Le contenu des programmes n’est nullement orienté vers nous et pour nous. Les élèves n’apprennent pas nos langues, ils ne connaissent ni notre histoire, ni notre géographie, ni notre actualité. Ils ne sont préparés à aucun métier. Ils ne connaissent rien des tendances actuelles et futures du monde et sont complètement handicapés des mains et des pieds.
Le cadre de l’école est simplement repoussant : salles de classe, toilettes, cours de récréation ne sont l’objet d’aucun investissement les mettant à jour sur des standards acceptables.
Le matériel pédagogique est en souffrance et il n’y a aucun budget pour la recherche.
Les enseignants sont victimes d’une grande démagogie étatique car l’Etat a galvaudé les standards de recrutement et ne tient que rarement ses promesses à des enseignants démotivés et diabolisés, en perpétuel mouvements de grève.
Comment justifier par autre chose que du sabotage que les premiers décrets d’application des « Etats généraux de l’Education et de la Formation » de 1981 ne furent signés qu’en…1990 ? Bien-sûr, rien n’est encore fait concernant les conclusions des dernières « Assises de l’Education et de la Formation » de 2014.
Les Sénégalais semblent avoir compris ce sabotage car aucun parent d’élève en ayant les moyens n’inscrit ses enfants dans le système public, du président de la République, aux membres du gouvernement, aux plus simples citoyens.
Nous n’avons pas encore le courage de bâtir une école qui fait éclore tout notre potentiel et nous prépare à être les conquérants du monde que nous devons être par la créativité et l’inventivité. Ce qui fait dormir notre génie et rend impossible toute émergence dans un monde impitoyable où le savoir est roi.