Depuis son lancement, l’Université virtuelle du Sénégal (Uvs) peine à attirer les étudiants pas du tout convaincus par ce système. Mais, l’Etat continue à investir dans ce secteur à l’image de la réalisation d’Espaces numériques ouverts (Eno). En ce sens, le ministère de l’Enseignement supérieur est en train de faire le tour du pays pour tenter de vaincre les résistances des bacheliers, qui préfèrent encore l’enseignement «présentiel».
A l’instar de Thiès, Guédiawaye, Kaolack et Saint-Louis, l’Etat se mobilise pour multiplier des Espaces numériques ouverts (Eno). Ce projet d’un coût global de 3,7 milliards F Cfa (2 milliards de la Bad et 1,7 milliard de la contrepartie sénégalaise) est également en cours de matérialisation dans la partie sud du pays où la construction d’un Eno a d’ailleurs démarré depuis quelques semaines. Et à Ziguinchor, cet Eno, construit et équipé, va coûter 600 millions F Cfa, avec un délai d’exécution du chantier prévu pour 10 mois. Selon Mme Aïssatou Wane, coordonnatrice du Projet d’appui à l’Université virtuelle du Sénégal (Pauvs), son objectif est de contribuer au développement du capital humain à travers une formation qualifiante et efficiente favorisant une meilleure insertion des jeunes diplômés. La coordonnatrice du Pauvs indique que ce projet, qui est en train d’être réalisé sur financement de la Banque africaine de développement (Bad), accompagne l’Etat du Sénégal dans la mise en œuvre de l’Université virtuelle du Sénégal, aura son siège à Diamniadio dans la Cité du savoir où un espace est réservé à l’enseignement supérieur et à la recherche. Toutefois, Mme Wane reconnaît que cette nouvelle création est confrontée à plusieurs défis dont ceux liés au manque d’informations, la méconnaissance et la non-maîtrise de tous les avantages qu’offre cette nouvelle forme d’enseignement. Cette situation s’explique, selon elle, par la réticence de certains étudiants et leurs parents par rapport à l’Uvs. Cela pousse les nouveaux bacheliers à se détourner d’elle au profit de certaines écoles de formation. C’est tout le sens, explique Mme Wane, de cette tournée d’information et de sensibilisation à Ziguinchor. «Car les premières cohortes connaissent l’Uvs et l’avantage que l’enseignement à distance, à travers la plateforme, offre par rapport à l’enseignement présentiel», tente de convaincre Mme Wade. «Le but est d’accorder nos violons pour qu’ensemble on puisse prendre à bras-le-corps ce nouveau projet et en faire une réussite», martèle la coordonnatrice du Pauvs.
Aujourd’hui, les défis sont en train d’être «relevés» par les services compétents de l’Etat et les bailleurs de fonds. Il reste par contre la création de nouveaux curricula adaptés aux besoins des marchés de l’emploi. Car l’objectif final de la Bad, à l’en croire, est d’arriver à une plus grande employabilité des jeunes diplômés des universités. Par conséquent, elle plaide pour la consolidation de ce projet et l’accompagnement dans le temps de l’Uvs afin qu’elle puisse pouvoir répondre correctement, aux missions qui lui sont dévolues dans un champ tout à fait nouveau d’enseignement à distance et qui est une première au Sénégal. «C’est la première université publique qui offre un enseignement à distance à de nouveaux bacheliers ; d’où la nécessité d’accompagner ce bébé, qui vient de naître», lance Mme Wane.
En termes de perspectives, la coordonnatrice du Pauvs estime que la formulation du curriculum a commencé depuis janvier 2016 avec deux nouvelles filières, multimédia-Informatique et Communication (Mic) et la filière Administration économique et sociale, qui ont déjà été intégrées aux unités de formation initiales de l’Uvs. Ces modules visent à satisfaire les besoins du marché de l’emploi dans les secteurs privé, public et informel. «Et en 2017 des modules de formation continue seront offerts au grand public», annonce Mme Wane.
Source: Lequotidien.sn
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