Lauréat de l’édition 2017 du Grand Prix du chef de l’Etat pour l’Enseignant, Assane Ndiaye vient d’être sélectionné parmi les 50 nominés pour l’édition 2019 du Prix mondial de l’Enseignant (Global Teacher Prize). Infoetudes vous propose le dernier entretien réalisé avec lui. Il y diagnostique les maux de l’école sénégalaise.
Vous venez de remporter le grand prix du chef de l’Etat pour l’enseignant qui promeut l’excellence Quel est le sentiment qui vous anime ?
Le sentiment qui m’anime est un sentiment de fierté, de joie et
surtout un sentiment du devoir accompli. Nous avons toujours travaillé et posé des jalons importants. Ce sont tous les efforts consentis qui ont été récompensés.
L’école traverse des moments difficiles à cause des grèves. Comment analysez-vous cette situation ?
C’est une situation regrettable dans la mesure où le Sénégal est le seul grand perdant. Certes, les revendications des enseignants sont légitimes mais un compromis doit être vite trouvé pour sauver l’école.
L’état doit signer avec les syndicats des accords réalistes et
réalisables. Pour arriver à cette fin, un dialogue sincère, regroupant toutes les forces vives de la nation, doit être engagé dans les plus brefs délais.
En tant que professeur de Lycée comment jugez-vous le niveau des élèves ?
Le constat est unanime. Le niveau des élèves baisse d’année en année. cela est lié à plusieurs facteurs. Les élèves ne lisent plus et se contentent de simples résumés tirés du net. Ils développent des activités chronophages qui tuent l’innovation et la recherche.
Le pays souffre d’un déficit d’enseignants (1663). Quelles sont les solutions à votre niveau ?
L’état et les syndicats doivent intégrer ce point essentiel dans leur agenda dans la mesure où le déficit d’enseignants ne milite pas en faveur d’une éducation de qualité.
Après votre distinction, quels sont vos défis ?
Les défis sont multiples et énormes. Je compte représenter le
Sénégal au niveau mondial et cela constitue pour moi une motivation supplémentaire. Je dois me battre pour mériter la confiance placée en ma modeste personne. Etant un militant infatigable de l’école, mon rôle est d’être, comme disait le poète président, « la bouche et la trompette » de l’institution…