Cela fera bientôt une année, jour pour jour, qu’ils ont franchis le sol français. Ces étudiants sénégalais en France, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, ont quitté en 2015 leur Sénégal natal à la quête du savoir. Leur vœu était de revenir plus tard avec leurs diplômes et connaissance pour pouvoir participer à l’émergence de leur pays. Hélas que leur rêve est tombé à l’eau. En effet ces bénéficiaires des bourses étrangères de 2015/2016, n’ont jusqu’ici rien reçu de la part des autorités sénégalaises. Ils se débrouillent, avec leurs parents, pour satisfaire leurs conditions de vie: paiement de la scolarité, du loyer entre autres.
« Ils nous avaient juste promis une bourse étrangère d’environs 297 euros pour nos camarades habitant en Province et 373,5 euros pour ceux de Paris! Alors que la bourse d’excellence s’élève à 650 euros. Nous, nous n’avons toujours rien reçu! Même pas un contact de la part des autorités, du SGEE, rien! A chaque fois que nous essayons de les joindre nous n’y arrivons pas et lorsque nous nous y rendons ils nous parlent comme des chiens battus sans scrupule ni rien! » A affirmé une étudiante à la rédaction d’Infoetudes.com.
Ancienne pensionnaire de la maison d’éducation Mariama Ba et lauréate du Concours Général sénégalais 2014, cette étudiante d’une unviversité parisienne n’a pas manqué les mots pour nous décrire leur calvaire: « On a notre scolarité à payer, le loyer, sans parler des problèmes de santé! En plus de cela, on peine à trouver des jobs d’été qui auraient pu nous permettre de mieux gérer la situation. Nos parents se font un sang d’ancre quant à nos conditions de vie ici. Et c’est sur eux que tout ce fardeau pèse. » Nous a-t-elle confié.
Selon les autorités, la commission d’attributions des bourses (celles de 2015/2016) ne s’est toujours pas réunie. Ce que notre interlocutrice déplore. « Cette commission s’est déjà réunie pour l’octroi des bourses d’excellence pour l’année 2016/2017. Alors au nom de quoi ! Au nom de quoi devrions-nous accepter tant d’injustice à notre égard ! Au nom de quoi devrions-nous rester les bras croisés après une année de galère au cours de laquelle nous regardions s’éteindre cette lueur que nous lûmes sur le visage de nos parents, au fur et à mesure qu’ils se sacrifiaient encore et encore pour nous sortir de ce gouffre ? Interroge-t-elle.
Aujourd’hui, ils sont des milliers d’étudiants sénégalais dans ce calvaire, une situation qui perturbe le sommeil de leurs parents. Prêts à être des leaders de demain, ces étudiants et étudiantes trouvent inacceptable que leur cri de cœur soit ignoré par les autorités: Aucune réponse à leurs nombreux messages, au SGEE ils ne sont pas les bienvenus.
Rappelons qu’il y a quelques mois des professeurs ont cotisé pour payer le loyer à un étudiant sénégalais de Lille, qui se trouvait dans une situation d’expulsion. Ces bourses, aussi maigres qu’elles sont, leur sont aujourd’hui indispensables. Et pour eux, l’heure est venue pour dénoncer à haute voie et devant tout le peuple entier cette injustice qu’ils subissent depuis 12 mois pour une nation qu’ils veulent servir.
Nous avons essayé de joindre les services en charge des bourses étrangères mais nos tentatives sont restées vaines. En espérant une réaction de leur part, nous vous promettons d’y revenir.