Portraits

Heureusement célèbre : portrait de junior Diakhaté Niintche, ce jeune instituteur qui retape les écoles avec peu de moyens

La pandémie à corona virus n’a pas eu que son lot de malheurs. Elle nous a dévoilé au grand jour, l’existence d’un jeune instituteur qui fait la fierté de toute une corporation à travers des actions citoyennes très appréciées sur internet.

Plus connu sur les réseaux sociaux sous le nom de Junior Diakhaté Niintche, Mamadou Diakhaté se définit comme un enseignant craie en main. Agé de 34 ans, de teint noir avec une taille de 1m 92cm, cet homme de grande allure pèse 72 kg. Né et grandi à Grand Dakar, un quartier populaire de Dakar avec deux frères et deux sœurs, ce fils d’un militaire et d’une femme au foyer dit avoir eu la chance de grandir avec des personnes qui voulaient être sur le droit chemin, puisque dans son quartier dit-il, on devait choisir très tôt sa voie.

Père d’une fille, Niintche a toujours été au chevet de sa famille et son engagement citoyen se justifie par le sentiment de partage d’entraide qu’il a toujours développé depuis son adolescence. Président Fondateur de l’association Simple Action Citoyenne qui l’a mis au-devant de la scène, avec la magie de l’internet, Niintche dit avoir fréquenté l’école Élémentaire Issa Kane avant d’effectuer son cursus Moyen et Secondaire au Lycée Lamine Gueye ex Van Vo. Après avoir obtenu son Baccalauréat en 2009, il est orienté à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines au Département d’Histoire de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. En année de Licence3 option Égyptologie, le jeune homme était obligé de mettre en stand-by ses études, faute de moyens et de temps puisque puis qu’il travaillait comme agent commercial au PCCI Sénégal, répétiteur à domicile, ouvrier ou manœuvre du dimanche, boucher, vendeur de moutons, de glace et de puce téléphonique, juste pour pouvoir payer la location et entretenir sa maman. Niintche s’est rendu compte que le temps ne lui permettait plus d’être un bon étudiant. N’empêche il a toujours été amoureux du métier d’enseignant puisqu’il encadrait des élèves depuis la classe de seconde pour assurer son transport et couvrir ses besoins scolaires. Malgré qu’il ait suspendu ses études supérieures, Junior Diakhaté préparait jalousement les concours de recrutement au Fastef et pour le Crem.

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Finalement, ce n’est qu’en 2016 qu’il fut reçu au concours de recrutement des élèves maîtres. Après neuf mois de formation il fut muté à son 1er poste à Sinthiou Dagua, un village situé à la frontière gambienne comme instituteur Adjoint. C’est de là qu’il a entrepris ses premiers engagements communautaires, en aidant les populations à filtrer de l’eau potable, construire des latrines etc…. Deux années plus tard, il est affecté dans une l’école Franco Arabe à Keur Madiabel ou il a obtenu son Certificat d’Aptitude Pédagogique (CAP). Amoureux de l’élevage et de l’agriculture, il passe la plupart de son temps libre avec ses moutons. Même s’il est devenu célèbre, Niintche conserve ses mêmes amis, ceux avec qui il a traversé son enfance.  Passionné du sport dans sa globalité Junior rend grâce à Dieu de lui avoir permis d’exercer le métier qu’il a choisi. En dépit de toutes ses qualités humaines, il avoue être une personne très vive. Cet engagement communautaire de ce jeune instituteur ne date pas d’aujourd’hui et ses actions ne se sont jamais limiter à l’école et à l’enfance car il s’active aussi dans la préservation de l’environnement avec la création, deux ans plus tôt du concept Clean Up Challenge qui a pour but de sensibiliser sur la gestion des déchets ménagers et la préservation de l’environnement. Il dit aussi être actif dans le social. Mais ses actions de réfaction d’écoles sont plus visibles à travers les réseaux sociaux au moment ou l’Etat a décide de rouvrir les écoles après une longue période de léthargie causée par la pandémie à corona virus.

Heureusement célèbre : portrait de junior Diakhaté Niintche, ce jeune instituteur qui retape les écoles avec peu de moyens
Peinture et nettoyage par la team niintche au Lycée Lamine GUEYE

 La réalisation de tous ses projets jusque-là élaborés n’aurait abouti sans une grande mobilisation financière et citoyenne sur toute la toile. Pour trouver une source de financement, il dit avoir utilisé un procédé très simple : présenter son projet à la communauté sur internet et inviter les personnes de bonne volonté qui le suivent à participer financièrement ou matériellement. Ensuite impliquer les donateurs et l’opinion dans la gestion des fonds en les informant sur les moindres dépenses avec la publication des factures. Ainsi, affirme Niintche, une relation de confiance s’est établie entre nous et les donateurs qui constatent par eux-mêmes les résultats après chaque jour de travail. En plus d’une participation financière, plusieurs jeunes engagés ont rejoint la cause en acceptant de travailler gratuitement en parcourant des kilomètres au service de leur nation. Malgré cette lueur d’espoir, la plus grande difficulté pour Niintche et ses jeunes bénévoles reste le manque de moyens qui se répercute sur la durée de réalisation de leurs projets. De manière catégorique, Niintche se dit apolitique et inscrit toutes ses actions et réalisation dans l’engagement communautaire.

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Porter un tel rêve ne peut jamais dispenser son auteur de sacrifices, Niintche dit ne plus avoir de temps pour faire du Khar Matt dans le privé ou même de se reposer comme il se doit. Mamadou Diakhaté est persuadé avoir reçu cette conscience citoyenne de ses parents à travers une éducation militaire : la patrie avant tout et avoue être davantage fortifié après réalisation de chaque projet.

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Sur les traces de @mouhammadciss :créateur de contenu

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