Les femmes à l’honneur, l’un des symboles du Black Excellence, Empowerment au Sénégal, vous l’avez deviné, nous parlerons de la maison d’éducation Mariama Ba. Cette école se distingue chaque année par les myriades de distinctions aux différents concours du pays, aux nombreuses mentions au Bac, aux excellents résultats académiques, et ce, à tous les niveaux. Nous rencontrons des anciennes membaennes pour avoir un œil interne de l’établissement.
Comme toute école d’excellence, il faut remplir un certain nombre de critères pour pouvoir accéder à la prestigieuse école. Aminata Ba, jeune diplômée de memba et étudiante en biologie à l’ecole supérieur polytechnique de dakar nous fait découvrir les prérequis pour faire partie de l’élite féminine.
“ Le processus de sélection de la maison d’éducation Mariama Ba se fait selon deux étapes principalement :
1/ Une sélection basée sur les résultats du CFEE et de l’entrée en sixième. En effet, suite aux examens, les 100 déclarées premières au niveau national sont éligibles à un concours écrit qui donne accès à l’établissement
2/ Un concours écrit composé de diverses épreuves (français, mathématiques, etc.) suivi d’un entretien physique avec un jury établi et d’une étude de dossier (bulletins de note, comportement)
C’est à la suite de cela que seront définitivement sélectionnées 35 jeunes filles qui composeront une promotion’’ nous renseigne Aminata
Une fois qu’on a réussi le concours, on devient les chouchous de la nation. Woré Djité actuellement étudiante en médecine nous relate la vie au sein de l’internat.
“Il s’agit d’une vie très réglementée rythmée par la rigueur et la discipline. Notre internat est exclusivement réservé aux filles et les classes vont de la 6e à la Terminale. Il représente pour nous les pensionnaires un second foyer, car nous y séjournons durant toute la semaine et ne sommes autorisées à rentrer que les week-ends.
La journée à MEMBA commence vers 5h30 lorsque nous sommes réveillées par les surveillantes. Nous nous préparons activement et nous quittons les dortoirs à 7h pour rejoindre les réfectoires. Après le petit-déjeuner direction les salles de classe pour une journée d’études allant de 8h à 12h . Le respect des horaires est primordial et s’y habituer est parfois difficile surtout pour les nouvelles. Nous observons une pause à midi pour le déjeuner et la sieste puis regagnons les classes à 15h . Le dîner est fixé à 19h puis des heures d’études sont aménagées entre 20h et 22h permettant aux élèves de réviser les cours. Nous regagnons finalement les dortoirs où les surveillantes procèdent à l’extinction des lumières marquant ainsi la fin de cette rude journée.” Nous pouvons dire que les pensionnaires n’ont pas de replis, des journées bien chargées. Souvent, la cohabitation entre filles n’est pas facile, mais cette règle ne s’applique pas à nos sœurs membaennes. “Entre pensionnaires, nous entretenons de bons rapports dans le respect mutuel, la courtoisie et la gentillesse. Il existe une très bonne ambiance à MEMBA, car nous formons une grande famille et chaque fille voit en l’autre une sœur, une «chère camarade » comme nous nous appelons si affectueusement. Un système de marrainage est aussi mis en place permettant l’intégration des plus jeunes et favorisant l’entraide et l’entente entre les pensionnaires. Des discordes peuvent parfois survenir, mais le lien qui nous unit est plus fort et nous nous efforçons de toujours maintenir la paix et l’harmonie au sein de l’établissement” poursuit la jeune dame.
Beaucoup disent que les excellents résultats de l’école sont dus au fait qu’elle sont les filles “préférées” de l’État sénégalais et de ce fait, elles sont dans de bonnes conditions . Woré ne réfute pas la thèse, mais elle nous fait savoir que ce n’est pas la seule raison. “Nous sommes certes mises dans de bonnes conditions de travail, mais cela n’est pas l’unique explication de nos bons résultats. Ils sont également la somme de tous les efforts fournis , des dures journées et longues nuits de labeur et de tous les sacrifices faits par les élèves et l’administration afin de maintenir le cap . Nous essayons toujours de nous surpasser et de hisser notre école vers le sommet. C’est ce désir de cultiver l’excellence et cette détermination qui nous permet de nous démarquer ainsi et d’avoir d’aussi bons résultats.”
Memba est avant tout une famille alors les ponts ne se coupent pas après le baccalauréat. Malgré la distance qui les sépare, elles trouvent toujours un moyen pour maintenir la connexion. “ Le contact est toujours gardé ! Une fois le passage par la Memba, on devient des sœurs à vie, partout où l’on va. Il est sûr qu’il y a des affinités plus fortes entre élèves de la même promotion ; mais la solidarité et les liens de bonne entente sont toujours présents !
Les réseaux sociaux sont aussi d’une grande utilité, car ils permettent de garder le contact plus durablement, on s’envoie des messages, on part à nos mariages (rire) .. bref, les liens tissés ont été là depuis la création de la Memba et le seront toujours, quelle que soit la promotion!
Memba, c’est quand même 7 ans ! Ce ne sont pas des amies, mais des sœurs que tu gagnes! Des gens avec lesquels tu as partagé les mêmes épreuves, de la préparation des devoirs de classe aux concours, etc. des gens qui t’auront vu dans tous tes états (rires) littéralement, avec qui tu aura partagé repas et discussions inoubliables, nuits de folies et de délires, pleins de moments indescriptibles!… Tout cela crée des liens indéfectibles et des souvenirs inoubliables.
Memba, c’est la famille, c’est la famille ” nous dit Rokhaya Diop jeune diplômée en école de commerce en France.
A la jeune génération qui souhaite intégrer ce temple du savoir noté bien, c’est le précieux conseil de Woré Djité. “A mes jeunes, je vous exhorte à davantage persévérer, à vous armer de courage de patience d’endurance. Le chemin est certes difficile, mais il mène à la voie du succès si vous y croyez assez. Alors donnez-vous à fond, travaillez dur, soyez brillants et maintenez le statut d’école d’excellence de notre très chère MEMBA .”