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L’enseignant, le maître de l’esprit

Aujourd’hui, vendredi 5 octobre est célébrée la journée de l’enseignant. Une occasion pour magnifier le rôle central de cet accoucheur de l’esprit.  

« Le métier d’enseignant est un sacerdoce », écrivait Mariama Ba dans son œuvre phare intitulée une si longue lettre. Partant de cette affirmation, on peut dire que l’enseignant n’est pas n’importe qui. Il forge, forme et fait l’homme. Sa position est centrale et privilégiée, sa tâche primordiale, son apport indispensable pour la vie sociale et la contribution intellectuelle aux questions qui interpellent l’humanité. De ce fait, son importance ne peut pas être source de débat. Il est donc le fondement de tout système. Particulièrement celui de l’éducation.

Malheureusement beaucoup ne parviennent pas à rendre au maitre (comme le prononcent affectueusement les élèves du primaire) ce qui lui appartient. Les illustres devanciers « prophétisaient » leurs formateurs au point de déserter les rues quand ils les apercevaient. Non pas peur mais par pression. Un comportement qui s’est complètement mué en désintéressement au fil des années. Alors qu’ils sont les principaux acteurs de la vie éducative. Et pourtant, ils dénoncent un manque de considération. La semaine dernière, le Syndicat des Enseignants Libres du Sénégal (Sels) déclinait les maux du système éducatif. « L’Etat du Sénégal refuse de recruter des enseignants. Aujourd’hui, le déficit est de plus de 2000 enseignants. A Dakar, des enseignantes qui vont en congé de maternité ne sont pas remplacées. A Mbirkilane, il n y a presque plus d’enseignants. Ils ont un besoin de 80 enseignants. Partout ailleurs, ce sont des déficits… Dans les grandes villes, on voit des classes de 100 élèves, 150 élèves et ils veulent construire la qualité c’est faux. Il faut qu’ils recrutent », c’est le coup de cœur dudit syndicat.

Le constat est une évidence .Personne ne peut le nier .Plusieurs localités du pays souffrent du déficit d’enseignants. Ce qui est déplorable. Cette situation ne peut pas produire les résultats escomptés. Il faut donner, doter pour ensuite exiger sinon, l’enseignement va en pâtir , les familles aussi . Prenons l’exemple du village de Kalossy situé à plus de 300 kilomètres de Dakar. Dans cette contrée, le seul établissement ne compte que deux enseignants qui se tuent pour gérer toutes les classes du cycle primaire. Une situation qui ne leur arrange guère mais ils sont obligés d’assurer pour éviter d’endosser d’éventuels échecs de leurs jeunes potaches. Certains affrontent même la chaleur sous des cases en paille ou des abris provisoires. Comme dans tous les secteurs, il y’a des brebis galeuses, inconscients de la sacralité du métier mais les enseignants exemplaires méritent mieux. Leurs conditions doivent être reconsidérées pour que la barre soit redressée. Chaque année leurs revendications sont intermittentes. L’heure de la reconnaissance a donc sonné. N’est-ce pas ?

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