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Voici la lettre qui parle au nom de tous les étudiants du Sénégal, adressée à la société!

Les universités sénégalaises n’ont jamais cessé de faire rêver, surtout quand vous n’y êtes pas encore. Il suffit de se plonger dans les intitulés des programmes et des cours pour se dire qu’il y a une infinité de rêves à l’université. Des rêves qui se transforment rarement en réalité, et le plus souvent en cauchemars.

Après le baccalauréat, une question se pose et un choix s’impose: « Devons-nous aller à l’université ou suivre une formation professionnelle? »

Cette hésitation qui accapare tous nos moyens devant nos yeux impuissants, ce doute qui prend racine à l’intérieur de nous et qui prolifère aussitôt dans toutes les directions. Ce refus d’accepter une vérité effrayante qui parfois n’est plus à remettre en question. En ce moment, nous sommes mis devant une situation aussi difficile qu’importante: choisir notre avenir. C’est après tout ce qui va déterminer, de façon plus ou moins importante, notre future carrière et les quelque quarante prochaines années de notre vie, à titre de gagne-pain, de carrière, d’emploi…. Et on se retrouve précipité devant ce choix à seulement dix-huit ans, alors qu’on commence à peine à découvrir toutes les possibilités florissantes qui s’offrent à nous, alors qu’on vient tout juste d’entamer nos premiers pas en tant qu’adulte. Pourtant, nous avons déjà passé 13 ans ou plus sur le bancs, mais notre système éducatif a tout fait, sauf nous expliquer ce qui nous attend. Voila qu’il se réveille un bon jour pour nous presser à choisir, choisir non pas pour être orienté, mais choisir pour aller à la fac. Certains vont suivre leur cœur, d’autres vont y aller sur un coup de tête, certains tenteront d’être à la hauteur de leurs ambitions alors que d’autres vont miser sur leur simple intuition… et dans tous les cas, nous sommes presque laissés à nous même.

Malgré tout ça, au fond de nous, choix final sera le résultat de la combinaison de trois facteurs : ce qu’on aime (1), ce que nos parents désirent (2) et ce que l’université et l’Etat veulent recevoir (3). Alors, nous oublions l’importance: ce dont la société a besoin.

Le dicton populaire veut qu’on poursuive nos rêves, qu’on emprunte le chemin de notre plus grande passion… mais il faut savoir tout de même voir la réalité entre tous ces points de vue. Ce n’est plus un secret pour personne, les contraintes sociétales qui nourrissent l’étudiant sénégalais, ne sont pas ses mérites. On a beau nous donner des bourses, des aides, mais que nous servent réellement ces miettes. Peut-on manger, dormir, acheter nos outils, faire nos recherches … avec seulement 36 000 ou 18 000 de nos Francs? La réponse est sans doute « non » et les moins intello diront que ce pays n’est pas riche à ce point. Mais allons-nous vraiment réfléchir une seule seconde pour comprendre que le besoin des étudiants et leurs bonnes conditions de vie sont les conditions primordiales pour tout développement, pour toute émergence? Apparemment, nos dirigeants d’hier et d’aujourd’hui ont omis cette seconde de réflexion.

Article a lire:  MBACKÉ / "SARGAL ASSANE NDIAYE" - Le meilleur enseignant de l'année fêté par ses pairs... La question des grèves abordée

Et pour ceux et celles qui sont ni boursiers encore moins logés, on se demande comment survivent-ils? C’est triste de l’avouer, mais la société sénégalaise a peu de considération envers ses étudiants et ses universités. Ni nos parents, encore mois les pouvoirs …, personne n’ose se lever un bon jour pour lutter contre ce que nous vivons. Pourtant, eux tous savent ce que nous vivons. Pas de médias pour nous défendre. Ils ne parlent de nous que lorsque nous seront descendus dans la rue pour réclamer ce que le droit nous donne. Et ce jour là, ils nous traiterons de grévistes, sans jamais vouloir homologuer notre notre cause. Nous aimerons leur voir un jour, braquer leurs caméras et micros dans le campus, dans nos restaurants ou dans nos dortoirs. Ce jour là, ils comprendront peut-être notre volonté.

Messieurs les pouvoirs, madame la société, comment voulez vous compter sur nous, alors que vous ne vous souciez pas de nous? A quand notre voix sera entendue? A quand serons nous considérés? … Que vous le voulez ou non, c’est nous étudiants, qui sommes l’avenir de ce pays qui nous est cher.

Groupe Info Etudes

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