L’UCAD VOUS PARLE
Qui pour me sauver ? Ma maladie s’aggrave de jour en jour. Je n’en peux plus mais je continue de recevoir tel un ventre élastique dans un corps rassasié contenu et orienté par une conscience avide.
Le nombre d’étudiants m’est devenu insupportable. Elevé, excessif, trop c’est trop. On n’apprend pas de nos échecs, les précédentes expériences n’ont pas éveillé les raisons. Souvent plus politiques que sociales, assez euphoriques et peu préventives.
Je souffre dans un contexte de memoriam : On se souvient encore et encore de l’homme dont je porte le nom. Cheikh Anta Diop , une fierté , une sagesse , un modèle dont les qualités tant vantées sont inexploitées. Paradoxe n’est-ce pas ? C’est l’UCAD ça
Temple du savoir hier, je suis aujourd’hui le théâtre d’affrontements entre mes fils : les étudiants et ceux qui ont violé ma franchise : les forces de l’ordre. Je ne cesse de recevoir les gaz lacrymogènes. Ils brulent mes chambres et noircissent mes murs sans suite.
Mes amphithéâtres sont bondés de jeunes désœuvrés qui tendent les oreilles pour saisir les mots à côté des maux dont le surnombre, l’indiscipline et l’incorrection. Les briques volent au secours des sièges. Tous les moyens sont bons pour suivre les cours et poursuivre un cursus universitaire mal parti.
Les enseignants qui faisaient hier mon charme désertent de plus en plus mon espace. Eux aussi préfèrent parfois vider les amphithéâtres pour réclamer de meilleures conditions.
Au moment où la plupart d’entre eux vont en retraite et leur remplacement n’est pas sûr. La fin de ma souffrance n’est donc pas pour demain.
Signé : La plume de NGAGNE
A retrouver tous les jeudi