En début d’année, le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne révélait lors de sa déclaration de politique générale que sur instruction du chef de l’Etat, la volonté du gouvernement est de faire de 2018, une « année sociale». Avec un pactole de plus de 1161 milliards de francs CFA, consacré aux secteurs sociaux pour l’amélioration des conditions de vie et de travail. Une initiative, dans un contexte difficile où les maux du secteur ont été nombreux. Le front éducatif a chauffé en 2018.
De l’université aux collèges, les grognes se sont multipliées. L’école en a pâti . Des mouvements syndicaux ont entamé la grève le jour même de la rentrée des classes, transformant le « Ubi tay Jang tay » en « Ubi tay grève tay ». Depuis, ils ont enchainé débrayages et grèves totales. Le quantum horaire en a énormément souffert. « Pas de satisfaction, pas de recul dans la lutte syndicale », déclarait Souleymane Diallo, Secrétaire général du Syndicat des enseignants libres du Sénégal (Sels). Ses collègues du Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen secondaire (Cusems) ont plusieurs fois boudé les salles pour exiger la matérialisation des accords existants.
Les remous n’ont pas épargné le milieu universitaire. Après la grève du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) , les étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) ont abandonné les amphithéâtres pour la rue. Il a fallu des échanges de pierres et de gaz lacrymogène afin de percevoir leurs allocutions d’études ainsi que la subvention des mémoires.
C’était la croix et la bannière pour les étudiants orientés dans le privé par l’Etat. Ils sont menacés d’exclusion à cause de plusieurs mois d’arriérés. « Depuis 2012, l’Etat du Sénégal a décidé d’orienter dans les établissements privés d’enseignement supérieur des bacheliers qui ne pouvaient pas accéder aux universités publiques faute de places. Il se trouve que depuis 2013, des retards importants sont notés dans le règlement des sommes dues, occasionnant des cumuls d’arriérés. Pis, pour cette année, aucun établissement n’a encore reçu de paiement », a soutenu Abass Fall, vice-président de la Fédération des établissements privés d’enseignement supérieur du Sénégal (FEPES). L’avenir de ces centaines d’étudiants est aujourd’hui incertain.
Ces étudiants n’ont toujours pas rejoint les salles de classe. Ils ont envahi la rue maintes fois. Et leur avenir reste encore sombre dans cette période électorale.
En 2018, les inspecteurs de l’éducation ont enchainé leurs mots d’ordre de grève. Sans satisfaction, ils ont marché de la Place de la Nation à la Rts.