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Banques de 25 sujets de dissertation (aux consignes réformées)

SUJET 1.
« Si l’écrivain (des années 1600 par exemple) veut que ses écrits soient toujours d’actualité, qu’ils fassent long feu, c’est-à-dire continuellement lus et appréciés à sa juste valeur, il doit se méfier de l’actualité comme source d’inspiration. Car il arrivera un jour où cette actualité ne soit plus d’actualité et les lecteurs (des années 2000 par exemple) se détourneront de son oeuvre ».
Après avoir expliqué pourquoi dans une oeuvre d’art la présence de l’actualité scandalise certains écrivains, vous justifierez les raisons qui poussent pourtant d’autres artistes à en faire leur principale source d’inspiration ; avouez quand bien même, quoi qu’il en soit, que l’oeuvre artistique est constamment vouée à l’éternité.

SUJET 2.
À propos de la poésie, Émile Cioran jetait le discrédit sur certaines oeuvres poétiques en ces termes : « malheur au livre qu’on peut lire sans s’interroger tout le temps sur l’auteur ».
Après avoir démontré pour un lecteur, l’intérêt qui réside dans la connaissance du poète, prouvez que, face à bien d’autres textes poétiques, ce même lecteur est tout à fait capable de se passer de la biographie de l’écrivain, avant de montrer que des empreintes physiques ou idéologiques propres au poète transparaissent toujours dans ses écrits.

SUJET 3.
Pensez-vous qu’il est indispensable de connaître la biographie d’un écrivain pour arriver à comprendre et aimer son oeuvre ?
Pour répondre à cette question, passez d’abord en revue quelques courants littéraires où un lien (paternel à la limite) unit l’écrivain à son oeuvre. Ensuite, avant de vous substituer à un esprit critique qui nuance cet état de fait, et avec des arguments convaincants, montrez que, parfois, on peut très bien se passer de la connaissance biographique liée à un artiste, sans amoindrir la compréhension de l’oeuvre.

SUJET 4.
Émile Zola écrit : « j’aurais voulu aplatir le monde, d’un coup de ma plume, en forgeant des fictions utiles ».
Croyez-vous que ce projet de départ de l’auteur de Germinal (1885) soit une urgence pour l’humanité décadente ? Est-ce que cette ambition est celle de tout écrivain ? Pourquoi, avec un peu de retenue, de hauteur d’esprit, ose-t-on penser que les écrivains ne se distinguent pas vraiment, les uns des autres, par rapport à l’engagement ?

SUJET 5.
Partagez-vous l’avis selon lequel l’écrivain est un homme à part, complètement différent du commun des mortels ?
Dans un premier temps, vous montrerez jusque dans quelle mesure l’écrivain n’est pas n’importe qui. Dans un deuxième temps, justifiez que ce dernier n’est pas tout à fait différent de chacun de nous. Dans un troisième temps, admettez, avec des arguments plausibles, que l’artiste est à la fois une partie de nous-mêmes et une autre provenant des génies.
SUJET 6.
Charles Baudelaire affirmait : « j’ai pétri de la boue et j’en ai fait de l’or ».
Expliquez cette audacieuse activité créatrice qui s’inspire du mal, de l’horreur, pour en faire naître une oeuvre d’art. Vous montrerez par la suite que la plupart des écrivains passent par le beau pour parvenir au même but. Au bout du compte, demandez-vous ce qu’est vraiment une oeuvre d’art et proposez une définition qui vous est tout à fait personnelle.

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SUJET 7.
« La politique dans une oeuvre d’art, disait Théophile Gautier, c’est comme un coup de pistolet au milieu d’un concert ».
Est-ce que tous les écrivains ont horreur de l’engagement dans leurs oeuvres d’art ?
Pour répondre à cette question, avec des arguments accommodés de preuves à l’appui, commencez par identifier les courants littéraires où des écrivains sont radicalement opposés à toute forme d’engagement. Poursuivez votre démonstration pour, cette fois-ci, apporter le justificatif selon lequel cet engagement constitue, pour d’autres artistes, la raison principale de leur activité créatrice. Terminez par prouver comment tout écrivain est engagé, d’une manière ou d’une autre.

SUJET 8.
Léopold Sédar Senghor tenait les propos suivants : « la poésie est moins un objet de musée qu’un puissant instrument de libération ».
Montrez d’une part le rôle de la poésie pour les consciences affaiblies par des forces supérieures dominatrices. D’autre part, prouvez l’existence d’oeuvres poétiques complètement détournées d’inspiration engagée.

SUJET 9.
Dans une des fameuses Correspondances de Gustave Flaubert, l’auteur de Madame Bovary (1857) écrivait : « l’artiste doit être dans son oeuvre comme Dieu dans la création ; présent partout et visible nulle part, qu’on le sente mais qu’on ne le voie pas ».
Expliquez d’abord cette option retranchée, cette position objective, impersonnelle, en marge du récit, choisi par certains écrivains. Justifiez, par la suite, que cette posture ne fait pas l’unanimité dans l’univers artistique littéraire. Enfin, démontrez qu’un écrivain offre toujours au lecteur, dans son style qui lui est propre, une part (d’état d’âme ou d’état d’esprit) de lui, qu’il le veuille ou non.

SUJET 10.
« La censure d’une oeuvre d’art est la seule preuve selon laquelle un écrivain dit vrai ».
Pourquoi peut-on admettre que la plupart des oeuvres censurées sont porteuses de vérité ? Est-ce que cette vérité n’est révélée exclusivement que dans les oeuvres censurées ? Est-ce que la fiction est totalement imaginaire dans une production artistique ?

SUJET 11.
Roger Caillois disait :
« une littérature existe dans une société donnée ; elle en reçoit l’empreinte et, en retour, lui imprime une direction ».
Donnez une explication plausible à ces propos, en montrant, et de prime abord, que les faits sociaux deviennent une source d’inspiration pour l’écrivain, puis en justifiant comment ce dernier s’en sert pour bien le rendre à ladite société.

SUJET 12.
Dans Les Rayons et les Ombres (1840), plus précisément dans son fameux poème intitulé  »Fonction du poète », Victor Hugo écrivait :
« J’aurais été soldat si je n’étais poète ».
Comment peut-on faire de la création poétique une activité comparable à l’exercice des armes ? Est-ce qu’on devrait, pour cette seule raison, réduire l’oeuvre d’art à cette unique vocation engagée ?

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SUJET 13.
« Tant qu’il y aura sur cette terre misère et ignorance, des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles ».
Expliquez ces propos de Victor Hugo lisibles dans la préface de son célèbre roman intitulé Les Misérables (1862).
Vous montrerez d’abord tout l’intérêt sur lequel repose un roman engagé, pour donner raison à Hugo et à tous ceux qui, comme lui, s’acharnent à faire éloigner du monde la misère humaine. Néanmoins, n’oubliez pas d’émettre des réserves car il existe d’autres romans, n’ayant rien à voir avec l’engagement, et pourtant orientés vers ce même objectif. Enfin, démontrez que les autres genres littéraires en sont capables.

SUJET 14.
Gotthold Lessing, l’auteur de Emilia Galotti, disait : « on ne fait vraiment l’éloge d’un artiste que quand on parle assez de son oeuvre pour oublier de louer sa personne ».
Adhérez-vous totalement à ses propos ?
Pour répondre à cette question, montrez comment des écrivains sont parvenus à l’immortalité sans pour autant faire étalage de leur personne. Justifiez que d’autres pourtant sont restés artistes, même si leur vie a déteint ou a pris le pas sur leurs écrits. Finalement, prouvez que la personnalité de l’auteur (tel père) est indissociable de ses écrits (tel fils).

SUJET 15.
On a l’habitude de prétendre que tout écrivain doit exclusivement consacrer son activité créatrice à une littérature didactique. Certains, à l’instar de Jean de La Fontaine dans la préface de ses fables, sont même allés jusqu’à dire :
« Je me sers d’animaux pour instruire les hommes ».
Expliquez d’abord cette orientation à vocation instructive que plusieurs auteurs et lecteurs imposent à l’art. Ensuite apportez les allégations qui justifient que ce ne sont pas tous les artistes qui attribuent ce rôle didactique à la littérature. Enfin, pour tout dire, répondez par l’affirmative, à cette question : y a-t-il vraiment une oeuvre d’art qui n’instruit pas ?

SUJET 16.
« Ah ! s’exclamait Alfred de Musset, frappe-toi le coeur ! C’est là qu’est le génie ».
Comment le coeur peut-il constituer la source d’où provient l’inspiration dont un écrivain a besoin ? Pour être génial, est-ce que l’écrivain doit forcément s’inspirer de sentiments personnels ? Peut-on dire que tout ouvrage littéraire nécessite ne serait-ce qu’un peu de coeur pour le concevoir ?

SUJET 17.
Victor Hugo disait que : « imposer la même technique d’écriture à tout le monde revient à demander à toute l’humanité de porter la même pointure de chaussures ».
Passez en revue les courants littéraires, différents les uns des autres, tant dans la source d’inspiration que dans le style employé, pour étayer ces propos à l’aide d’arguments et des illustrations pertinentes et diversifiées.

SUJET 18.
Les frères Goncourt (Jules et Edmond) affirmaient qu’ « un auteur dans son livre est comme la police dans une ville : partout et nulle part ».
Comment comprenez-vous ces propos à la fois objectivistes et engagés ? Est-ce que tout artiste est tenu de se plier à cette règle à la fois thématique et stylistique que certains écrivains s’imposent ?

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SUJET 19.
Expliquez ce jugement de Victor Hugo qui consent que « l’art pour l’art peut être beau » ; puis justifiez pourquoi cet auteur s’empresse d’ajouter que « l’art pour le progrès est plus beau encore », avant de démontrer que son avis sur la fonction de l’art ne fait pas l’unanimité.

SUJET 20.
L’écrivain est comme un médecin sans frontières ; mais il lui arrive aussi d’être son propre médecin.
Avec des arguments solides, cohérents et agrémentés d’exemples commentez cette assertion en l’articulant autour du caractère universel de l’art d’une part et personnel d’autre part.

SUJET 21.
Paul Valery déclarait : « une oeuvre d’art devrait toujours nous apprendre que nous n’avions pas vu ce que nous avions vu ».
À travers les textes et courants littéraires dont vous avez connaissance, justifiez cette opinion qui laisse croire que les livres éloignent le lecteur de l’obscurantisme. Est-ce que celui-ci ne détenait pas ces connaissances auparavant ? Montrez surtout qu’un livre est une somme de découvertes et de réminiscences.

SUJET 22.
Expliquez et discutez ces propos de Witold Gombrowicz qui parle de la différence entre l’écrivain et les autres hommes :
« l’artiste est un mouton qui se sépare du troupeau ».
Pour y parvenir, la démarche suivante est vivement conseillée : la distance entre l’artiste et le lecteur d’abord, ensuite la relation de ressemblance et de solidarité de l’un envers l’autre, enfin et si possible la complémentarité entre destinateur et destinataire.

SUJET 23.
Dans sa préface de L’Assommoir (1877), Émile Zola se félicitait d’avoir écrit « un roman qui sente l’odeur du peuple » parce qu’il était convaincu d’avoir réussi à reproduire, en même temps que les aspirations de celui-ci, et avec une absolue fidélité, le langage ordurier de la masse prolétarienne tout autant que sa misère décrite à la loupe.
Dans une démarche cohérente, organisée et parachevée par des exemples convaincants, commencez par vous interroger sur la raison d’une production artistique qui se penche sur la misère du monde. Toutefois, demandez-vous si c’est le peuple seulement qui peut constituer la source d’inspiration de l’écrivain. Enfin, nuancez le plus possible ces deux avis en montrant que poésie, théâtre et roman sentiront toujours cette  »odeur du peuple », d’une façon ou d’une autre.

SUJET 24.
On a tendance à réduire les oeuvres : théâtrales au rire, romanesques à l’évasion, et poétiques au lyrisme.
Dans une démarche organisée, et en vous basant sur des exemples précis, vous discuterez ce point de vue : d’abord en montrant ce qui justifie cette perception des genres littéraires, ensuite ce qu’apportent ces fonctions aux messages du dramaturge, du romancier et du poète, enfin en recadrant les fonctions essentielles de ces genres littéraires.

Issa Laye Diaw
Donneur universel.

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