Sous l’orage est un roman écrit par l’écrivain malien Seydou Badian Kouyaté. Il est paru pour la première fois en 1957 aux éditions Présence africaine. Le thème principal du livre est le conflit culturel entre les générations, notamment en Afrique.
Le père Benfa attend impatiemment l’événement qu’il a l’intention de partager avec sa famille : le mariage de sa fille aimée, Kany, avec un homme d’affaires du village, bien que cette dernière aime Samou, un lycéen qui partage ses sentiments. Jusque-là, elle ignore le projet de son mariage avec Famagan, mais son père qui tient beaucoup aux traditions a déjà donné son dernier mot et c’est une décision irréversible qu’il a prise.
Nous apprenons que la question de l’avenir de Kany a divisé la famille de Benfa. Sibiri, le fils aîné, qui maintient comme son père les anciennes normes et pratiques culturelles, apporte tout son soutien à Famagan, alors que ses trois plus jeunes frères (amis de Samou) défendent passionnément l’amour de ce dernier pour leur sœur. Maman Téné, la mère de Kany, quant à elle, est très anxieuse. Cependant, même si elle aurait aimé discuter de la question avec son mari, elle n’ose pas lui parler car elle serait blâmée. Pour cela, elle recourt à un devin appelé Tiekoura qui remarque son inquiétude et la rassure.
Peu de temps après, Benfa convoque Sibiri et lui ordonne d’informer ses trois frères du mariage imminent de leur sœur Kany avec Famagan. Birama, son second fils qui va à l’école et côtoie Samou, se dispute violemment avec son frère aîné, en exprimant son indignation à l’idée d’imposer un mari à sa sœur. Pour sa part, Sibiri estime que l’idée que sa sœur choisisse un mari d’elle-même rendrait son père aux yeux de son entourage irrespectueux et ridicule.
Comme Kany entre dans sa cabane, elle trouve sa maman qui l’attend avec impatience pour l’informer que son père a arrangé son mariage avec Famagan, ce qui la choque. Pleurant à chaudes larmes, elle dit à sa mère qu’elle préfère plutôt mourir que d’épouser un homme âgé. Pour la calmer, sa maman l’informe qu’elle-même est victime de polygamie et qu’elle n’a jamais connu le bonheur conjugal. Cette déclaration ouvre les yeux de Kany qui demande à sa mère de l’aider à poursuivre ses études pour lui épargner une telle humiliation. Benfa qui était à l’écoute injurie Kany et maudit sa femme qu’il accuse de complot.
Tout ce que maman Téné peut faire pour l’instant est de demander à sa fille de faire confiance à Dieu et d’aller parler avec Samou. En pleurs, Kany informe alors Samou de la nouvelle, ce qui déclenche aussi ses larmes. Avant de le quitter, celle-ci le rassure et lui fait se rappeler que rien ne peut les séparer et qu’elle n’épousera jamais un vieil homme quelle que soit la pression qu’on mettra sur elle.
Samou est le fils unique de maman Coumba qui est veuve. Il passe une nuit blanche après la nouvelle de Kany. Le lendemain matin, il se confie à sa mère qui le rassure en lui disant que si le bon Dieu décide que Kany soit sa femme, personne ne pourra l’arrêter et en même temps, elle l’informe que si son défunt père était encore vivant, il lui aurait aussi choisi une épouse. Elle lui parle aussi de Kany, espérant qu’elle soit une femme obéissante et qui connaît les valeurs profondes de la société. Les paroles de sa mère aident beaucoup Samou à reprendre des forces et à se battre pour avoir sa bien-aimée.
Plus tard, Kany et son frère Birama sont envoyés chez leur oncle. À leur arrivée au village, ils remarquent la vivacité du marché situé au bord de la rivière. Les gens du village les ont pris pour des employés du gouvernement et lorsqu’ils leur expliquent qu’ils sont le neveu et la nièce de Djigui, ils leur indiquent le chemin vers sa maison où ils sont reçus par leur grand-mère.
Djigui fait un accueil respectueux aux enfants de son frère, mais il leur demande de s’habiller comme les gens du village et non pas comme des citadins. Il les présente ensuite à tous les membres de la famille ainsi qu’aux voisins. La première nuit de Kany est une mauvaise expérience, surtout lorsqu’elle aperçoit un lézard qui l’effraie.
Par la suite, l’oncle se met à éduquer son neveu quant aux principes de la vie traditionnelle, sa vision du monde et la morale humaine, comme, par exemple, la nourriture qui doit être partagée ; il lui présente son ami Tiéman qui a combattu durant la Deuxième Guerre mondiale et qui a visité de nombreux pays avant de retourner dans son village pour travailler comme infirmier.
Kany découvre chez Tiéman un homme sage qui est prêt à l’aider, ce qui l’encourage à se confier à lui en le mettant au courant de son mariage, de son désir de poursuivre ses études, ainsi que de sa détermination à épouser Samou. Après quoi, il lui promet de lui venir en aide.
Une confirmation de la douce sagesse de Tiéman est donnée lorsque celui-ci écrit une lettre à Samou, évidement au nom de Kany, pour le rassurer en lui disant qu’il est intervenu auprès de son ami Djigui pour qu’il aille convaincre son frère de laisser sa fille poursuivre ses études. Il l’informe par la même lettre que les parents issus de la vieille génération n’ont aucunement l’intention de faire du mal à leurs enfants et que la différence de leurs points de vue avec les jeunes est une condition indispensable pour leur société.
Le jour du départ de Kany et Birama pour retourner à la ville, Tiéman remet une lettre à Kany écrite par Samou. Celui-ci l’informe que Djigui a écrit à son frère en lui disant qu’il souhaite que sanièce termine ses études et que Famagan n’est apparemment pas prêt à attendre aussi longtemps pour avoir une troisième épouse ; ils vont donc être unis pour le meilleur et pour le pire.
Même si tout semble désormais aller bien pour le jeune couple, Kany voit son père, un jour, avec son frère Sibiri, Famagan et plusieurs autres hommes plus âgés qui parlent et qui rient, ce qui l’inquiète car pour elle, le combat n’est pas encore gagné et en fait, il est loin d’être terminé car en recevant la lettre de son frère, Benfa prie Famagan de ne pas s’inquiéter puisqu’il lui a donné son mot sur lequel il ne va pas revenir. La famille Benfa a aussi reçu beaucoup de cadeaux du riche commerçant.
Quelques jours plus tard, Kerfa visite son ami Samou ainsi que d’autres amis pour lui transmettre de bonnes et de mauvaises nouvelles. Au cours des quelques jours précédents, lui et la mère de Kany ont pu arranger le mariage de Samou avec Kany. Leur stratégie était la suivante : si les personnes âgées voient que le couple est assorti, Benfa ne verra plus l’amour et le mariage entre les jeunes comme étant une humiliation pour l’ancienne génération.
Peu de temps après, une délégation menée par les vieux visite Benfa. Ceux-ci parlent tous le même langage qui incite Benfa à ne plus voir les jeunes comme étant des ennemis, et à leur tendre les mains. Ils lui disent aussi que ces jeunes représentent la continuité de leur culture. Après une mûre réflexion, Benfa, qui est informé que Famagan est prêt à laisser tomber son mariage avec Kany, accepte tout de suite de donner la main de sa fille à celui pour qui son cœur bat.
Malgré le conflit qui existe entre l’ancienne et la nouvelle génération, la communication reste indispensable pour trouver la solution. Dans cet ouvrage, l’auteur a raconté une histoire simple pour faire passer un message selon lequel les jeunes doivent respecter les gens issus de l’ancienne génération, en échange de quoi ceux-ci doivent aussi respecter ces jeunes et demander leur avis surtout quand il s’agit de questions qui concernent leur avenir.