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SARGAL DJIGUÉNE ( Par Nourou Al Amin , professeur de Philosophie)

Depuis le jardin de l’insouciance, l’Éden, Dieu sentit, trouva le malin besoin de permettre à l’homme d’avoir la présence de son semblable, la fraîcheur d’un corps fleur et fruit qui séduit, réduit distances et marges par un miracle propre à la femme. L’homme, Adam, l’accepta et trouva son idéale compagne, celle à la dimension de son imperfection puisqu’étant une partie de lui pour qu’ensemble ils puissent bâtir un empire terrestre. De ce couple, venons-nous tous n’est-ce pas, quoique différents sobrement ou visiblement? De ce couple, d’autres se sont formés, des alliances se sont multipliées et finalement des différences dans l’intention se sont opérées.
Du lait se fait le venin, du venin le lait se fait. Et pourtant du lait d’Ève et de l’eau d’Adam nous nous sommes tous nourris à la source, puis lavés dans le fleuve amour du Créateur. IL nous aime tous pour nous avoir créés et charge la femme d’assurer vie, survie, perpétuité de l’espèce humaine, lui dotant force et ventre, ventre béni qui reçoit, entretient, maintient et donne souffle tout en risquant de le perdre. Oh! Bénie sois tu, femme!
Du jardin d’Éden à la terre, que de chemin? Que de souffrances endurées par la femme mais dans la dignité, la ténacité! Que n’a-t-elle pas vécu : maltraitances, viols, violences conjugales diabolisations et stigmatisations dans certaines cultures traditionnelles, risques et séquelles des traumatismes de l’excision, harcèlements sexuels…?
Malgré tout, tu tiens toujours la barque, redresse le navire en pleine tempête sans trompette ni flûte à l’affût d’une mer colérique, des vagues déferlantes. Toutefois, tu arrives toujours à bon port par un don de soi sans commune mesure entaché en rien et par aucun intérêt particulier si ce n’est l’instinct de protection des siens.
Qu’il pleuve, qu’il neige, beige ou vermeil, la femme sera la couleur de mon regard, regard adoucisseur d’un bouillonnement inédit ! Que le temps soit venteux ou vantard, vif, violent, clément ou arrogant, lucide ou fou, tout importe peu si le vrai temps qu’est sa présence me nourrit d’un festin royal. Femme, laisse-moi défier le temps, mieux, je me fous de l’avenir à partir du moment où sous ton aile je vole, je voltige, plane tel un « ropalane » et tout m’est ouvert: les cieux, la profondeur des terres inconnues, les voix au-delà Jupiter ou de Mars
Femme, peut-être que l’encens tien d’après la minute qui précède le crépuscule me bascule dans l’entonnoir des délires frisant le blasphème, mais loin de moi vouloir pareille forfaiture, seulement tu m’extirpes d’un vide avide pour me plonger dans la foule constituée que de toi, toi, toi, femme, femme, femme, et finalement tout est toi, femme. Avec toi, mon sucré salé, point l’envie ne me gratte, disgrâce ne m’habite pour penser retourner au jardin initial, tu en es un d’ailleurs, toi mon ici-bas et mon ailleurs.
Combien de fois je t’ai chantée, femme! combien de fois, avant moi, l’honneur est donné aux belles voix, aux plumes bien habillées, aux pinceaux magiques de magnifier cette créature sublime victorieuse d’âmes, toutes les races confondues, toutes les sensibilités reconnues! Après moi, la femme continuera à être chantée, chérie. Elle le mérite amplement tout comme à l’approche de l’hivernage, après que les champs soient défrichés, la semence enfouie sous terre, la pluie n’hésitera de fouetter la terre par ses cordes de bienfaisance pour une belle récolte. Plus qu’une récolte, tu es à la fois le ciel, la terre, l’eau, la lune, les étoiles, le vent l’air, l’alfa et l’oméga, le début et la fin de ma lucidité et de ma possibilité de jouissance et de réjouissance. Par toi, une mère aimant à mourir son enfant ; par toi, une femme, la mienne, Thioro Baye Samba, dont l’étoile est en permanente patrouille devant sa lune nourienne à la calvitie de son grand père, sourit et s’éclate de magnificence ; par toi, des sœurs, des amies, des collègues me font l’honneur d’une attention particulière, l’estime en bandoulière.
Si par malheur tu disparaissais de mon univers, plus rien il ne me resterait.
Femme, tu es mère, épouse, sœur fille, amie ; alors qui mieux peut trouver?

Article a lire:  Révision - Epreuves du BFEM 2012

Nourou Al Amiin professeur de philosophie lycée de Tattaguine
Le 08 mars 2019

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