J’ai beaucoup de peine à vous répondre grand, même si certainement vous ne lirez pas ce texte car vous estimez être occupé par vos articles et lectures. Mais je ne pourrai vous excuser de vous départir de votre honnêteté intellectuelle pour aborder une question aussi sérieuse que l’éducation.
C’est en 2004 que j’ai fait votre connaissance à travers la télévision et le journal «Jeune Afrique ». À l’Université je lisais souvent les textes et critiques littéraires que vous soumettiez , alors que vous étiez étudiant en droit public, au professeur Mar pour correction et qui sont encore au centre de documentation. J’étais hypnotisé par le cliquetis et la magie de vos mots, la densité de votre verbe et la justesse syntaxique de votre plume. D’ailleurs j’ai commencé à lire votre premier ouvrage «l’Afrique ou le spectre de l’échec» sans le terminer car je l’avais pris en location chez Dioplemaire à l’Ugb.
Agréable fut ma surprise quand j’ai découvert que vous aviez fait vos humanités scolaires à louga, ma ville natale. Le chauvinisme me faisait voir en toi, l’idole obligé. Je téléchargeais vos chroniques et parlais de vous avec fierté. Votre création de Un café avec n’a nullement ébranlé la passion, même si j’aime pas ces téléfilms qui idéalisent nos réalités indigestes. Ensuite vous vous embourbez dans un scandale sexuel qui n’honore personne et que mon estime me forçait à prendre comme un coup du destin. Hélas aujourd’hui je me rends compte que vous n’avez des principes qu’en apparence.
La bonne foi aurait dû vous faire écrire que le principal problème de l’école c’est l’économie de la vérité dans la parole publique de nos gouvernants. Qui plus est, vous avez les moyens de savoir toute la vérité. Mon cher, pourquoi snober le tort d’un gouvernement qui compte sur l’opinion pour discréditer les enseignants et saper leur élan unitaire ?
Vous avez passé sous silence beaucoup de points de revendications legitimés par leur seul intitulé.
Permettez moi de vous rappeler que la fille du magistrat, qui vous a trainé à la barre est passée entre les mains des enseignants sans avoir la moindre égratignure. C’est quand elle a croisé votre chemin que son destin s’est braqué. Qu’il vous plaise que je vous rappelle que je pourrai à la faveur d’un concours ou d’une formation devenir journaliste, il en est pas autant pour vous, s’il vous venait à l’esprit de devenir enseignant, car le cas échéant l’Etat devrait s’assurer qu’on a confectionné des sous vêtements en acier pour nos élèves. Ce qui serait compliqué par la période de chaleur et par le fait que Trump refuse de vendre à prix raisonnable son acier.
Professeur De Lettres Modernes
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