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Les classes préparatoires sont-elles faites pour tout le monde?

Avant l’affaire Diary Sow, les classes préparatoires étaient méconnues par la grande majorité des sénégalais. Pourtant, depuis quelques années, le Sénégal y envoie la plupart de ses meilleurs élèves après le Bac. Nous avons rencontré Diouldé Alpha Sall  ancien étudiant en classes préparatoires au Lycée Louis Le Grand, pour parler de son expérience

Pouvez-vous vous présenter rapidement? 

Je m’appelle Samba Diouldé Alpha Sall, je suis arrivé en France en 2016 après un BAC S1. J’ai effectué mes années de classes préparatoires au Lycée Louis Le Grand, avant d’intégrer CentraleSupélec, une école d’ingénieur, où je vais entamer ma 3ème et dernière année en septembre.

Si vous deviez nous résumer très rapidement ce qu’est la prépa

La prépa (diminutif pour Classes Préparatoires aux Grandes Écoles) est une filière qui, comme son nom l’indique, prépare ses étudiants aux concours d’entrée des Grandes Écoles (principalement les écoles d’ingénieurs, les écoles de commerce, et les écoles normales…). Plus exactement, il s’agit de plusieurs filières différentes, scientifiques, littéraires, ou économiques, qui préparent à des concours spécifiques, dans un cadre extrêmement sélectif et exigeant.

Quelles sont les difficultés rencontrées par les étudiants, en particulier les étudiants sénégalais ?

Il y a tout d’abord les difficultés communes à tous les étudiants de classes prépas. Le gros gap de niveau dans les différentes matières en prépa, par rapport au lycée, les chutes de notes qui s’en suivent, certains blocages… tout cela peut très facilement affecter psychologiquement un étudiant à peine sorti de l’adolescence. La compétition, elle aussi, devient souvent beaucoup plus rude qu’au lycée, étant donné que les étudiants qui rejoignent les prépas sont généralement déjà excellents.

Plus spécifiquement, les étudiants sénégalais sont parfois confrontés à des difficultés administratives (logement, visa, sécurité sociale, impôts, etc.) en parallèle des difficultés académiques.

Enfin, il y a aussi certaines carences liées au programme sénégalais, par exemple pour le cas des prépas scientifiques, les travaux pratiques en physique-chimie, qui peuvent dérouter les étudiants sénégalais. Ou encore le différentiel d’exigence en philosophie ou en anglais par rapport au lycée.

La prépa est-elle faite pour tout le monde? Pourquoi?

La prépa n’est clairement pas faite pour tout le monde. Il faut déjà (pour les filières scientifiques) avoir un excellent niveau de base dans les matières scientifiques, tout en étant capable de s’en sortir dans les matières littéraires (français-philosophie, anglais), qui posent souvent d’énormes problèmes aux étudiants sénégalais, alors qu’ils comptent énormément aux concours.

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Psychologiquement, il faut être prêt à affronter les différentes difficultés que j’ai évoquées plus haut.

Enfin, il faut disposer d’une grande capacité de travail (et ce peu importe ce à quoi on a été habitué au lycée) et être capable d’avoir une hygiène de vie irréprochable, sous peine d’en subir les contrecoups désagréables.

Peut-on mieux s’y préparer avant de faire le saut?

Probablement, en étant bien informé de ce qui l’y attend, et en disposant d’une assistance et d’un accompagnement (notamment pour certaines difficultés administratives), je pense qu’un étudiant peut se concentrer sur des aspects plus fondamentaux

Un mot pour les jeunes qui souhaitent emprunter cette voie?

Préparez vous convenablement, et si jamais un jour vous risquez de flancher, dites vous qu’il y a de la lumière au bout du tunnel. Il s’agit d’un marathon, pas d’un sprint, alors ménagez vous quand-même. Enfin, essayez de vous donner à fond sans supporter le fardeau des pressions et attentes extérieures.

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