A la UneActualité

La crise scolaire, j’accuse … !

La crise scolaire, j’accuse … !

Trois mois après la rentrée, l’école sénégalaise est secouée par une série de perturbations qui est loin de connaitre son épilogue. Des enseignants qui revendiquent, un gouvernement qui ignore, des parents qui se taisent, des élèves à l’avenir sacrifié … tel est le décor qui orne les murs de nos écoles, de nos lycées et collèges. Cette situation, qui ne choque presque personne, ne date pas de 2018, et elle suit toujours son cours comme si de rien n’était. J’utilise encore ce que cette école m’a donné pour en parler, même si au fond de moi, je sais que personne ne m’écoutera. Car dans ce secteur, pour être écouté ou entendu il faut faire fuiter les épreuves des examens et des concours, faire des scandales… Mais je ne suis pas encore prêt pour cela. Là, on vous écoutera, on vous interrogera, toute la presse parlera de vous … et puis vous serez libérés après.

Je n’invente rien mais c’est exactement ce qui se passe au pays de Senghor et de Cheikh Anta ! Et là, j’accuse ! J’accuse tout le monde, même si les degrés de responsabilité ne sont pas les mêmes.

J’accuse l’autorité qu’est le gouvernement. En dehors de toute position partisane, osons dire la vérité. Il n’y a jamais eu, il n’y a pas et il n’y aura pas le moindre développement sans une éducation de qualité et de valeurs. Dommage que le Sénégal, un pays qui arrive à construire l’un des plus grands monuments d’Afrique, des centres internationaux de conférences, des aéroports, des autoroutes, des arènes et salles de luttes et de danses, n’arrive pas à régler les problèmes élémentaires de son école.

J’accuse les syndicalistes. Oui je les accuse non pas parce qu’ils revendiquent ou parce qu’ils partent trop en grève, mais parce qu’ils sont aussi des parents. Je les accuse comme j’accuse tous ces parents, ces hommes et femmes d’opinions, ces supposés médiateurs qui osent aujourd’hui se taire devant la situation.

La question n’est pas de sauver l’année, mais plutôt de nous sauver. Car depuis que cette situation s’est installée, aucune année n’a été sauvée. Nous nous contentons toujours d’organiser des examens de fin d’année après plusieurs mois de grèves en nous disant que l’année a été sauvée, alors qu’en réalité ce sont des années perdues, avec un niveau scolaire qui devient de plus en plus faible et inquiétant.

Article a lire:  Les ministres de l'enseignement supérieur en Afrique se rencontrent à Dakar

Personne d’entre nous ne peut ignorer ce qui se passe dans notre école. Les meilleurs de nos enseignants ont jeté la craie parce qu’ils sont découragés et humiliés, mes camarades et moi avons perdu beaucoup d’espoirs au fil des années. Ni les parents, ni les enseignants, encore moins le gouvernement, personne ne nous rassure que demain nous retrouverons cette école dont nous avons toujours rêvée, cette école au quantum horaire normal, cette école qui devrait nous former à entreprendre, à créer et à innover. Cette école qui devrait nous apprendre les valeurs civiques et morales, le respect du bien public et des droits de l’autre, l’obligation du devoir … Et quand allons-nous retrouver cette école ?

Bara Diaw, Chef de la Rédaction du Groupe Info Etudes « www.infoetudes.com »

[email protected]

ARTICLES SIMILAIRES

commenter

un × quatre =

111 111