Les acteurs du système éducatif ne vont pas facilement oublier les examens du Bfem et du Baccalauréat 2017. Fraudes et fuites ont marqué l’année scolaire. Ces cas ont pour la première fois été évoqués à la veille de l’anticipé de Philosophie du 7 juin .Des allégations que le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche Mary Teuw Niane avait vite nié. Un mois après sa sortie, des candidats au Baccalauréat Général se sont illustrés non pas par leur bon niveau mais par leurs capacités d’user de procédés sournois et illégaux pour obtenir ces diplômes. Des pratiques et agissements qui décrédibilisent le système éducatif. Des épreuves dont l’histoire et la Géographie ont été annulées le 4 juillet, jour de l’examen afin de rendre vaines les tentatives de tricherie. Via les réseaux sociaux, des élèves se passaient des épreuves déjà traitées. Comme quoi, le système de surveillance et de protection a failli. Les autorités ont échoué, les élèves et enseignants impliqués ont torts
Ces plans ont été savamment concoctés par un large réseau sous l’autel de l’argent. Des fins matérialistes qui vont à l’encontre des intérêts de l’école. Les professeurs arrêtés se faisaient de l’argent avec les épreuves qu’ils vendaient à 50 000 francs CFA.
Ces taches indélébiles sur le Baccalauréat 2017 ont poussé certains à réclamer l’annulation de toute la session. Sous le coup de la colère, des responsables syndicaux ont exigé le départ du directeur de l’office du Bac, Babou Diakham, sur place depuis 2001. Responsable au premier rang , la structure en charge d’organiser l’examen a été fouillée . Un bon nombre d’agents ont été entendus. Le 5 juillet, deuxième jour d’examen, il profita d’une conférence de presse au ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche pour répondre à ses détracteurs : « Il y en a qui demande mon départ, mais moi je ne fais pas de fixation. C’est un décret qui m’a nommé et je crois certainement que c’est un décret qui va m’enlever. Tant que nous jouissons de la confiance de nos autorités, je pense qu’on sera sur place. Ce que je peux vous dire et vous garantir, c’est, aujourd’hui plus que jamais, on à la motivation, le souci de bien faire qui nous anime depuis 2001 ».
Cette situation tragique a aussi suscité la réaction des Parents d’élèves. Dans la foulée, L’Union nationale des parents d’élèves et d’étudiants du Sénégal (UNAPES) a réclamé la radiation de tous les enseignants fautifs. Concernés par la question, les syndicats d’enseignants ont aussi apprécié la situation. « Le Sudes pense qu’il faut immédiatement diligenter des enquêtes pour situer les responsabilités et prendre les sanctions qu’il faut contre les coupables. Parce que, c’est un discrédit jeté sur l’ensemble du système éducatif. L’ampleur que cela a eue fait penser à un sabotage mené sur le système éducatif. Aujourd’hui, les élèves qui ont sérieusement préparé leur examen accusent des manœuvres frauduleuses de quelques-uns. Ils sont dans le désarroi et désemparés » , lisait-on dans le communiqué. Avec ces nombreuses déconvenues, les disciplines affectées ont été reprises le 11 juillet 2017.Ainsi, l’organisation du Baccalauréat fut chaotique.
L’examen aussi n’a pas été épargné par les cas de fraude. Des candidats ont été la main dans le sac en pleine composition. Le mode opératoire des tricheurs consistait à photographier les sujets avec leurs téléphones portables. Pour les balancer ensuite sur WhatsApp à un groupe, qui se chargeait de les traiter pour les restituer enfin aux candidats, via le même canal. La police avait arrêté à Saint-Louis 22 collégiens dans le cadre de l’enquête. La plupart des mis en cause sont des mineurs.14 d’entre eux ont été inculpés et placés sous mandat de dépôt.
Même si ces deux examens ont par la suite livrés tous leurs secrets, la réputation de l’école sénégalaise en a pâti. Que l’année scolaire 2016-2017 fut mouvementée