«Au lieu de jouer la carte de l’apaisement en initiant des négociations franches et concrètes avec les différents syndicats d’enseignants pour régler les problèmes de l’école sénégalaise, l’Etat préfère plutôt verser de l’huile sur le feu». Ce sont là les propos des enseignants affiliés aux différents syndicats de l’enseignement issus du Grand cadre. Pour ces enseignants qui officient entre Podor et Matam, tant que leurs doléances ne sont pas satisfaites, pas question pour eux de retrouver le chemin des classes. «Nous sommes catégoriques et imperturbables là-dessus», martèlent-ils.
A l’origine de la colère des d’enseignants, depuis quelques jours, les directeurs d’écoles de Podor et de Matam reçoivent des fiches venant du ministère de l’Education en passant par les différentes IA et IEF. Sur ces fiches il est demandé aux différents directeurs d’écoles de mentionner les prénoms, noms, grades et matricules de solde des enseignants grévistes.
Des directeurs contactés confirment avoir effectivement reçu de telles fiches émanant de leur ministère de tutelle. Seulement, nombre d’entre eux disent qu’ils ne vont jamais mentionner les noms de leurs collègues qui ont décidé d’observer le mot d’ordre décrété par le Grand cadre du syndicat des enseignants. «Quelles que soient les sanctions que j’encours, personne ne me forcera à donner sur ces fiches-là les noms de mes collègues qui observent actuellement le mot d’ordre de grève», renseigne un directeur d’école. Pour ce directeur, une telle attitude des autorités ne fera que pourrir une situation déjà chaotique. «Au moment où nous exigeons nos indemnités et rappels, les autorités veulent opérer des ponctions sur nos salaires. Cela montre que les autorités ne sont pas dans les dispositions de trouver des solutions aux problèmes de l’éducation. Maintenant, si elles pensent que prendre le bâton est la meilleure solution, nous les laissons devant leurs responsabilités»,…
En tous les cas, selon bon nombre d’enseignants, la présence de ces fiches dans les écoles pour recenser les grévistes ne les ébranle guère et ne fait que les maintenir dans leur détermination à réclamer leur dû.