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Radio, Télévision et Politique – Trois complices qui « tuent » l’Ecole au Sénégal

« Mesdames et messieurs, très chers téléspectateurs (auditeurs), bienvenue dans le 120è numéro de votre émission –Tout sur l’Ecole-, une émission hebdomadaire où vous allez découvrir l’actu scolaire et universitaire. » Telle est la phrase qu’on aimerait tous entendre un jour sur les antennes de notre Télévision Nationale ou sur l’une des nombreuses radios et télévisions que compte le Sénégal. Dommage qu’en lieu et place, ces médias n’hésitent pas à nous proposer leur propre P-LMD (Politique – Lutte – Musique – Danse).

Dans un pays où, en dehors des chaines de radio et télévision publiques, on compte une quinzaine de chaines de télévisions privées et plus de 200 stations de Radio, les actualités de l’Ecole devaient être les premières à être véhiculer sur les antennes, rien que pour une école d’excellence et pour l’avenir du pays. Malheureusement au pays de Cheikh Anta Diop, le panorama médiatique peut tout faire et tout dire sauf l’école. En parcourant les programmes de nos médias, nous nous rendons compte du manque de considération qu’ils ont envers cette école, qui a pourtant formé de nombreux diplômés dans ce domaine. Au lieu de promouvoir cette école et ses acteurs, nos radios et télévisions ne nous proposent que du divertissement (Lutte, Musique, Danse, …). Les seuls débats dans les studios et plateaux, son purement politique et ne reflètent aucun aspect positif pour l’avenir de nos milliers d’élèves et d’étudiants, influencés par un manque d’informations et d’orientations. Pire encore, le peu d’élèves excellents de nos écoles sont souvent pris et désorientés vers des futilités et pour le compte d’une minorité au détriment de l’avenir d’une Nation entière. Ils sont généralement détournés devant les yeux impuissants de leurs parents et enseignants.

Si le CNRA (Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel) n’en a pas parlé jusqu’à présent, c’est sans doute parce que ce détournement de cerveaux ne déplaît pas aux autorités, d’hier et d’aujourd’hui.

« Avec les comptes Génération Sénégal, j’ai voulu que les réseaux sociaux contribuent à une mission : permettre aux jeunes de construire l’avenir. » Ceci est un message partagé sur la page Facebook Officielle du Président de la République, 2 heures avant la rédaction de cet article. Même si ces 23 mots de Son Excellence sont bien formulés, on ne peut pas s’empêcher de se poser la question « Comment? ». Puis que le levier de cette mission, qui est l’école, est aujourd’hui menacé et torturé sur tous les plans.

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Cette école non repérée dans les programmes politiques, cette école jamais adoptée par les médias, cette école non aimée par nos entreprises (qui financent pourtant la lutte, la musique ou la danse), cette école là, a aujourd’hui plus que jamais besoin d’assistance.

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