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LES CONTEMPLATIONS (1856) de Victor Hugo (1802 – 1885).

LES CONTEMPLATIONS (1856) de Victor Hugo (1802 – 1885).

Formule introductive.
Une préface est un texte de présentation placé en tête d’un ouvrage. Elle peut être écrite par un admirateur, un critique d’art ou l’auteur lui-même. Justement, la préface des Contemplations est écrite par ce dernier. En négliger la lecture, c’est courir le risque d’en compromettre la compréhension car c’est l’endroit où Victor Hugo explique le sens à donner à ce recueil considéré pour la plupart comme son chef-d’oeuvre poétique.
Ainsi, le poète divise l’oeuvre en deux parties :

La première, intitulée « Autrefois », regroupe trois livres :
√ « Aurore »
√ « L’âme en fleur »
√ « Les luttes et les rêves ».

La deuxième, intitulée « Aujourd’hui », rassemble aussi trois livres :
√ « Pauca meæ »
√ « En marche »
√ « Au bord de l’infini ».

« Autrefois »
LIVRE I. AURORE. (29 poèmes – 1600 vers)
Comme le baptise l’intitulé, c’est-à-dire (au sens propre) le moment du matin qui suit l’aube et précède le lever du soleil, ce livre est celui des premiers pas de Victor Hugo dans la vie (au sens figuré). C’est, en effet, le livre de la jeunesse. Le poète y évoque ses souvenirs de collège, ses premiers sentiments amoureux ( »Lise »), ses premières luttes littéraires. Il y chante aussi la beauté du printemps et la joie du rêveur devant un beau paysage ( »Halte en marchant ») ou le spectacle en plein air ( »La fête chez Thérèse »).

LIVRE II. L’ÂME EN FLEUR. (28 poèmes – 900 vers)
C’est encore par une métaphore (la fleur, symbole de l’amour) que le poète intitule ce livre qui est celui des amours. La presque totalité des poèmes provient de l’amour que Juliette Drouet (sa maîtresse) lui inspire. L’auteur conte les premiers temps de leur union, leurs promenades en forêt, leurs extases… Mais aussi les épreuves vécues en commun, les malentendus (dou gnakk !), les réconciliations (aka nèkh !). Un jour, il note, pour elle, des impressions de voyage ( »Lettre ») ; un autre jour, il lui écrit qu’il a rêvé d’elle ( »Billet du matin »).

LIVRE III. LES LUTTES ET LES RÊVES. (30 poèmes – 2300 vers)
C’est le livre de la pitié. Hugo donne quelques exemples navrants de la misère dans les sociétés dites modernes ( »’Melancholia »). Ailleurs, il plaint le sort d’un pauvre maître d’études ( »Le maître d’études ») ou se scandalise contre les persécutions infligées aux hommes de bien ; autre part, il dénonce la guerre et la tyrannie comme des fléaux, ou encore la peine de mort comme une pratique inhumaine ; plus loin, il explique le mal comme une épreuve ( »Le Revenant ») et se prête comme un visionnaire du châtiment réservé aux maudits.

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« Aujourd’hui »
LIVRE IV. PAUCA MEÆ. (17 poèmes – 800 vers)
C’est par une expression latine (pauca meæ) que Victor Hugo intitule ce livre (« quelques vers pour ma fille ») qui est celui du deuil. Bien qu’il contienne le plus petit nombre de vers, ce livre exprime pourtant, dans toute son étendue, toute la circonférence de l’onde de choc provoquée par le décès accidentel de Leopoldine, la fille aînée du poète. Ce dernier médite sur le coup qui l’a frappé. Tantôt il se révolte contre la cruauté du destin ( »Ô ! je fus comme fou… »), tantôt il se soumet à la volonté divine ( »À Villequier ») ; tantôt, il s’attendrit aux souvenirs du passé ( »Elle avait le pli de venir… »), tantôt il associe à la pensée de la mort un espoir de retrouvailles ici ou dans l’au-delà.

LIVRE V. EN MARCHE. (26 poèmes – 1700 vers)
C’est le livre de l’énergie retrouvée. Le poète exilé s’arrache à ses tristesses et va chercher de nouvelles raisons de vivre dans la méditation. À un poème politique, à des impressions de promenade et même à un souvenir d’enfance ( »Aux Feuillantines »), se mêlent des poèmes plus généraux sur la nature ( »Dolorosæ ») et la condition humaine ( »Le mendiant »).

LIVRE VI. AU BORD DE L’INFINI. (26 poèmes – 2800 vers)
Mon honnêteté intellectuelle me fait avouer toute la difficulté de percer le mystère du sens de ce dernier livre. Tout ce que je peux dire, en accord avec la plupart, c’est que nous avons l’impression que l’auteur y exprime des certitudes personnelles qui nous plongent dans l’incertitude. D’une part, les messages recueillis y sont parfois contradictoires : des poèmes d’angoisse voisinent avec des poèmes d’espérance ; mais cette espérance finit par l’emporter ( »Le Pont »). D’autre part, ce livre est peuplé de personnages fantastiques : des anges, des spectres, des démons, des génies, des voix… En tout cas, si ce livre s’ouvrait sur deux poèmes qui montraient une route à parcourir, il s’achève par des prophéties rassurantes qui, au terme du voyage, au bout du tunnel, au bord de l’infini, annoncent l’échec final des puissances criminelles et l’avènement de l’universel pardon ( »Ce que dit la bouche d’ombre »).

Formule conclusive.
En définitive, ces 158 poèmes des Contemplations retracent l’itinéraire spirituel du poète pendant un quart de siècle (25 années). L’auteur, au sommet de sa carrière, établit un dialogue constant entre le passé (Autrefois) et le présent (Aujourd’hui). Le titre à lui tout seul traduit toute l’intention du poète de s’élever bien au-delà de sa détresse féconde dont les causes sont multiples. Mais l’univers lui apparaît comme une énigme à déchiffrer. D’ailleurs, l’ordre de succession des livres et des poèmes obéit à un regroupement très conscient. Comme le dit l’auteur lui-même, « les pièces de ce diable de recueil sont comme les pierres d’une voûte. Impossible de les déplacer ».

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Issa Laye Diaw
Donneur universel

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