Plus que frustré, Lansana Konaté, le désormais ex-Directeur des Bourses, est très remonté contre Cheikh Oumar Anne, le ministre de l’Enseignement supérieure. La preuve à travers sa lettre au vitriol adressée à l’autorité de tutelle.
« De manière générale, la situation de l’UCAD, l’anarchie qui règne au niveau des masters, il n’est pas acceptable qu’il soit demandé au Directeur des bourses d’acheter, chaque année, la paix en suppléant aux défaillances de tout un système par des paiements indus et cela sans couverture, écrit-il, repris par Libération.
L’absence d’amicales rend difficile les discussions car ne sachant pas à qui parler. L’Avenue Cheikh Anta Diop est quotidiennement envahie par des soi-disant collectifs dont la légalité reste douteuse.
Si on ajoute à cela les propos de nos honorables députés lors de votre passage en commission et en plénière à l’Assemblée nationale (confier la gestion des bourses au COUD) et votre propos à savoir que ce sont les bourses qui constituent la tâche noire qui risque de réduire à néant tous les efforts consentis jusqu’ici, je me dois de mettre tout le monde à l’aise en me démettant de mon poste de Directeur. Aussi, la présente note est accompagnée de ma démission, à compter ce jour, du poste de Directeur des bourses de l’enseignement supérieur. »
A côté, le démissionnaire a mis en cause tout un système. Concernant, par exemple, la grève à l’UGB, il assène : « Comme rappelé dans le communiqué que nous avons envoyé pour publication, l’année académique 2017/2018 a été intégralement payée à tous les boursiers de l’UGB y compris ceux de l’UFR l’ayant invalidée. Suite à l’autorisation exceptionnelle du 12 novembre 2018, une reconduction systématique de la bourse a été effectuée en 2018/2019 pour tous les boursiers de 2017/2018 (année invalide). Deux remarques à ce niveau : depuis dans ans, la Direction des bourses ne dispose pas de résultats d’examen pour les impactés de l’invalidation, ce qui n’autorise pas de procéder à un renouvellement ferme de leurs bourses. Je crois comprendre que, quelque part, c’est l’année 2018/2019, que la CESL (Coordination des étudiants de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis) considère comme année invalide. Si c’était le cas, je considère qu’on ne peut pas demander au Directeur (des bourses) de payer cette année invalidée d’avance. Le principe d’accompagnement sur lequel est basé la gestion actuelle des allocations d’études n’a aucune légalité car ne reposant sur aucun texte réglementaire. »
Poursuivant, Konaté fait des déballages : « Je passerai sous silence la question logistique. Pour anecdote, une direction qui gère quelque 70 milliards F CFA ne peut même pas disposer d’une ligne téléphonique. La connexion Wifi dépend de celle du Trésor public. (…) Nous avons toujours décrié la qualité du personnel affecté à la direction des bourses qui, quelque part, peut être considéré comme le réceptacle de tout ce dont ne veulent pas les autres directions du ministère de l’Enseignement supérieur. »
En conclusion, il dit : « Les états de paiement sont des documents qui renferment des données à caractère personnel et qui, par conséquent, ne devraient, en aucun cas, se retrouver entre les mains d’étudiants y compris les délégués d’amicales comme cela a été le cas avec les derniers états de l’UCAD ».
Source : xibaaru.sn