ENTRETIEN AVEC ASSANE NDIAYE
« L’état doit signer avec les syndicats des accords réalistes »
Le lauréat du grand prix du grand prix du chef de l’Etat pour l’enseignant se confie au Groupe Infoetudes. Assane Ndiaye revient sur sa consécration et diagnostique les maux de l’école Sénégalaise.
Vous venez de remporter le grand prix du chef de l’Etat pour l’enseignant qui promeut l’excellence Quel est le sentiment qui vous anime ?
Le sentiment qui m’anime est un sentiment de fierté, de joie et
surtout un sentiment du devoir accompli. Nous avons toujours travaillé et posé des jalons importants. Ce sont tous les efforts consentis qui ont été récompensés.
L’école traverse des moments difficiles à cause des grèves. Comment analysez-vous cette situation ?
C’est une situation regrettable dans la mesure où le Sénégal est le seul grand perdant. Certes, les revendications des enseignants sont légitimes mais un compromis doit être vite trouvé pour sauver l’école.
L’état doit signer avec les syndicats des accords réalistes et
réalisables. Pour arriver à cette fin, un dialogue sincère, regroupant toutes les forces vives de la nation, doit être engagé dans les plus brefs délais.
Que pensez-vous de la réforme du Baccalauréat annoncée par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche Mary Teuw Niane ?
Je pense que le Sénégal doit s’inscrire dans la voie du progrès en s’adaptant à l’évolution du temps. Avec tout ce qui s’est passé au bac 2017, des réformes s’imposent. Mais comme le système éducatif est un et indivisible, un partage des informations en amont s’avère nécessaire pour que toute la communauté sache les tenants et les aboutissants de tels changements.
En tant que professeur de Lycée comment jugez-vous le niveau des élèves ?
Le constat est unanime. Le niveau des élèves baisse d’année en année. cela est lié à plusieurs facteurs. Les élèves ne lisent plus et se contentent de simples résumés tirés du net. Ils développent des activités chronophages qui tuent l’innovation et la recherche.
Le pays souffre d’un déficit d’enseignants (1663). Quelles sont les solutions à votre niveau ?
L’état et les syndicats doivent intégrer ce point essentiel dans leur agenda dans la mesure où le déficit d’enseignants ne milite pas en faveur d’une éducation de qualité.
Après votre distinction, quels sont vos défis ?
Les défis sont multiples et énormes. Je compte représenter le
Sénégal au niveau mondial et cela constitue pour moi une motivation supplémentaire. Je dois me battre pour mériter la confiance placée en ma modeste personne. Etant un militant infatigable de l’école, mon rôle est d’être, comme disait le poète président, « la bouche et la trompette » de l’institution…
Propos recueillis par Demba Dieng