Eternelle souffrance
Pour se mettre à table au Restau, c’est la longue queue avec toutes les Sénégalaiseries : tricherie, dispute, et autres petits trucs bien de chez de nous qu’on refuse de remplacer avec les bonnes manières. Pour se doucher, il faut se lever et bailler avant le chant du coq.
Pour toucher aux billets neufs de la banque de mes souffrances, je suis obligé de veiller ou de me pointer avant l’heure. Une ponctualité que force l’odeur des billets tranchants et dépliés. L’argent à l’origine à du bonheur et du malheur peut aussi enseigner les bonnes manières. « Thiey Khaliss Baadio bi ». Il a le petit truc. Il sait jouer avec les nerfs sans qu’on le rejette : « Kouko sagna def sakh. Deuk bi dafa Mack… ».
Pour payer mon inscription, je suis obligé de marcher. Tournoyer ma tête comme une poule dans une nouvelle folie. Je ne suis pas fou, je cherche Proximo, Rapidtransfert pour payer mes frais de scolarité. Meme pour débourser, c’est le tournis, c’est la souffrance. « Thiey Yalla étudiant dal amoul noflay ».
De l’Avenue Cheikh Anta Diop au Centre-ville, je vois des enseignes indiquant l’objet de mes recherches. Je montre toute ma dentition à la Rue. Je pousse la porte. Je salue avec courtoisie le gérant. Je demande si proximo marche , il me dit « Non ». Je sors , j’enlève mes lunettes ; « J’ai bien vu Proximo disponible ». C’est l’émergence de la publicité mensongère.
Je poursuis mon triste chemin. Subitement je pense à mon ami « connais tout ». Je lui expose mon cas. Pour la première fois, il n’a pas de solution à mon problème. Tey nak dafa narou la ». Je reviens mardi prochain.