Au cours d’une chaude matinée à l’Université Gaston Berger de Saint Louis, l’étudiant Fallou Sène a perdu la vie. Un évènement malheureux qui a poussé les étudiants à réagir particulièrement sur les réseaux sociaux.
Infoétudes revient sur les réactions à chaud de ses camarades étudiants
A l’Université Gaston Berger de Saint Louis, les affrontements entre étudiants et forces de l’ordre ont débouché sur le meurtre de Fallou Sène, étudiant en 2ème année, section française. Une perte qui n’a pas laissé indifférents ses camarades étudiants. Loin du théâtre des opérations, ils ont profité des réseaux sociaux pour dénoncer une énième disparition d’un des leurs.
Actuels et anciens pensionnaires de ladite université se sont servis de leurs claviers ou de leurs voix empreintes d’émotions pour extérioriser leurs sentiments. Présent sur les lieux au moment des échauffourées, Mounirou Fall, étudiant en Sciences juridiques se confie : « Les autorités ont refusé de payer, nous avons décrété deux journées sans ticket. Et nous affronté les forces de l’ordre. Et malheureusement, il y a eu mort d’homme »
Moussa Ngom, ancien étudiant à l’Ugb, actuellement étudiant en 3ème année option Télévision au Cesti déplore cette fin tragique : « L’enthousiasme au moment de rejoindre l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, la déception qui s’ensuit dès la première année, l’abnégation qui vous pousse à ne pas laisser tomber, à tenter coûte que coûte de décrocher un diplôme dans ce coin perdu de Saint-Louis, au moins une licence en 3ème année et tout cela qui s’écroule à la 2ème avec un certificat de décès remis à des parents comme dernier souvenir».
La compassion est la chose la mieux partagée chez les sanarois.
Fraichement sorti de l’Ecole nationale d’administration (Ena) , Cheikhna Ibrahima Seck dénonce à travers sa page Facebook les tensions inhérentes au retard du paiement des bourses. « Comme toujours, les bourses vont être payées dans moins de 48h pour calmer les ardeurs et saupoudrer les événements. Il faudrait redéfinir à nos autorités la notion de « priorité », elles semblent l’avoir occultée dans la gestion des affaires publiques. C’est une honte, ce qui se passe dans notre pays est une honte à tous les niveaux. Il ne faut plus avoir peur des mots pour garder une quelconque position ou se protéger de quelque retour de bâton que ce soit», a-t-il affirmé.
C’est le même sentiment qui anime Malick Diallo. L’étudiant se dit outré par les affrontements en milieu universitaire : « C’est l’écœurement et la consternation. Je suis choqué que la violence atteigne son paroxysme dans ce temple du savoir. Je me sens directement concerné car ayant fréquenté le même campus social et le même campus pédagogique donc c’est la perte d’un frère que je déplore »
Les camarades compatissent et réclament justice
Ils sont mécontents et ils l’ont fait savoir à leur manière. Des messages de soutien, des publications hostiles aux forces de l’ordre et aux gouvernants. Ugb ne s’est pas sentie seule. Le monde universitaire s’est insurgé contre le malheureux évènement. La photo du regretté était visible sur tous les fils. Accompagnée le plus souvent par des messages émouvants.
Les ashtags n’ont pas manqué. Que ce soit sur les statuts whatsap ou les stories Facebook : « Je suis Fallou Sène » avec un fond rouge pour faire allusion au sang versé, « Je suis étudiant », « #Ucadugb », pour montrer l’unicité du combat, « comme Balla Gaye » pour se remémorer de l’étudiant disparu en 2001 ou encore : « Repose en paix Fallou ». Ancien de l’Ugb , Ben Abass veut que les responsabilités soient situées justice. « Il faut que justice soit faite », dit-il avant de se poser une question : « Si nos gouvernants savaient que des étudiants comptent sur cette bourse pour nourrir leurs familles»