Au-delà de l’aspect pécuniaire, aspect non exclusif mais néanmoins légitime et nécessaire, de leurs revendications, l’enseignant revendique surtout la reconnaissance, le respect et l’équité.
La reconnaissance.
Nous revendiquons la reconnaissance du caractère noble d’un métier aujourd’hui dévoyé aussi bien par l’Etat, les médias, la société et les brebis galeuses de la corporation
Nous revendiquons la reconnaissance de l’importance de l’éducation comme étant la condition sine qua non du développement ou de l’émergence d’un pays pour être en vogue.
Le respect
Nous exigeons le respect de la part de notre employeur à savoir l’Etat. Un employeur qui néglige notre carrière, n’hésite pas à nous jeter en pâture à l’opinion, qui n’hésite pas aussi à faire preuve d’extrémisme au point de vouloir radier des milliers de collègues. Un Etat qui fait de l’enseignant le seul agent de l’Etat ou l’un des rares qui après sa formation est obligé de cirer les bancs des ministères et directions, d’obstruer leur porte des heures durant, d’encaisser avec amertume et résignation l’arrogance d’agents charger de gérer sa carrière, de faire la queue comme des mendiants en quête de pitance, de faire des kilomètre depuis son lieu de service vers Dakar, etc. ; tout ceci pour pouvoir avancer dans sa carrière. Et malgré tous ces efforts peu sont satisfait au bout du compte.
Le respect de la part de médias qui scrutent avec impatience la moindre bévue d’un enseignant pour le proclamer avec plaisir au public à travers les revues de presse, ou tassou de presse ou wakh sa connerie.
Le respect de la part d’une population qui nous étiquette de personne avide (enseignant xaliss rek !) ou de pingre (enseignant calcul rek !).
Le respect de la part de ses élèves qui ne voient plus en lui le modèle à suivre. Ceci par nostalgie du temps au l’enseignant était craint et respecter aussi bien par son élève que par les parents de ce dernier.
L’équité
Nous exigeons aussi l’équité dans le traitement des agents de l’Etat : à niveau académique égal, rémunération égale.
Satisfaire ces revendications est la meilleure manière de motivé l’enseignant. Solutions meilleure que le grand prix du Chef de l’Etat pour l’enseignant, qui n’est pas mauvais du reste. Enfin que l’Etat revoit le filtre de recrutement des enseignants pour ne laisser passer que les plus compétents, les plus motivés et les plus valeureux. Et qu’il assainisse le secteur pour en extraire les mauvaises graines.
Cheikh Niang, professeur d’histoire et de géographie
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