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La vie des étudiants – entre courage et déception (Par Pape Kalidou Dia)

Après la réussite au baccalauréat, nous sommes souvent habités par un sentiment de fierté, de bonheur, et l’espérance d’un avenir meilleur. C’est ainsi que nous sommes plongés, délibérément, dans de longues et bonnes vacances. Mais c’est sans compter sur la tâche qui nous attend; laquelle tâche commence le jour même où l’on devient officiellement étudiant. A l’université, ou devrais-je dire plutôt à l’université au Sénégal, ce n’est pas le savoir et le savoir-faire que l’on apprend en premier. Ce n’est pas que le savoir n’y est pas mais c’est que l’on apprend avant tout : c’est le savoir du comment faire la queue. Oui, aussi comique que cela puisse paraître, c’est la triste réalité. Faire la queue : pour retirer une fiche d’inscription.

Pour s’inscrire évidemment, ce qui est maintenant révolu, fallait être sur les lieux aux environs de 5 heures 30 mn du matin pour justement danser cette mélodie qui s’appelle faire la queue. Heureusement, actuellement, toutes ces peines ont été allégées en mettant ces fiches en ligne et disponibles partout au niveau de l’université. Après avoir retiré et rempli la fiche d’inscription, s’ensuit naturellement une autre danse : celle devant le médecin lors de la traditionnelle et indispensable visite médicale. Si vous connaissez un médecin, dans ce cas précis, n’attendez pas, allez vers lui pour qu’il vous fasse rapidement cette visite. Car cette chance vous ne l’aurez certainement pas quand il s’agit d’aller au restaurant. Alors là, vous allez surement avoir le sourire aux lèvres ou l’eau à la bouche puisqu’on parle de manger et surtout lorsque vous êtes un bon soninké ou haal poular. Vous mangerez certes, ne vous en faites pas, mais si et seulement si vous faites d’abord la queue pour acheter des tickets. Faire la queue pour pouvoir accéder au restaurant afin de manger à sa faim. Enfin au resto, oui enfin vous y êtes, maintenant libre à vous d’apprécier les plats, on vous dit juste bon appétit. Assez parler de danse, de faire la queue, de manger. C’est vrai qu’il est bien de manger mais n’oubliez pas que l’on mange pour vivre main non pas vivre pour manger donc passons. Passons maintenant au savoir proprement dit, puisque nous sommes dans le cadre spécial de l’université. Nous allons débuter par l’outil fondamental nous permettant d’acquérir ce savoir, c’est-à-dire les enseignements.

A l’université, tout est question de choix. Pour assister normalement aux cours, il faut faire le choix de se réveiller à 5 heures ou bien à 5 heures 30 mn selon, bien sûr, votre proximité avec l’université. Dans ce cas précis, nous sommes sûr d’être sur les lieux (les amphis) aux environs de 6 heures ou 6 heures 30 mn, toujours selon la proximité. Habituellement, si nous avons de la chance, nous trouverons quelques places libres à cette heure, ainsi nous nous retrouverons là à attendre deux longues heures avant le début du cours. Et ceux qui auront la mal chance d’arriver en retard pourraient se retrouver debout durant tout le cours. Et les malheureux qui arriveront, après ceux qui ont eu la malchance d’arriver en retard, devraient bien tendre leur oreille pour pouvoir prétendre suivre le cours, ou dirai-je plutôt entendre le cours. Parmi ceux qui sont assis, y’en a qui devraient saluer le travail du maçon puisque leurs places sont constituées de « briques mobiles ». Ce qui est bien sûr dangereux. Mais à l’impossible nul n’est tenu. Cependant, nous pensons qu’un travail vital devrait être fait surtout au niveau du site du « camp Jérémy » en face de la grande porte de l’Université, là même où les étudiants se chamaillent avec leurs éternels amis. Il faut sérieusement pour rénover ces salles. Qu’est-ce qu’il ne faut pas rénover dans cette université ? Mais Jérémy est une urgence. Car, nous ne le souhaitons pas, mais un malheur peut arriver, aussi bien pour les étudiants que pour les professeurs dans ces salles de classe remplies de morceaux de pierre. Eh oui un malheur n’arrive jamais seul. Une bataille entre étudiants n’est pas à exclure. Ayant noté tout cela, nous pouvons donner comme conseil à nos jeunes frères et sœurs, respectivement nouveaux bacheliers et nouvelles bachelières d’essayer, d’abord, de trouver si possible des logements au sein du campus universitaire. Ce qui leur permettrait de mieux se concentrer sur leurs études. Toutefois, si cela se traduit par un échec car personne ne sait comment ces chambres se partagent, il faudrait, ensuite, essayer de voir aux environs de l’université, pour être naturellement plus proche de l’université. Enfin, si toutes ces options ne s’offrent pas à vous, logez n’importe où car lorsqu’on n’a pas ce que l’on aime, il faudra bien aimer ce que l’on a. L’essentiel est que vous vous donnez à fond pour réussir là ou l’on dit souvent que la réussite est l’exception et l’échec y est la règle. Mais dites-vous aussi que là ou c’est dure seuls les dures réussissent. En somme, un enchainement de phrases, d’expressions ou de mots ne peuvent guère traduire explicitement les difficultés que traversent quotidiennement les étudiants. Nous ne pourrions terminer sans pour autant parler des difficultés liés relativement aux examens. En effet, les examens ne se passent pas toujours comme l’on aimerait que cela se passe. Entre les notes qui se résument très souvent à 00/20 ; ce qui est quoique l’on puisse dire une insulte intellectuelle, et les omissions de notes. Cela peut pénaliser l’étudiant s’il ne se rend pas sur les lieux, en temps voulu, pour pouvoir réclamer ce qui lui revient de droit. Et habituellement, l’étudiant est obligé de traverser tout le pays, dans l’immédiat, pour réparer cette erreur qui n’est toute autre que celle de l’administration. Et combien d’étudiants ont repris une année sur un dommage comme cela. C’est dire que la vie estudiantine n’est pas des plus belles à raconter encore moins à vivre.
Toutefois, à coté de tous ces maux universitaires, nous pouvons témoigner, par le biais de l’expérience, qu’il n’y a pas meilleure formation que celle reçue à l’université. Vous voulez faire des études supérieures, n’hésitez point, foncez vite, allez à la découverte de cet immense monde. L’université appelle à l’universel, la cité universitaire vous forge pour que vous deveniez un citoyen pouvant servir la cité. On peut être le meilleur de son lycée, mais à l’université on trouve facilement supérieur à soi, comme le disait un de mes professeurs : « Ici à l’université, on a plus besoin de gens qui se donnent à fond, plutôt que de gens intelligents mais qui prônent la facilité et les raccourcis ». On peut facilement voir par là, qu’à l’université, le fait de travailler dure constitue le seul moteur pouvant nous permettre de gagner cette course vitale qui mène vers le savoir et surtout vers la vie. En dehors de cet aspect de formation personnelle, l’université constitue le lieu par excellence pour faire de nouvelles rencontres, de nouvelles connaissances. Cet inconnu avec qui vous avez débuté votre cursus universitaire pourrait se retrouver, à la fin de l’année, l’un de vos meilleurs amis et même, pourquoi pas, votre meilleur ami. En seulement une année, une rencontre fortuite pourrait changer votre vie, vous permettant de jauger les qualités inestimables de votre prochain. Nombreux sont ceux qui ont trouvé leur âme sœur (si âme sœur il y a) dans ce monde qu’est l’université. Mais je ne dis surtout pas qu’il faudrait y aller pour une quête de l’amour. Et je sais que vous l’avez compris ainsi, c’est-à-dire laisser le destin vous guider. Pour terminer, j’inciterai les nouveaux bacheliers à se rapprocher des anciens pour s’approprier leur expérience, et ainsi de quelques conseils, afin de suivre le chemin de la réussite. Et des anciens, je dirai d’être encore plus ouverts et attentifs vis-à-vis des leurs frères et sœurs pour mieux les guider. Kalidou Dia, étudiant en Master 1 de philosophie à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.

Pape Kalidou Dia

Article a lire:  Il y a 16 ans, disparaissait Léopold Sédar Senghor - Retour sur l'histoire d'un poète

Etudiant en Licence Philosophique à l’UCAD.

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1 commentaire

DIENGGGG 20 août 2016 at 14 h 08 min

waouh c’est beau,le message.merci à l’auteur

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