Master à l’UCAD : Un encadrement difficile
La Faculté des lettres et des sciences humaines accueille près de 30 mille étudiants. La zone est très mouvementée surtout avec le début des cours pour les nouveaux bacheliers. Au département d’Anglais, plusieurs étudiants sont devant le tableau d’affichage où est affiché le programme des cours les Master. Certains prennent des notes avec des stylos, d’autres profitent des facilités qu’offre la technologie en photographiant avec leurs Smartphones. Le sujet relatif à l’encadrement des étudiants en master 2 suscite le rire avant la réaction. Adossé au mur qui fait face à la scolarité, un étudiant en Master 1 affiche un large sourire puis déclare : « il y a plusieurs camarades qui ont des problèmes d’encadrement. Restez quelques minutes et vous aurez énormément d’interlocuteurs », dit-il légèrement avant de faire part de son pessimisme : « l’année prochaine, ce sera notre et nous savons que nous ne serons pas ménagés par les difficultés ». L’homme sobrement habillé d’un maillot noir ne lâche pas prise. Du doigt, il indique un monsieur au physique important, un barbu ; il s’appelle Babacar Diamé. Il fait partie des principaux concernés. D’une voix basse ponctuée de gesticulations, il se confie : « Je n’ai vu mon encadreur qu’une seule fois. Depuis lors, je peine à le revoir, il voyage souvent. Je pense que je vais changer pour pouvoir avancer dans mes travaux ». Il n’est pas le seul à s’inquiéter de son encadrement. Mamadou Sow est aussi dans cette situation. Silhouette frêle, teint clair, des cheveux poivre sel, l’étudiant en master 2 option américaine tend un papier blanc et déclare : « même pour un document administratif, c’est difficile ». Un petit sourire puis il continue : « il nous arrive de rester plusieurs mois sans pouvoir rencontrer ni joindre au téléphone nos encadreurs. Du coup notre travail est ralenti. Conséquence, au lieu de soutenir en deux ans, nous le faisons en trois ou quatre ans ». A sa chute, un professeur sort du secrétariat, la veste sombre bien mise. Il s’appelle Gorgui Dieng. Pour lui, ce phénomène est consécutif au nombre pléthorique d’étudiants à encadrer. Il leur conseille de faire plus d’efforts. « Moi j’encadre des dizaines d’étudiants. Certains étudiants attendent que les encadreurs les appellent alors que c’est à eux de leur mettre la pression. En plus, ils doivent profiter de la technologie en faisant des recherches pour avancer », dit-il en fermant la porte noire de son véhicule.