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Au Sénégal, le premier enfant de la rue c’est l’éducation, elle-même!

Sommes nous vraiment conscients de ce qui se passe dans notre secteur éducatif? nos autorités tiennent-elles à l’éducation? nos enseignants ont-ils perdu leur motivation patriotique? Nos parents s’en sont-ils déchargés? Ces questions qui taraudent l’esprit de tout bon citoyen ne nous permettent pas de faire l’exception. Des services peu compétents aux élèves et étudiants découragés, le système éducatif sénégalais perd de plus en plus sa place d’excellence. Les causes sont inadmissibles et nombreuses:

Nos autorités ne respectent plus l’éducation.

Les faits sont là, parlent d’elles-même et datent depuis des années. Commençons par cette belle description « Un accès rapide à toute l’information sur l’éducation au Sénégal et Afrique. Une présentation claire du système éducatif sénégalais. » C’est celle du site officiel du ministère de l’éducation national. Nous l’avons visité au moment d’écrire ces lignes mais notre déception est totale. Depuis le 01 Janvier 2016 jusqu’à aujourd’hui (22 Août 2016), le site n’a connu que huit (8) publications (articles) dont 3 concernant le concours de recrutement des élèves-maîtres. A part 2012 et 2014, Vous n’y trouverez aucune autre publication concernant les examens et concours des années de 2010 à 2016. Signalons que chaque année plus d’une centaine de concours sont organisés au niveau national. Pour les résultats n’en parlons même pas. Pourtant nous sommes bien en 2016, quand dans les autres pays, tout élève ou étudiant peut trouver à travers internet tous les renseignements qu’il a besoin. Comme, nous avons l’habitude de l’entendre: « fii senegaal leuh grawùl » (C’est au Sénégal, ce n’est pas grave) en oubliant cette célèbre citation « L’éducation est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde. » de Nelson Mandela.

En faisant plus de recherches, nous avons aussi trouvé un autre site, celui des démarches administratives et nous y avons navigué jusqu’à sa partie « Education et Formation« . Attention, si vous désirez participer à un concours, ne vous fiez jamais aux données s’y trouvant. Elle ne sont jamais mises à jour.

Non satisfaits, nous nous sommes rendus au site de l’Office du bac. Malheureusement, il est en construction mais nous avons trouvé comme message, un lien vers les épreuves du baccalauréat 2016. Nous avons cliquez et tombons sur ce qui ressemble à l’accueil d’un blog d’un webmaster débutant.

Article a lire:  REPORTAGE : La galère des étudiants sénégalais au Soudan

notre visite a pris fin au niveau du site du Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche (MESR). Ici, les publications sont fréquentes mais intéressent rarement les étudiants, a part celles concernant les bourses. Pire encore, beaucoup d’acteurs du monde universitaire ignorent l’existence de ce site. Cette fois ci ce ministère s’est bien distingué avec la plateforme d’orientation des nouveaux bacheliers: Campusen, jusqu’ici non comprise par les concernés. Cette belle initiative du MESR, n’est découverte par les bacheliers que le jour de l’ouverture des inscriptions. Bon le travail reste vraiment!

Nos parents se sont déchargés de leur responsabilité:

Oui, ils ne suivent plus ce que font ou subissent leurs enfants. Ces derniers ont-ils fait cours ou pas? comment évoluent leurs notes? que doivent-ils faire? Aucune de ses questions ne leur intéressent. Quand nous leur interrogeons, ils nous diront que vous avez tout le matériel nécessaire pour apprendre. Répondons-les que nous manquons toute suivie pour réussir. Pourquoi sont-ils si silencieux quand la grève secoue l’école? Les rares têtes qui s’y prononcent attendent toujours la dernière heure, quand le coup est déjà parti.

Nos enseignant sont démotivés

Les enseignants vont en grève à cause du statisme de leur carrière et des indemnités salariales. Il existe beaucoup d’enseignants dans le système qui, depuis plusieurs années, font du sur-place. Les lenteurs administratives dans le traitement des dossiers plombent dangereusement la carrière de nombreux enseignants qui n’ont que les débrayages et les grèves pour exprimer leur situation. Bien sur que quand on n’a pas de chars de combat, mieux faut aller en guerre avec sa hache. Cependant ce n’est pas une raison pour freiner les enseignements pédagogiques pendant plus de 4 mois , et cela presque pour chaque année. Ceux là, mesurent-ils vraiment la gravité de la situation qu’ils font vivre aux élèves et étudiants. Ont-ils leur caractère patriotique quand ils nous font perdre des mois de cours, ce qui poussent une bonne partie de nous vers l’échec ou vers l’abandon définitif? Nous aimerions être dans leur peau pour comprendre au moins ce qui se cache dans tout ça.

Nous, élèves et étudiants sommes paresseux et découragés

Beaucoup d’entre nous ne veulent pas l’entendre, mais c’est la réalité: nous n’aimons pas les études. Nous venons à l’école mais nous n’y sommes pas réellement. nos pensées sont ailleurs: nous voulons chanter, danser et lutter, oubliant que l’école est très jalouse. Pire encore, nous ne respectons rien de ce qui nous a été dit à l’école. Nous ne ratons rien à la télé. Et sur internet, nous sommes en train de faire autre chose que des recherches. Nous devons comprendre que vouloir c’est pouvoir et que quand un élève veut réussir, il peut.

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La plupart d’entre nous, au retour de l’école s’intéressent aux loisirs tels que regarder les films, manipuler des jeux vidéo en longueur de journée, ou encore sillonner les quartiers sans but précis, oubliant les cours que nous avons à apprendre.

A l’université, nous nous sentons libres pour agir comme bon nous semble. Les cours et TD nous intéressent peu, mais pour la bourse, nous sommes prêts à brûler ce bus qui transporte nos parents, à barrer cette avenue ou à saccager ce restaurant où nous retournerons demain pour notre déjeuner.

En conclusion, nous pouvons affirmer que la responsabilité sur ce que subit notre système éducatif est bien partagé. Cependant interrogeons nous: A quand notre niveau deviendra-t-il normal?

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