Cette publication tient à rendre hommage aux vaillants candidats au baccalauréat de 2016…
Je commence d’une part par féliciter les heureux bacheliers, après qu’ils ont donné le meilleur d’eux-mêmes, au point de se voir admis d’office ou après le second tour.
Vous avez honoré vos familles respectives ; vous avez prouvé à vous-mêmes votre capacité à faire d’une de vos rêves une réalité ! Vous avez démontré à l’adversité que »impossible » en français peut signifier »I’m possible » en anglais, qu’il suffit de modifier la lettre T de »meun Ta né » en N pour aussitôt obtenir la phrase »meun Na né », pour changer la donne ! Bonne continuation à vous, car il reste encore beaucoup à faire, car au-delà de la montagne, il y a le ciel, il y a le soleil, il y a les étoiles, si vous comprenez ce que je veux dire par là…
J’encourage particulièrement les candidats qui ont échoué à cette rude épreuve (ajournés ou retenus au second tour).
Vous n’avez pas démérité. Ne vous morfondez pas trop longtemps. N’oubliez pas qu’au dessus de la parcelle de responsabilité qui incombe à votre personne, il y a une voûte construite par quelque chose d’invisible dont la part de décision nous noie dans une orbite mais aussi oriente chacun de nous vers une trajectoire dont nul ne dévoie et qui s’appelle le destin.
Bien avant l’hivernage (le bac), le cultivateur (le candidat) emploie toute son énergie et sa pensée agissante pour préparer son champ (l’avenir). Malgré la chaleur, malgré la distance, malgré le temps, malgré l’angoisse, malgré l’adversité…, il laboure ce champ encore plus vaillamment à l’approche de l’hivernage. Mais s’il ne pleut pas, doit-il s’en sentir coupable ? Non !
Les Chinois croient absolument à la philosophie du yin et du yang (représentée en bas de ma publication) selon qui, chaque chose créée dans la Nature cohabite avec son contraire (l’homme / la femme ; l’obscurité / la lumière ; les pleurs / les rires; l’échec / la réussite ; etc.), les deux entretenant une relation (pas manichéenne) de complémentarité. Sachez intérioriser et neutraliser ou même transformer l’échec d’auparavant en réussite de dorénavant !
Exilé en Angleterre, l’artiste Victor Hugo écrivait, dans un poème intitulé »L’exilé satisfait », peu célèbre mais vibrant d’énergie et de résolution, le vers monosyllabique suivant :
« Qui voit de haut, voit bien ; qui voit de loin, voit juste »
Exilé en Angleterre, le général Charles de Gaulle disait, pour encourager ses troupes engagées contre l’Occupation humiliante menée par l’Allemagne nazie, les paroles suivantes :
« Vous avez perdu une bataille mais vous n’avez pas perdu la guerre ».
L’histoire ne ment pas : ces deux grands hommes dont elle a retenu le nom sont rentrés en France, victorieux et élevés au rang de héros national ! Que dire d’ailleurs de Jésus-Christ fils de la Sainte Marie ? Que dire du prophète Mouhammad (P. S. L.) ? Que dire de Cheikh Ahmadou Bamba exilé au Gabon, de Cheikh Ahmed Tidjane (R. T. A.), de Baye Niasse, de Seydina Issa Laye ? … Tout n’est qu’une question de temps ; ce qui doit arriver arrivera forcément. Battez-vous tout en continuant à sourire ; il paraît que nos ennemis détestent ça…
Quant à moi, modeste instrument dans votre forge, je veux juste faire partie de ces atomes créateurs (j’en suis le plus minuscule, il faut l’avouer) de l’étincelle qui sommeille en vous. Vous m’avez convaincu que les espaces entre les doigts ont été créés pour laisser ceux d’une autre personne les combler ; vous m’avez démontré que la famille n’est pas toujours une question de sang : c’est plutôt l’ensemble des individus qui t’aiment sans condition.
Serigne Saliou (R. T. A.) avait dit :
« Soumalèn djiitoo, damalèn di guéstou ».
Si je vous devance (sur le chemin), je ne cesserai de me retourner.
« Soumalèn sènatoul, takhaw nég lèn ».
Si je ne vous aperçois plus, je m’arrêterai pour vous attendre.
« Souma guèstoo guissoumalèn, dinaa deupp, dadjé ak yèn ».
Si je me retourne et ne vous vois plus, je rebrousserai chemin pour vous rencontrer ».
« Waayé dougnou tággoo mouk ».
Mais on ne se séparera jamais.
Mon Dieu ! Quelle générosité d’âme à l’image de ce qui doit être retenu de la parabole du pain et du vin… Je n’ai absolument rien d’une sainte, mais il est bien possible d’arpenter la voie qu’ils ont tracée en instaurant l’élan de solidarité, en n’en espérant que la bénédiction divine.
Comptez-moi parmi vos amis car ceux-ci sont comme les anges qui nous soulèvent lorsque nos ailes n’arrivent plus à nous rappeler comment voler.
Fatima Sow, top model.