Le Secrétaire général du gouvernement a réagi hier suite à la suspension par la Cour suprême du Latif Coulibaly (Ecole nationale d’administration) dont les épreuves pour le cycle A devaient démarrer aujourd’hui. Abdou Latif Coulibaly a fait savoir sur la Rfm qu’ils étaient en train de réfléchir sur la question tout en soulignant qu’ils sont préoccupés par une décision de justice qui va techniquement poser des problèmes.
«La Cour suprême demande au gouvernement et la direction de l’Ena de suspendre le concours d’entrée à l’Ena. Nous sommes en train de réfléchir sur la question en étant très attentifs et extrêmement préoccupés par une décision de justice qui aujourd’hui nous pose techniquement des problèmes.» C’est la réaction du Secrétaire général du gouvernement, Abdoul Latif Coulibaly, hier suite à la suspension du concours direct de l’Ena (Ecole nationale d’administration) par la Cour suprême.
Les raisons de la mise à l’écart des candidats-fonctionnaires
Abdoul Latif Coulibaly, qui s’exprimait sur la Rfm, est revenu sur les raisons qui les avaient poussés à écarter de la liste pour le concours direct de l‘Ena tous les candidats-fonctionnaires. «De quoi s’agit-il ? Il y a des citoyens sénégalais qui ont voulu participer au concours de l’Ena, ils ont déposé leurs dossiers régulièrement au niveau de l’Ena. Et l’Ena est tenue de vérifier si les conditions de participation au concours sont réunies. Il se trouve qu’à l’Ena, il y a deux types de concours, le concours indirect fait par des fonctionnaires et un concours ouvert aux étudiants sortis de l’université, titulaires d’une maîtrise dans des matières qui sont bien précisées. Quand on s’est rendu compte à la vérification qu’il y a des fonctionnaires de l’Etat du Sénégal recrutés dans la fonction publique, après avoir obtenu une maîtrise, qui se sont présentés dans le concours direct, on a estimé compte tenu des règles qui sont à l’Ena que ceux-là ne pouvaient pas se présenter au concours direct pour devenir aspirants à l’intégration à la fonction publique. Puisque les conditions disent : «Si vous êtes déjà fonctionnaire, vous ne pouvez pas demander encore un autre recrutement dans la fonction publique»», a-t-il expliqué.
Le Secrétaire général du gouvernement, qui précise que «c’est une ordonnance qui est rendue en attendant que la Cour suprême puisse se prononcer dans le fond de cette affaire», ajoute que la Cour suprême a pris cette décision parce qu’ayant «estimé puisqu’on leur a dit : «Vous devez vous présenter dans le concours des fonctionnaires» ; que cela constitue une rupture de l’égalité des citoyens devant la loi».
Il faut noter que la Cour suprême a suspendu le concours direct d’entrée à l’Ecole nationale d’administration (Ena) alors que les épreuves d’admission pour le cycle A étaient prévues aujourd’hui et celles du cycle B le 3 octobre prochain. Le Juge de référé administratif a pris cette décision jeudi, après avoir été saisi par des fonctionnaires, qui estiment être lésés par le déroulement du concours. En effet, une dizaine d’agents de l’Etat avaient décidé de tenter d’entrer à l’Ena via le concours direct pour le cycle A. Alors qu’ils ont la possibilité de faire le professionnel. Leurs noms figuraient sur la première liste des candidats autorisés à concourir publiée le 6 août 2021, mais une seconde liste sera à nouveau affichée par le Secrétariat général du gouvernement qui organise l’entrée à l’Ena depuis la suppression de la Primature. Publiés le 21 août, les noms des candidats-fonctionnaires seront expurgés de cette liste alors que les tests psychotechniques étaient prévus le 29 août. Cette décision, qui est une première dans l’organisation de ce concours, a surpris les candidats concernés qui ont saisi la Cour suprême.
Réformer les textes régissant le concours
Réformer à l’avenir le concours de l’Ena, tel devrait être l’objectif de l’Etat en révisant les textes législatifs qui régissent ce concours (direct et professionnel). A l’heure actuelle, les candidats-fonctionnaires qui sont admis au concours direct sont obligés de quitter la fonction publique en perdant leur matricule de solde pour retrouver un nouveau matricule et bénéficier d’une bourse le temps de leur formation et réintégrer après celle-ci la fonction publique. Une autre façon de dire que ces candidats-fonctionnaires repartent à zéro après avoir servi l’Administration pendant de nombreuses années, 5 ans au minimum pour certains.