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« Lacrymogènez-les », mais ils resteront des enseignants, vos maîtres d’hier et d’aujourd’hui !

Il y a 20 ans ou plus, le rêve le plus partagé par les élèves était de devenir ENSEIGNANT pour servir sa nation, vivre la passion et la noblesse de ce métier. Aujourd’hui ce rêve est quasi-inexistant. Parce que cette dignité d’être « transmetteur de savoir » a été bafouée par les propres produits de cette école, par les autorités et par la société elle-même. Oui cette société complice où chacun peut se permettre, peu importe la faiblesse de son QI, d’insulter et d’attaquer les enseignants, des hommes et femmes qui ont réussi à ensoleiller la vie de plusieurs personnes, y compris les plus hautes autorités de ce pays. Ces professionnels, les plus éloignés de leurs familles et les moins payés, méritent avant tout un respect, pas celui d’une minorité, mais celui de tout leur peuple. Ils ont réussi, parfois avec des manières les plus difficiles à former des cadres et têtes qui nous dirigent ou qui aspirent à nous diriger, à former des ingénieurs, des médecins, brefs de grands profils de tout corps.

Leur dignité bafouée !

Aujourd’hui, il faut vraiment être indigne et malhonnête pour se taire devant cette injustice vécue par nos maîtres, nos mentors. Ceux-là, malgré leur abnégation, leur patience et leur générosité, n’ont apparemment droit qu’aux lacrymogènes, en plus de critiques et sabotages. Nous savons qu’enseigner peut procurer des joies incomparables et de l’épanouissement personnel, mais n’imaginons pas la tristesse et la désolation d’un enseignant recevant des lacrymogènes de ses anciens élèves, sensés lui protéger, assurer sa sécurité.

Je dénonce et je rejette toute forme d’injustice sur l’enseignant, car il n’y a pas de métier plus noble que le sien. Je rejette cette position d’injustice qui n’est pas le mien, ils ne me l’ont pas apprise. Ce pays n’est pas celui de quelqu’un, mais de tous, donc de la vérité. Chaque nation a ses contradictions et chacun choisit son camp. Je choisis celui de l’autre Sénégal, celui du respect du mérite, celui des récompenses des travaux bien faits, celui du respect des enseignants de tous les rangs et de toutes les disciplines.

Je rejette ce comportement qui fait saigner nos enseignants, je le rejette comme elle rejette leur mérite. Nous savons tous qu’ils ne méritent pas cette injustice, mais nous sommes très rarement prêts pour leur défendre ou reconnaître au moins leur réelle valeur. Excusez le terme, mais il y a trop de fainéants dans ce pays, prêts à défendre n’importe qui et n’importe quoi sauf l’intérêt général. Au delà de l’enseignant (ce soldat), notre école souffre de la plus dure des manières mais personne n’est là pour la défendre malgré son caractère d’intérêt national et d’avenir de la nation. Nous sommes prêts à nous regrouper en pôles d’avocats pour défendre des politiciens, généralement des voleurs et corrompus, nous sommes prêts à nous appeler société civile ou droit de l’hommiste pour défendre des causes parfois inexistantes. Là, il s’agit de notre école, de ses élèves et de leurs enseignants injustement pris en otage par la société, dont les pouvoir au premier rang, mais presque personne n’ose se manifester pour eux !

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Il ne s’agit pas de sauver l’année, elle est déjà morte, il s’agit d’essayer de sauver l’école et de lui donner sa valeur d’hier. Et pour cela, nous savons tous la solution : revaloriser la fonction enseignante pour assurer une éducation de qualité à tous les élèves, sans distinction !

Bara Diaw  – Responsable édito Groupe Info Etudes ([email protected])

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