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Dossier – Les élèves-maîtres … ?

En 1995, pour faire face aux politiques d’ajustement structurel imposées par les institutions de Breton Woods, le gouvernement a mis sur pied le « projet de volontariat » pour combler le vide face à l’augmentation de la population scolaire et relever ainsi le taux brut de scolarisation (TBS) qui se désagrégeait d’année en année faute de recrutement d’assez de maîtres. Ainsi le projet des volontaires de l’éducation a été pensé et mis sur orbite. Des centaines de milliers de jeunes détenteurs au moins du BFEM (Brevet de Fin d’Etudes Moyennes) ont été appelés pour mouiller le mot et quasiment gratuitement avec une modique somme appelée bourse de 50 000 f mensuellement allouée aux prestataires. Après presque 20 ans de ce projet, des fortunes diverses peuvent être notées par rapport à ce projet avec ses points forts et faibles.

Au début, les volontaires n’avaient aucun statut et percevaient des sommes dérisoires. Avec la première alternance, le volontariat à connu une nette amélioration sur plusieurs aspects mais avec un mauvais recrutement relatif aux quotas sécuritaires. Avec l’avènement de la deuxième alternance survenue en 2012, le projet des volontaires de l’éducation est remplacé en 2013 par le CREM (Concours de Recrutement des Élèves Maîtres) . De ce concours, le niveau de recrutement est relevé du BFEM au Bac et une épreuve de présélection, la dictée, fait son apparition combinée à deux autres épreuves (écrite et entretien avec le jury). Par conséquent, ce concours se veut très sélectif pour espérer enfin réussir en entrevoyant le bout du tunnel.
Depuis 2013, les sortants des CRFPE (ex EF), communément appelés élèves-maîtres, sont sans statut. Une situation déplorable qui a poussé les syndicats et le collectif des élèves-maîtres à se lever et se battre pour qu’enfin les élèves maîtres aient un statut. Ce dernier est enfin examiné et adopté au conseil des ministres du 4 octobre 2017 : « le projet de décret modifiant et remplaçant certaines dispositions du décret n°99-908 du 13 septembre 1999 fixant les conditions générales d’emploi et de rémunération des maîtres contractuels. » Mais entre l’adoption d’un projet et son application, il y’a un chemin… comme pour dire que du côté des intéressés et autres avocats comme les syndicats de ce dossier, le combat continue. Toutefois, une grande lueur d’espoir naît ainsi avec comme aboutissement dans le moyen terme, cette possibilité pour ces élèves maîtres détenteurs de leurs CAP de pouvoir déposer un dossier et d’être reclassés dans la fonction publique, un rêve de tous et après des mois et années de profonde angoisse.
L’école publique,notre fierté

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Moustapha Mbow, Professeur d’HG
Email :[email protected]

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