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Le calvaire de Mamadou, nouveau bachelier !

Depuis quatre (4) mois, Mamadou vit un véritable calvaire. Bachelier, la tête totalement désorientée depuis son admission, Mamadou est torturé par son diplôme, qui est sensé lui donner bonheur et joie.

Tout commence en Juillet lorsque le jeune homme a été admis au Baccalauréat. Sa joie du lendemain matin n’avait pas trop duré, car il vient de se rendre compte qu’aucune direction ne lui est désignée, après ce bac.
Que va-t-il se passer exactement ? Il ne le sait pas, ses parents non plus. Que faire de ses 22 leçons de géographie en tête ? Va-t-il continuer à penser aux nombreuses dates de l’histoire ? Est-ce toujours nécessaire de philosopher avec ses 60 formules de Mathématiques ou doit-il encore se concentrer sur quelques expériences chimiques ?
Seul, Mamadou a tenté de disserter sa vie de futur étudiant, mais il est vite barré par un mystère. De quoi s’agit-il ?
En fait, on lui dit :  »Hey, Mamadou ! Tu est maintenant sorti du lycée, on ne veut plus te voir ici, jeune homme. » Dos au lycée, le pauvre voit devant lui, les portes des universités, toutes fermées. Il a qu’à même essayer de savoir. Et c’est en ce moment précis, qu’on lui informa dans un vrai désordre, qu’il doit passer par le mur : #CAMPUSEN.
Cette fois-ci, il ne s’agit pas du mur de Berlin (inutile d’essayer de se rappeler de cette leçon, elle ne vous sauvera pas !).
Vu de loin, Campusen se présente comme un mur lumineux, avec toutes les beautés et facilités du monde, c’est seulement au toucher, qu’on saura qu’il est parfois épineux, parfois glissant (vers le mauvais sens), et se présente souvent dans des formes différentes.
Cerise sur le gâteau ! Mamadou à 18 manières pour sauter. Mais il doit qu’à même essayer toutes ces manières par ordre : faire 18 demandes d’orientations et attendre le résultat. Dans sa tête, Mamadou n’a que 2 à 3 bons choix, tout le reste est une question de formalités et de remplissage. Après tout, il doit encore attendre, des jours, …. et des mois.
Pendant son long temps d’attente, j’ai découvert un nouveau mot dans le vocabulaire finnois : Le mot « sisu ». Peut-être le connaissez-vous… Le terme sisu est un mot finnois sans équivalent exact en français, d’un sens proche de « courage », « ténacité », « persévérance » ou « détermination », qui est un véritable état d’esprit, selon le Wiki du Web.
En effet, Mamadou a toujours eu l’espoir d’une bonne formation universitaire, au vu des ses excellents résultats au lycée et lors du Bac.
A tous ceux qu’il croissait, il ne cesse de demander la date de sortie des fameuses orientations.

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Un jour, à sa grande surprise, il est informé via un simple SMS qu’il est orienté à son 9è choix. Le désarroi sur son visage, il s’est connecté sur son compte le lendemain pour vérification. Surprise encore : il est placé dans son 10ème choix. Et cette fois-ci, c’est définitif et il n’a que 7 jours pour payer ses droits d’inscriptions. Son papa, pauvre cultivateur qui n’a toujours pas vendu ses récoltes, et sa maman, cette vielle dame du quartier qui arrive difficilement à vendre ses tas de tomates … n’ont pas l’intention de voir leur fils, unique espoir de la famille perdre son orientation.
1000 F par ci, 2000 F par là, des dépenses réduites, puis quelques emprunts, ils ont réussi à collecter les 25 000 Fcfa demandés pour entrer à la Fac.
Pendant tout ce temps, le jeune bachelier cherche à trouver des réponses à ses questions. L’autorité a qu’à même mis un numéro qui aime bien sonner dans le vide, avec un seul et éventuel bureau d’informations jeté à Diamniadio, dans l’autre bout de Dakar. Il n’a pas donc droit à une erreur, d’autant plus qu’il n’est pas de Dakar.
Heureusement, aujourd’hui, Mamadou s’est correctement inscrit, dans une formation virtuelle qu’il n’a jamais aimé et qu’il n’est pas prêt à aimer. Mais il n’a pas le choix cette fois-ci : il est placé quelque part et il sera listé parmi les  »45 000 bacheliers, tous orientés par l’Etat ». (Phrase à entendre sur la télévision nationale, prochainement !)

Des Mamadou, j’en connais beaucoup. Certains nous ont contacté à plusieurs reprises pour des questions dont nous n’avons pas les réponses, d’autres sont même venus nous voir dans nos locaux, j’ai entendu des parents inquiets, j’ai vu des espoirs de famille placés dans une direction non souhaitée, je leur ai entendu, je leur ai compris, mais je n’avais que mon triste regard et mes mots pour les consoler.

A tous les Mamadou, je vous encourage à encore vous battre, pour le meilleur. Dans la vie, vous n’obtenez pas toujours ce que vous voulez, mais sachez toujours vous contenter de ce qui est la dernière possibilité. Vous êtes peut être les n-ième victimes de notre système, mais cela ne fera pas de vous des morts.
Les générations d’hommes et de femmes qui nous ont précédés n’ont pas pu changer ce système, c’est un devoir pour vous d’apporter peut-être ce changement.

Article a lire:  Classement des universités 2016 : quelles sont les meilleures facs du monde (et de France) ? [PALMARÈS]

Alors Bienvenue dans l’Université, cet univers où vous devez vous construire, prendre vos responsabilités, voir les choses d’un autre angle et enfin y sortir avec la tête haute, pleine d’idées, de projets et de réalisations.

Je vous souhaite de passer un excellent weekend avec BONHEUR & AMOUR.

Par @Bara Diaw – Responsable Edito du Groupe Info Etudes
[email protected]

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