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Souleymane Bachir Diagne : « Enseigner, c’est partir de sa propre ignorance »

DAKAR – Extraits d’un discours du philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne, le jeudi 21 décembre 2017, lors d’un colloque organisé par la Société Sénégalaise de Philosophie (SOSEPHI) pour lui rendre hommage. La rencontre, du 20 au 22 décembre 2017 à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, a rassemblé une cinquantaine de chercheurs de plusieurs pays, selon les organisateurs.

Cette déclaration de M. Diagne a été précédée de témoignages, soit dans un film produit par la SOSEPHI, soit livrés à l’amphithéâtre par plusieurs intervenants dont son amie « de plus de 40 ans » Françoise Blum, son oncle et philosophe Abdoulaye Elimane Kane, et son cousin Alioune Ndiaye. Avant eux, d’autres universitaires et écrivains, entre autres intervenants, s’étaient déjà exprimés, parmi lesquels Bado Ndoye, Cheikh Khadim Thiam, Felwine Sarr et Aloyse Raymond Ndiaye.

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(Photo : Coumba Sylla)

(N.B. Intertitres ajoutés après transcription.)

 « Je suis vraiment passé par une roller coaster, une montagne russe. (…) Je suis à un point où (…) je dois pouvoir faire l’effort de ne pas être étranglé par l’émotion et de pouvoir vous adresser quelques mots. (…) Je suis absolument, depuis hier [mercredi 20 décembre 2017], submergé par une vague. Mais cette vague est une vague de générosité, cette générosité qui nous a ici rassemblés.

Je voudrais saluer la générosité d’abord de ceux qui ont comploté, pendant de longs mois, pour composer ce merveilleux tableau de philosophes venus ensemble célébrer l’amitié et l’amour, pour reprendre la traduction de la philia proposée hier [mercredi 20 décembre 2017] par mon ami Adama Diouf. Car le premier mot de la philosophie, c’est effectivement l’amitié ou l’amour. Et j’ajouterais que c’en est aussi le dernier.

Amitié ou amour évidemment pour ce qui vrai, pour ce qui est juste, pour ce qui est beau, pour ce qui fait l’humanité de l’humain. Mais l’amitié aussi et d’abord qui nous lie à ceux qui cheminent avec nous, ceux qui nous aident à y arriver, ceux avec qui nous pensons.

Et je sais que ce sont des comploteurs amis qui ont voulu cette rencontre. Je sais aussi que ces comploteurs ont eu des complices partout, jusqu’à la présidence de la République, en passant bien entendu par le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (…) et évidemment par le recteur [de l’Université Cheikh Anta Diop, UCAD, Dakar] Ibrahima Thioub, qui est un ami de toujours. A propos de ces comploteurs, comme on dit chez Agatha Christie, je connais les noms des coupables, je ne les citerai pas, mais à chacun et à chacune, je dis : du fond du coeur, merci.

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(Photo : Coumba Sylla)

« Numéro 10 »

Il y a aussi la générosité de vous tous, mes collègues, mes amis, que j’ai connus à diverses étapes de mon parcours, et ces diverses étapes viennent d’être déclinées par mon cousin (…) Alioune Ndiaye, puisqu’il a rappelé qu’au fond, je suis totalement schizophrène, parce que selon l’époque où les gens m’ont connu, je réponds au nom de Jules, de Souleymane ou de Bachir. Vous tous qui êtes réunis ici, et que j’ai connus à diverses étapes de mon parcours, dans les écoles où nous avons étudié ensemble, les universités où nous avons été, où nous sommes toujours des collègues, des institutions comme la Fédération Internationale des Sociétés de philosophie (FISP) que nous servons ensemble. J’y ajoute, puisqu’il en a été question, l’équipe de football où nous avons joué ensemble. Disant cela, je regarde (…) celui qui fut un latéral efficace de l’équipe de football de l’Ecole Normale Supérieure de la rue d’Ulm, mon ami Daniel Dauvois. Equipe dont j’ai eu l’honneur d’être le numéro 10.

Alioune Ndiaye [son cousin, NDLR] a rappelé que je n’étais pas Messi, je n’étais pas non plus Neymar, je ne suis certainement pas Sadio Mané mais j’ai goûté, grâce au ballon rond, le bonheur de vivre en équipe avec des amis, avec ceux qui, comme Daniel [Dauvois], sont mes amis depuis toujours. Au fond, c’est le seul intérêt des jeux et du ballon. C’est de créer du lien, et ce lien-là – qui me lie avec Daniel [Dauvois] – est probablement infiniment plus fort que le fait d’avoir essuyé nos culottes sur les mêmes bancs du Lycée Louis Le Grand et ensuite de nous être retrouvés à l’Ecole Normale Supérieure ensemble et d’avoir également passé l’agrégation ensemble. La fille de Daniel, Elsa, est ma filleule. Et son fils, Clément, est le filleul de mon fils, Pape Cheikh. C’est le type de lien que d’avoir joué ensemble au football crée.

Je voudrais également saluer la générosité des membres de ma famille qui sont ici au double titre d’intellectuels amoureux des choses de l’esprit et de gardiens affectueux de l’héritage familial que nous avons en partage et dont Alioune Ndiaye vous a indiqué la nature.

Il y a la générosité des étudiants qui me manifestent une attention qui me touche infiniment. Parce qu’ils me rappellent cette vérité évoquée par Cheikh Khadim Thiam hier [mercredi 20 décembre 2017], qu’enseigner s’accomplit sur fond d’affection de l’enseignant pour les enseignés, un sentiment qu’alors il reçoit toujours en retour.

« Succession de rencontres »

J’ai été particulièrement heureux d’entendre ceux d’entre eux qui se sont exprimés sur mon travail, car m’adresser à mes étudiants de l’UCAD, non seulement en intervenant dans les travaux de certains d’entre eux mais également par l’intérêt qu’ils peuvent prendre à la recherche où je suis engagé, cela m’est véritablement et infiniment précieux.

De mon travail, il me faut dire deux mots, non pas pour l’exposer, car ce n’est pas à moi qu’il appartient ici de le faire, mais pour évoquer les rencontres dont les textes que j’ai pu écrire sont le fruit.

Une biographie, ultimement, est toujours une succession de rencontres. Des rencontres qui constituent une trajectoire, de ma propre trajectoire que je découvre au fur et à mesure que je la parcours, vous êtes, pour beaucoup d’entre vous, les témoins. (…)

On a fait la remarque que mon travail a suivi et suit encore plusieurs directions à la fois. Pour simplifier, je me suis intéressé à la rencontre entre l’algèbre et la logique classique telle qu’elle a été organisée par Leibniz [philosophe, mathématicien et logicien allemand] d’abord, par Georges Boole [logicien, mathématicien et philosophe britannique] ensuite, ainsi que Schröder [Ernst Schröder, mathématicien allemand] ou Charles Sanders-Peirce [philosophe américain].

« Coiffure à la Jimi Hendrix »

Il s’est agi pour moi d’examiner la traduction de l’argumentation en langue naturelle dans la langue symbolique de l’algèbre, elle-même réalisée dans les procédures mécaniques des machines qui donneront notre civilisation de l’ordinateur.

En un mot, ce qui m’a d’abord intéressé, c’est la traduction universelle dans le système binaire, 0 et 1. C’est ce travail que j’ai eu à l’esprit et à coeur de transformer en un curriculum lorsqu’en octobre 1982, j’ai effectué ma rentrée à l’Université Cheikh Anta Diop en qualité d’assistant stagiaire.

Je dois d’ailleurs dire – puisqu’il y a des anecdotes – que quand je suis arrivé avec ma coiffure à la Jimi Hendrix et mon sac à dos, et que j’ai trouvé les étudiants devant ma salle en leur disant d’entrer, ils m’ont regardé en se demandant pourquoi je leur disais d’entrer. A l’époque, on ne me prenait pas pour un professeur en me voyant. (…)

C’est ici, ce moment-là, le moment où j’ai fait ma rentrée comme assistant stagiaire à l’université que se situent les rencontres essentielles pour ma vie de chercheur et d’enseignant. Ces rencontres avec mes collègues auprès de qui j’ai tant appris.

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(Photo : Coumba Sylla)

« Une affaire de famille »

Je suis venu à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, précédé par une certaine notoriété que m’avaient valu le bonheur que j’avais eu d’être reçu à l’Ecole Normale Supérieure et à l’agrégation de philosophie, ainsi qu’à l’attention que m’avait alors manifestée (…) le président de la République d’alors, Léopold Sédar Senghor.

Avoir cette sorte de notoriété au moment où on se présente dans le lieu où on va travailler pouvait être quelque embarras dans les rapports avec un milieu universitaire que j’allais découvrir. C’est vrai que je ne savais pas trop comment me présenter à ceux qui allaient être mes collègues à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. (…) J’ai eu alors, comme souvent dans ma vie, le secours qui m’est venu de ma famille, plus précisément du professeur au département d’Histoire qu’était Ibnou Diagne. Ibnou m’a pris par la main, comme un enfant, il m’a fait entrer dans les différents bureaux de ceux qui étaient désormais mes collègues, ici : ‘Voici Paul Ndiaye’, m’a-t-il dit ; ‘Voici le doyen Mbaye Guèye’ ; ‘Salue donc le doyen Omar Kane’ ; ‘Voici le doyen Madior Diouf’ ; ‘Tu connais déjà Maguèye [Kassé], voici son bureau’….

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Voilà comment Ibnou a procédé avec moi. Et au bout des visites qu’il m’avait fait faire ainsi, j’étais chez moi, ici, dans cette université. (…) Je n’étais plus le gamin qui s’était montré une espèce de bête à concours – parce qu’il faut être une bête à concours pour faire l’Ecole Normale et l’agrégation de philosophie. J’étais vu désormais et accueilli comme le frère d’Ibnou Diagne et le neveu de Pathé Diagne. Cette université m’est devenue une affaire de famille (…).

Parmi ceux qui m’ont ainsi accueilli, il y avait mon oncle Abdoulaye Elimane [Kane], il y avait Alassane Ndaw, Mamoussé Diagne, Bouba Ly, Abdoulaye Bara Diop et, bien sûr, Aloyse Raymond Ndiaye.

« Un enseignement de la philosophie islamique »

C’est à Aloyse, d’ailleurs, que je me suis ouvert de ce qui était mon souhait et mon but, en rentrant à Dakar, de créer un groupe de réflexion sur la philosophie, l’Histoire et la sociologie des sciences avec les collègues que cela pourrait intéresser. Aloyse m’a dit : « Je ne vois trop de collègues que cela intéresserait. Mais ce groupe que tu cherches, tu n’as qu’à le constituer. Prends le temps de le constituer par ton enseignement et tu (l’)auras ».

C’est ce que j’ai fait. Et j’ai eu le bonheur, lorsque j’ai progressé dans ma carrière et créé mon séminaire de Troisième Cycle d’Epistémologie, d’avoir comme compagnons dans la réflexion, des étudiants et des étudiantes auxquels m’a lié – et cela, à jamais – cette philia exigeante et puissante dont ont parlé deux de mes amis chers, Philippe Gouet et Adama Diouf.

(…) Je voudrais indiquer une autre direction dans laquelle m’a mené la rencontre avec Aloyse. C’est lui, en effet, qui a manifesté le souci qu’un département comme le nôtre, dans un pays où les religions, selon le modèle sénégalais de laïcité que nous avons, étaient non pas expulsées de la sphère publique, mais invitées – dans leur nécessaire séparation d’avec le politique – à apporter leur capacité d’éduquer à l’oeuvre de constitution continue de la Nation… le souci donc qu’un enseignement de la philosophie de la religion fut donné dans notre département.

« Translatio studiorum »

C’est ainsi que je me suis employé à construire, avec mes étudiants, un enseignement de la philosophie islamique et à écrire, en addition au travail en Histoire de la logique mathématique, des contributions à l’étude de la Translatio studiorum des études en terre d’islam. La Translatio studiorum, c’est le transfert-traduction – le mot translatio en latin signifie les deux choses : à la fois transfert et traduction. Transfert donc et traduction des sciences qui furent regroupées en Grèce ancienne sous le nom de philosophia. Transfert vers d’autres espaces, en d’autres langues : en syriaque, en arabe, en persan et dans d’autres espaces : à Bagdad [en Irak], à Nishapur [en Iran], à Cordoue en Espagne, à Fès au Maroc mais aussi à Tombouctou [au Mali] ou à Coki [au Sénégal].

Cela veut dire que la Translatio studiorum – le transfert des connaissances philosophiques -, ce n’est pas ce trajet unilinéaire (…). La Translatio studiorum a suivi bien plus de tours et de détours que cela. Il s’agit de sortir d’un eurocentrisme de la définition de la philosophie (…).

Et se mettre à l’étude d’une histoire et d’un devenir non-européocentrés de la philosophie, c’était aussi revenir autrement à la question en Afrique, c’est ce que j’ai fait, c’est ce que je fais.

« Nous étions tous des ignorants »

J’ai une tendresse particulière pour le livre qui a été si bien relu hier [mercredi 20 décembre 2017], dans la première session, et qui a pour titre Gaston Berger : Introduction à une philosophie de l’avenir [sous sa direction, aux Nouvelles Editions Africaines du Sénégal-NEAS, 1997, Dakar]. Parce que ce livre fut une aventure et une écriture collectives.

Lorsque, avec mon séminaire d’amis (…), nous avons entrepris d’explorer la pensée de Gaston Berger, nous étions tous des ignorants. Nous avons cheminé ensemble, nous enseignant mutuellement dans une philosophie qui nous a marqués et a créé à jamais entre nous un langage commun, un langage que nous partageons. J’évoque cela pour deux raisons.

La première raison, c’est que ce n’est pas fini. J’ai moi aussi, mes chers amis, mes chers comploteurs, eu mon propre complot. J’ai comploté dans le secret de ma seule personne quelque chose que je vais maintenant vous soumettre.

J’ai décidé de mener une nouvelle aventure qui consistera à faire avec des anciens de mon séminaire et avec des nouveaux que nous allons recruter un ouvrage qui sera un des avatars du Vocabulaire européen des philosophies – Le Dictionnaire des intraduisibles [Editions Le Seuil/Le Robert, Paris, 2004], qui a été l’oeuvre, le projet autour duquel mon amie Barbara Cassin a réuni (…) près de 150 amis et collègues parmi lesquels je suis. Ce Dictionnaire… est tout à fait spécial parce qu’il navigue de mot en mot, de mot en langue à mot en langue pour dire à la fois que la philosophie, cela se traduit mais que, au fond, il y a aussi de l’intraduisible. (…)

« Fait pour voyager »

Et ce Vocabulaire européen des philosophies voyage, il est fait pour voyager.

Aloyse [Raymond Ndiaye] disait hier [mercredi 20 décembre 2017] que je suis moi-même quelqu’un qu’on a probablement créé avec beaucoup de vent lorsque le Seigneur Tout-Puissant m’a façonné de Ses deux mains, et que je voyage aussi moi-même. C’est la raison probablement pour laquelle je suis tombé amoureux de ce projet porté par Barbara [Cassin].

Ce dictionnaire voyage. Il est, j’allais dire, traduit – évidemment, il ne peut pas être traduit. Il s’incarne dans des langues différentes : il s’est incarné en hébreu, il s’est incarné en ukrainien, il s’est incarné en bien des langues dont l’anglais. C’est au moment où il a été traduit en anglo-américain par notre amie commune Emily Apter qui en a été la coordinatrice, que je suis moi-même intervenu dans ce projet. Selon les lieux, selon les espaces, les langues, on peut choisir de donner une forme à ce Dictionnaire des intraduisibles.

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Dictionnaire des intraduisibles en wolof

Voici ce que j’ai à l’esprit, mes chers amis, voici quel est mon complot : nous allons sélectionner dans ce Vocabulaire européen des philosophies un certain nombre d’articles relatifs aux langues et à la traduction, que nous allons traduire. Et nous allons également ensemble décider d’un certain nombre d’autres entrées, des entrées qui seront davantage relatives à notre propre condition, ici, sur différentes langues. Ces entrées-là plus les entrées traditionnelles du Dictionnaire…, nous allons les écrire en wolof.

Nous avons le devoir de servir cette langue qui est la nôtre – qui est une des nôtres, parmi les multiples langues que nous parlons – et nous avons le devoir de faire en sorte qu’existe aujourd’hui, à l’époque moderne, dans un vocabulaire moderne, un langage de la philosophie. Nous n’en serons pas les inventeurs, puisque nos aïeuls ont fait le travail.

J’ai parlé tout à l’heure de la Translatio studiorum à Tombouctou. A Tombouctou, les grands oulémas écrivaient en arabe, ils écrivaient également en utilisant des caractères arabes dans les langues africaines qu’ils parlaient. C’est cette tâche-là avec laquelle nous devons nous reconnecter. Et le meilleur moyen de le faire, c’est probablement le projet que je viens de vous exposer.

Considérez-vous, mes chers amis du séminaire, mobilisés à nouveau pour cet avatar qui sera en wolof. Et puisque tout le monde semble croire que je prends ma retraite, je vous apprends qu’il n’en est rien. J’ai donc déjà sélectionné les entrées à traduire, j’ai réfléchi aux articles additionnels, je vous réunirai. (…)

« Ce que signifie enseigner »

La deuxième raison est que ce livre collectif que nous avons écrit ensemble, Gaston Berger : Introduction à une philosophie de l’avenir, est pour moi l’illustration de ce que signifie enseigner. Avec ce livre, j’ai compris ce que voulait dire enseigner : c’est partir de sa propre ignorance.

De Gaston Berger, je ne savais strictement rien, et dans une atmosphère de philia, nous avons appris ensemble, mes étudiants, les amis et moi-même, à explorer cette pensée et à produire un livre (…), un livre tout à fait spécial et unique en son genre sur la pensée de ce grand philosophe qu’il nous faut découvrir. Et je suis heureux que Philippe Gouet ait fini un magnifique manuscrit qui prolonge ce travail et que j’aurai le plaisir de publier incha’Allah bientôt dans la collection de philosophie que je dirige aux Editions Présence Africaine.

(…) A ceux qui furent et qui restent mes étudiants, je dis merci de tout coeur, pas seulement pour cet hommage qui est quelque chose qui me submerge et qui est infiniment trop, mais de m’avoir enseigné mon métier et de m’avoir accompagné dans ma passion.

Et à vous tous, mes amis, Ab imo pectore [du fond du coeur], je dis merci.

Propos transcrits par C.S.

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Via leserrancesdecoumba.com

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