«Nous sommes confrontés à un manque criard d’enseignants. Mon collègue et moi travaillons d’arrache-pied pour s’occuper des 70 élèves du primaire. C’est très difficile de travailler dans ces conditions précaires. Cela se répercute sur les résultats», disait-il y’a un an de cela, Adama Guèye, directeur de l’école primaire de Kalossy.
12 mois après sa sortie, rien n’a changé. Les apprentissages se font toujours dans un cadre difficile et inapproprié. Dans cette lointaine contrée du Djolloff, il n’y a certes plus d’abris provisoires mais le système éducatif de plusieurs maux. Ce village situé à 3 kilomètres de la commune de Mbeuleukhé ne dispose que d’une école élémentaire, assez vétuste avec des murs lézardés. La vaste cour de l’unique établissement est peuplée par de gros arbres qui longent le mur de clôture. L’école compte cinq salles de classe : Les trois sont praticables, les deux autres sont laissées à la merci des animaux errants. Ceux qui obtiennent l’entrée en sixième sont obligés de quitter le village dépourvu de cycle moyen ou secondaire. Ils font tous les jours à pieds ou en calèches des kilomètres pour poursuivre le cursus scolaire. « Ici, nous n’avons qu’une école primaire. Après, il faut obligatoirement sortir du village. La plupart élisent domicile chez leurs proches à Mbeuleukhé ou à Yang-Yang afin de continuer normalement les études car les charrettes sont les seuls moyens de transport », déplore Abdou Mbengue.
Dans cette localité de la région de Louga, le problème majeur reste le déficit d’enseignants. Deux instituteurs transmettent difficilement les bases de l’enseignement général à 70 élèves du Ci au Cm2 .«Les écoles de brousse souffrent énormément surtout du déficit d’enseignants. Les conditions de travail sont très difficiles à cause du manque d’enseignants. On est obligé de faire des multigrades ou Ecole à classe unique (Ecu)», révèle, l’instituteur Amadou Kasse Fall
Assis dans sa chambre, le stylo rouge entre les doigts, le cahier sur les cuisses, il juge regrettable la situation. « Cette année, mon directeur a trois classes (Ci, Cm1et Cm2). Ca nécessite beaucoup d’efforts. Le nombre d’enseignants est certes réduit mais nous faisons notre travail en attendant des renforts»
Même s’ils sont conscients que les difficultés ne leur sont pas propres, les parents d’élèves sollicitent l’intervention de l’Etat pour un enseignement de qualité à Kalossy. « Notre village est certes loin de la capitale mais nos enfants ont besoin d’éducation. C’est difficile de se rendre aux villages environnants tous les jours. Nous voulons des enseignants et d’autres cycles », réclame Pape Mor
Dans un rapport détaillé de la Direction des ressources humaines du ministère de l’Education nationale, il est avéré que le Sénégal a un déficit criant d’enseignants, tous corps confondus. Le besoin s’élève à 1.663 enseignants. Kalossy devra donc attendre