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«Oubi tay, dianga tay»: Un slogan de pays pauvre, Par Samba Diama TOP*

Oubi tay, dianga tay…Est-il imaginable de décréter un tel slogan aux États-Unis ou en France? En d’autres termes, les citoyens de ces pays sont-ils plus patriotiques que les Sénégalais ? Evidemment non! Pourquoi donc un tel slogan au Sénégal pour rappeler aux acteurs du système éducatif leurs obligations? Tout citoyen qui réclame ses droits doit accomplir correctement ses devoirs. A ce titre, Auguste COMTE affirmait que nul ne possède d’autre droit que celui de toujours faire son devoir.

C’est très insupportable pour un père de famille de devoir attendre quelques semaines, mois ou années avant de percevoir son salaire, ses indemnités ou son rappel. Le retard du dû entraîne beaucoup de tension dans les familles et dans les relations sociales. Du salaire du travailleur dépend un tas de besoins à satisfaire. C’est la raison pour laquelle, il est très fréquent d’entendre des enseignants ruer dans les brancards. Mais ces mêmes enseignants ont-ils le droit de ne pas démarrer les enseignements-apprentissages le jour même de la rentrée des classes ? Evidemment non! C’est de la grande irresponsabilité de leur part de se soustraire à leurs obligations et de prêter le flanc à la critique et à la sanction.

Cependant, le slogan «Oubi tay, dianga tay» n’aura de sens que si et seulement si certaines conditions sont réunies. Autrement dit, les responsabilités sont partagées. Les autorités en charge de l’Education Nationale doivent savoir anticiper sur la solution des problèmes.

En vue de gagner quelques miettes d’argent sur leur dos, ces autorités n’affectent les enseignants nouvellement formés à leurs postes qu’au mois de janvier. En outre, les établissements scolaires inondés ou occupés par les populations victimes d’inondations ne sont libérés que tardivement.

Sans aucune lueur d’ironie, il arrive même qu’il manque de la craie dans certaines écoles, dans d’autres des tables-bancs et dans d’autres encore les emplois du temps ne sont pas disponibles. Même si tous ces obstacles étaient levés, l’élément central serait toujours absent le premier jour de la rentrée scolaire. Les élèves, surtout ceux des zones rurales, croient que les cours ne doivent commencer réellement que trois semaines plus tard et les parents en quête de pitance quotidienne se soucient peu du «Oubi tay, dianga tay».

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*Professeur

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