peser sur le système éducatif notamment, la sous-alimentation et la malnutrition. C’est pourquoi, il estime que sa prise en charge « doit être l’affaire de tous ».Sous ce rapport, le ministre a saisi l’occasion pour lancer un appel aux collectivités locales pour « une inscription » de l’alimentation scolaire et de l’appui aux champs communautaires scolaires, aux ‘’Greniers scolaires » dans leur budget mais aussi pour un accompagnement des champs communautaires par des délibérations au nom des écoles.

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Il a aussi invité toutes les Inspections de l’éducation et de la formation et tous les villages du pays à s’inspirer des « expériences » de champs communautaires scolaires et des « Greniers scolaires » en cours à Foundiougne et qui ont permis à la localité de « régler la question de l’alimentation scolaire. Ce, par des « initiatives à la base des villageois ».

 

Le ministre a également demandé à l’IEF de Foundiougne de faire un document de synthèse de cette expérience qui sera vulgarisée dans tout le Sénégal.

 

Le soutien et l’accompagnement de l’Etat annoncés

Par ailleurs, Serigne Mbaye Thiam a fait savoir que le gouvernement va soutenir et accompagner « cette belle initiative » notamment par une dotation en semences et en matériels agricoles. Une initiative qui, selon lui, va en droite ligne des ambitions du secteur éducatif que le Président Macky Sall a dressées à l’issue des assises de l’éducation et de la formation.

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