Deux mois après celle de décembre 2017, l’éducation guinéenne est affectée par une autre grève des enseignants. En représailles à l’inertie du gouvernement face à leurs revendications, l’aile dissidente du Slecg portée par Aboubacar Soumah a demandé à ses syndiqués de bouder les salles de classe à compter de ce lundi 12 février.
L’inculpation pour «vol de cartes de membre du Slecg, usurpation de titres, effraction du secrétariat du Slecg, et faux et usage de faux» des syndicalistes Aboubacar Soumah et Abdoulaye Portos Diallo, ainsi que leur placement sous contrôle judiciaire ne dissuadent pas ces porte-flambeaux de la lutte syndicale. L’autre semaine, le syndicaliste Soumah a indiqué à notre reporter que «l’instruction (était)terminée au niveau de la gendarmerie». Il a souligné que «le procureur a lu le procès-verbal qui a été dressé par la gendarmerie». Par la suite, ajoute Soumah, «(le Procureur)nous a mis à la disposition d’unjuge. Le juge nous a posé quel-ques questions. Il nous a de-mandé si on reconnait les charges portées contre nous. On a répondu: non. Il nous a ensuite annoncé que nous sommes sous contrôle judiciaire. Il nous a fait signer des papiers. Ensuite, on nous a libérés». Dans un communiqué publié le31 janvier 2018, le Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (Slecg) dénonce le refus obstiné du gouvernement à faire face aux propositions de sortie de crise qui lui ont été soumises par les religieux. Le Slecg tient au salaire Le Slecg rappelle que la grève de décembre 2017 n’est que suspendue. Ainsi, il met en garde contre l’ingérence de l’Etat dans les affaires syndicales, les menaces, les intimidations et les exactions à l’endroit des responsables syndicaux. Toute chose qui motive les enseignants à déclencher une grève générale illimitée à partir de ce lundi 12 février, jusqu’à la satisfaction totale de leurs revendications. Ce sont, entre autres, le paiement de 40%avec effet rétroactif de la valeur monétaire du point d’indice à1030, la fixation du salaire de base pour tous les enseignants guinéens à 8 millions de Fg, et la levée de la suspension du salaire d’Aboubacar Soumah. Le bras de fer engagé par le gouvernement Mamadi Youla contre le Slecg qui porte ces revendications marque le début de cette semaine cruciale dans le secteur de l’éducation après celle douloureuse de l’après-élection municipale marquée par des morts tant dans la capitale qu’en provinces, ainsi que des dégâts matériels aux conséquences graves sur la paix sociale et la stabilité macroéconomique.
Via GuineeInfos