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Abdou Salam Sall: « Pendant que certains font la grève les 1 750 places de la bibliothèque universitaires sont toutes remplies ».

Ancien recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), Abdou Salam Sall a regretté dimanche les séries de violences qui ont lieu, ces derniers jours, sur le campus social et qui ont tendance à « inhiber » tout ce qui se fait sur le plan pédagogique. Le Professeur de Chimie inorganique et ancien Doyen de la Faculté des sciences et techniques a fait un diagnostic du système d’enseignement universitaire au Sénégal.

Interpellé dimanche dans l’émission Objection de Sud Fm sur les violents événements opposant, fin mars dernier, des organisations d’étudiants, l’auteur du livre «Les Mutations de l’Enseignement supérieur en Afrique : le cas de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), Pr Abdou Karim Sall, a indiqué  qu’au moment où ça chauffe au campus social, ça bûche dur au campus pédagogique.

« La situation que vous avez décrite est une partie de la situation dans nos universités qui inhibe un peu ce qui se fait de bien dans nos universités et on n’en parle pas assez souvent. Quand ça bouge au niveau de la route de Ouakam, aventurez-vous à la bibliothèque de l’université. Il y a 1 750 places assises et toutes les places sont remplies. Les jeunes font des efforts énormes », a-t-il notamment fait savoir.

Allant plus loin dans son argumentaire, Abdou Salam Sall a, par ailleurs, souligné être contre l’existence de deux campus différents (social et pédagogique) au sein de l’université. « Il n’y a qu’un seul campus, qui est un campus universitaire », a ajouté, l’ancien recteur de l’Ucad. La vocation de l’université, dit-il, est de « répondre aux défis de la société ». Mais, à ce propos, « le gros problème à y réfléchir, c’est que nous n’avons pas suffisamment préparé la société, les enseignants et les étudiants à ce qu’est véritablement une université ».

« Nous n’avons pas déconstruit le modèle colonial. Parce que nous avions une université qui formait des gens et on y entrait pour chercher des qualifications et être employé », souligne-t-il. Or, croit-il savoir, les défis du monde ont changé. « Avec la massification, les emplois placés n’existent plus. Et, d’autre part, on a appris que si on fait des études supérieures, ce n’est pas pour être casé. C’est pour créer sa propre structure, sa propre société. Est-ce qu’on informe suffisamment les enfants du devenir qu’ils veulent avoir ? Est-ce qu’on les accompagne à révéler leurs talents ? C’est tout un travail que nous devons faire », analyse Abdou Salam Sall. 

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