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[Oeuvre de la semaine] – Sous l’Orage de Seydou BADIAN: entre tradition et modernité

SOUS L’ORAGE : D’une part, le poids du passé, l’autorité de la tradition, le prestige des anciens ; d’autre part, l’appel des temps nouveaux, l’ouverture et les émois de la jeunesse, la profondeur millénaire de l’Afrique et les horizons stimulants dévoilés par d’autres formes de savoir, ce débat est celui des pères et des fils, et tel est l’orage subi par les peuples africains.

De SEYDOU BADIAN

Il est très remarquable en ce roman, si juste d’écriture, si mesuré de ton, de voir ce peuple (ici une famille et un village maliens) sortir de la tourmente sans sacrifices extrêmes : la parole sage a raison des passions, et le désordre de l’histoire finalement s’épuise à l’ordre de la vie.

Dans ce livre, c’est l’âme de l’Afrique qui parle. Une âme qui parle avec pudeur. Un juste ton. Cette justesse de ton, c’est la pudeur même de l’âme de l’Afrique noire, héritage sans doute, d’une très vieille et très complexe histoire, caractéristique essentielle de sa civilisation.

A travers « Sous l’Orage », Seydou Badian nous plonge au cœur de son Soudan natal (actuel Mali) qui n’est point une terre vierge de passé. Terre de rencontres, rencontres de races, de peuples, de religions, elle a hérité d’un passé peu connu, mystérieux, que ses jeunes intellectuels s’attacheront à révéler patiemment.

Dans ce livre, Seydou Badian joue le rôle de l’interprête de cet instinct qui fait des peuples noirs, une des plus importantes possibilités d’avenir pour la civilisation du bonheur.

Le père Benfa, face à un dilemme. Ainsi pourrait-on expliquer le contenu du livre. Une querelle qui oppose la société traditionnelle à celle appelée moderne. Famagan, grand commerçant, riche et influent veut comme épouse Kany, la fille du père Benfa. Jeune, intelligente, intellectuelle et soumise aux lois de la tradition.

Un mariage, qui s’annonce difficile du fait de l’amour que Kany et Samou son copain, se vouent. Ils s’étaient rencontrés au cours d’une Kermesse, organisée au village. Leurs regards s’étaient croisés une, deux, trois fois. Ils se sont aimés et ne parlaient plus que d’amour et d’avenir.

Malgté la colère du père Benfa, Kany et Samou n’avaient pas cessé de se voir. Ils avaient confiance en leur relation et devinrent plus confiants, plus sûrs de leur avenir. Ils jugèrent cependant sage d’éviter, quand ils étaient ensemble, les lieux où ils pouvaient être vus du père Benfa ou d’un de ses amis. Ils s’écrivaient souvent quand ils ne pouvaient pas sortir.

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Karamoko, Nianson ou même parfois Birama, portaient les lettres. La famille Benfa était donc divisée à propos de cette affaire ; Birima, Niansion, Karamoko étaient du côté de Sanou, eux les jeunes de l’ère moderne ; tandis que le père Benfa et Sibiri, l’aîné, ne pensaient qu’à Famagan.

En réalité, l’harmonie de la famille Benfa n’était qu’apparente et cette affaire Samou permit de voir au grand jour une division qui avait toujours existé. Bien souvent, à propos d’école, de vaccination ou d’autre chose, les jeunes n’étaient pas de l’avis des anciens et, s’ils ne manifestaient pas bruyamment leur désaccord, c’était par égard ou simplement par crainte de représailles. « Sous l’Orage », un roman, qui met en évidence les différences entre les anciens et les modernes.

Comme pour dire « nous sommes dans un monde que nous ne connaissons pas. Aujourd’hui, il n’y a plus rien. Plus de liens entre père et fils. Plus de loyauté entre amis. Plus d’égard entre jeunes et anciens ».

africanglobalnews.com

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