Sujet (à l’image du bac de l’UEMOA).
Si certains écrivains sont convaincus qu’une oeuvre littéraire a le devoir de se montrer utilitaire, voire solidaire au peuple, d’autres pensent que, même indépendamment de toute autre considération, l’artiste doit savoir savoir plaire (à tous les sens) au lecteur.
Demandez-vous d’abord pourquoi il existe des écrivains qui donnent à leurs poèmes, leurs romans ou leurs pièces théâtrales un caractère utilitaire, communautaire à la limite. Puis démontrez pour quelles raisons d’autres artistes préfèrent rester artistes en se consacrant particulièrement à la conception de leurs productions artistiques. Enfin, prouvez que tout artiste, d’une manière ou d’une autre, ambitionne de joindre l’utile à l’agréable.
√ Le travail au brouillon :
ÉTAPE 1 : LE THÈME (À dégager).
Cette étape permet au candidat de ne pas s’exposer à un hors sujet. Il est conseillé de subdiviser le thème en deux parties :
> Thème général.
Il répond à la question suivante :
De qui ou de quoi parle-t-on dans le sujet ?
* On parle du rôle (de la vocation, de l’objectif) de l’écrivain (le poète, le romancier, le dramaturge).
> Thème particulier.
Il répond à la question suivante :
Quels sont les avis, les opinions de l’énoncé (sur cette question) ?
* Les uns croient fermement que l’écriture doit posséder le pouvoir de se montrer utile, de venir en aide aux nécessiteux.
* Les autres pensent que l’artiste digne de ce nom est celui qui fait de sa création purement artistique une priorité absolue.
ÉTAPE 2 : L’ORIENTATION (À identifier).
Cette étape permet au candidat de se limiter à ce que demande le sujet. Généralement, au bac, on soumet à l’élève l’un de ces deux sujets :
> Sujet à orientation analytique : (rare)
C’est un sujet où le thème particulier est indiscutable. On l’analyse, on l’explique, on l’éclaircit, on l’explicite, on le justifie, on le vérifie (les deux derniers verbes synonymes proviennent l’un de l’adjectif »juste » et l’autre de l’adjectif »vrai »). Devant ces genres de sujets, on démontre donc tout simplement qu’on est tout à fait d’accord avec les propos qui y sont émis.
> Sujet à orientation dialectique : (fréquent)
C’est un sujet où les propos émis contiennent une contradiction polémiste parachevée par une réconciliation : au moins deux avis distants (thèse et antithèse) réconciliés par un verdict (synthèse). Devant ces genres de sujets, dans un premier temps, on vérifie (c’est la thèse) ; dans un deuxième temps, on rectifie (c’est l’antithèse) ; dans un troisième temps, avec beaucoup de hauteur d’esprit, on les réconcilie (c’est la synthèse).
® Généralement, trois raisons prioritaires peuvent autoriser à dire que l’orientation d’un sujet est analytique ou dialectique.
> Priorité 1 : la consigne.
C’est le verbe employé dans la consigne dont on cherche à comprendre le sens pour s’autoriser à affirmer que l’orientation du sujet est analytique ou dialectique. Si cette consigne est floue, ténébreuse à notre entendement, on se rabat sur la priorité 2.
> Priorité 2 : les connaissances.
Nos connaissances acquises (dans les courants et genres littéraires) confrontées au thème particulier peuvent autoriser à affirmer que l’auteur a tout à fait raison (analytique) ou non (dialectique). Notre avis définitif sur l’orientation à donner au sujet peut être corroboré (fortifié) par la priorité 3.
> Priorité 3 : le mot lacunaire.
C’est le mot où se situe l’erreur, le mot de trop qui témoigne d’un oubli, d’une négligence, d’une exagération. S’il est employé, l’orientation a des raisons d’être dialectique ; s’il n’est pas employé, l’orientation, non contredite par la consigne, est analytique.
* Néanmoins, les données ont changé depuis l’instauration de ce qu’on appelle communément »bac de l’UEMOA ». Les consignes du genre :
√ »Qu’en pensez-vous ? »
√ »Que vous inspirent ces propos ? »
√ »Expliquez et discutez »
√ »Commentez cette opinion »
√ Etc.
sont désormais abolies.
J’en ai détaillé toute la structure dans une de mes publications précédentes (à relire avec attention) intitulée »BAC DE L’UEMOA ».
Par conséquent, pour ce sujet (présenté tout en haut) soumis à la réflexion du candidat, l’orientation est évidemment dialectique. L’énoncé qui obéit à une structure ternaire est sans ambiguïté au vu et au su du sens et des connecteurs logiques employés dans la consigne.
ÉTAPE 3 : LE PLAN (À schématiser).
Cette étape permet au candidat de parler de tout le sujet, de répondre à toutes les attentes de l’examinateur. Il devra donc tracer une bonne feuille de route qu’il suivra pas à pas dans le corps du devoir (le développement).
»Souma djogè fii, fè laa djeum, feulé laay mouddjé ».
»lii laay djeukk wakh, lii laa tchiy ték, leulé laa tchiy doli ».
(En version wolof Mdr !)
Avant tout, il faut harmoniser le plan avec l’orientation !
> Si l’orientation est analytique, le plan sera analytique.
Il s’agit d’un plan avec, au minimum, deux parties. Chacune d’elles doit être validée par deux ou trois arguments. Ce sont les propos de l’auteur expliqués de part en part.
> Si l’orientation est dialectique, le plan sera dialectique.
Il s’agit d’un plan avec, au minimum, deux parties également. La première vérifie là où l’auteur a raison ; la deuxième rectifie là où l’auteur a tort. Les deux verbes riment ( »vérifier » et »rectifier ») mais ne signifient pas la même chose. L’un dit, l’autre dédit. Néanmoins, ces deux parties, à mon humble avis, ne s’opposent pas ; la deuxième complète plutôt la première. Cette pensée personnelle est d’ailleurs validée par cette dernière partie appelée synthèse.
® Il faut, au moins, deux parties pour traiter un sujet de dissertation.
® Il faut, au moins, deux arguments pour valider une thèse.
> Voici l’objectif qu’on se fixe devant un sujet à orientation analytique :
I. Première partie du thème particulier (à vérifier)
1. Justification 1
2. Justification 2
II. Deuxième partie du thème particulier (à vérifier)
1. Justification 1
2. Justification 2
> Voici l’objectif qu’on se fixe devant un sujet à orientation dialectique :
I. La part de raison du thème particulier (à vérifier)
1. Justification 1
2. Justification 2
II. La part de l’erreur du thème particulier (à rectifier)
1. Justification 1
2. Justification 2
III. L’accord des deux avis controversés (à réconcilier)
1. Justification 1
2. Justification 2
* Pour le sujet qui nous est soumis, voici le plan formalisé de façon squelettique, schématique (au brouillon) :
I. Qu’est-ce qui justifie le caractère utilitaire d’une oeuvre d’art ?
1. Son caractère engagé (le romantisme)
(Exemple de poésie : »Ultima verba » – Hugo)
2. Son aspect historique (la négritude)
(Exemple de roman : Une vie de boy – Oyono)
3. Sa dimension moraliste (le classicisme)
(Exemple de théâtre : Tartuffe – Molière)
II. Pourquoi d’autres écrivains prônent-ils le culte de la forme ?
1. Immortalisation de l’oeuvre artistique (le parnasse)
(Exemple : citation de Gautier)
2. Conservation des souvenirs personnels (le lyrisme)
(Exemple : »Le lac » – Lamartine)
3. Exploration de toutes les ressources de la langue (le surréalisme)
(Exemple : »La colombe poignardée » – Apollinaire)
III. Comment tout écrivain arrive-t-il à joindre l’utile à l’agréable ?
1. Par le plaisir que procure la lecture d’aventures ( »Le tour du monde en 80 jours » – J. Verne)
2. Par les retrouvailles entre acteurs, auteurs et lecteurs (Préface des Contemplations – citation de V. Hugo)
3. Par l’instruction et le plaisir gratuits (Préface des Fables – citation de J. de La Fontaine)
* Pour le sujet qui nous est soumis, voici une proposition de plan formulé (à l’image de ce qui doit figurer dans la copie à rendre) :
Nous nous demanderons d’abord pourquoi des écrivains donnent à leurs poèmes, leurs romans ou leurs pièces théâtrales un caractère utilitaire, communautaire à la limite. Ensuite, nous démontrerons pour quelles raisons d’autres artistes préfèrent rester artistes en se consacrant particulièrement à la conception de leurs productions artistiques. Enfin, nous prouverons que tout artiste, d’une manière ou d’une autre, ambitionne de joindre l’utile à l’agréable.
Voilà !
Pour résumer ce travail de brouillon que j’ai détaillé du mieux que j’ai pu, en voici les trois étapes constitutives :
1) La découverte du Thème (T)
2) L’identification de l’Orientation (O)
3) La schématisation du Plan (P)
Pour s’en rappeler, additionnez les trois lettres (T.+O.+P). On obtient ainsi un mot, une interjection (top !)
Lorsque vous êtes sur la ligne de départ, que faites-vous quand votre prof d’E.P.S dit :
– Top !
Oui ! Vous avez compris ! Ça signifie que c’est parti. En effet, c’est maintenant que vous pouvez démarrer la rédaction de l’introduction, du développement et de la conclusion. Jamais avant !
Bonne digestion ! Je suis ouvert à toutes les questions, à toutes les soumissions de sujets. Très prochainement, j’aborderai la technique de rédaction de l’introduction, du développement, de la conclusion, et ainsi de suite…
Issa Laye DIAW.
Donneur universel.