L’inspecteur de l’éducation et de la formation, Djibril Ndiaye, a été décoré au grade de chevalier de l’Ordre national du mérite lors de la Journée de l’enseignant célébrée le 28 décembre 2020. Une distinction que le récipiendaire analyse comme une reconnaissance du travail qu’il a abattu au service de l’éducation depuis 1987.
Le 28 décembre 2020, l’inspecteur de l’éducation et de la formation, Djibril Ndiaye, a été décoré au grade de chevalier de l’Ordre national du mérite, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de l’enseignant (Jme). Egalement directeur du Centre régional de formation des personnels de l’éducation (Crfpe) de Fatick, celui-ci n’a pas pu cacher sa satisfaction. «Cette distinction m’a beaucoup marqué. En effet, être distingué parmi ses pairs et recevoir la reconnaissance de la nation à travers cette médaille constitue un grand motif de fierté. Ce n’est pas toujours qu’un agent reçoit une telle décoration», explique-t-il avec fierté. M. Ndiaye affirme que cette distinction traduit la reconnaissance de l’État pour tout ce qu’il a eu à faire comme travail dans le système éducatif. «Cette distinction signifie aussi que je n’ai plus droit à l’erreur et en conséquence, je dois redoubler d’efforts. C’est comme ça que je comprends la signification de cette décoration», confie-t-il.
Pour cet inspecteur de l’éducation et de la formation, c’est en fonction d’un parcours, d’actes posés quotidiennement dans le cadre du travail que des agents sont décorés par rapport à ce qu’ils ont eu à faire et à réussir durant leur carrière. «Et je trouve que c’est une bonne chose d’être distingué parmi ses pairs et recevoir une telle décoration qui, il faut le reconnaître aussi, n’est pas donnée à tout agent. Donc, si je figure parmi ces agents, c’est véritablement un sentiment de satisfaction du devoir accompli que je ressens aujourd’hui», souligne l’enseignant qui comptabilise plus de 30 ans de service.
Une carrière au service de l’éducation et de la formation
Djibril Ndiaye a démarré sa carrière d’enseignant en 1987 dans le département de Bignona, précisément à l’École élémentaire de Suelle comme instituteur adjoint, puis à l’École élémentaire de Dianki où il a séjourné trois années, entre 1988 et 1991. Par la suite, il a été affecté dans le département de Mbour, à l’École élémentaire de Bandia (1991-1995). Ensuite, il a intégré l’École élémentaire Baoré Seck de Pikine (1995-2000).
Né en 1962 à Bambey, dans la région de Diourbel, M. Ndiaye est devenu bachelier au Lycée Limamoulaye de Guédiawaye en juillet 1982. Assoiffé de savoir, il a obtenu le Certificat élémentaire d’aptitude pédagogique (Ceap) en 1988 en exerçant à l’Ecole A7 de Pikine et le Brevet supérieur de capacité en 1991, étant en service à l’école de Bandia. Cet enseignant n’a pas raté, l’année suivante, le Certificat d’aptitude pédagogique (Cap) en 1992 qu’il a décroché dans la même École élémentaire de Bandia. Il a obtenu en 2004 le Certificat d’aptitude aux fonctions d’inspecteur de l’enseignement élémentaire (Caiee) à la Faculté des sciences et technologies de l’éducation et de la formation (Fastef), ex-École normale supérieure (Ens) de Dakar.
Djibril Ndiaye a atterri alors à Fatick. Une mutation ayant coïncidé avec l’ouverture de l’École de formation des instituteurs (Efi) où il a eu la chance de figurer parmi les premiers encadreurs-formateurs de maîtres entre 2004 et 2011. Avec le démarrage en 2014 du Centre régional de formation des personnels de l’éducation (Crfpe), M. Ndiaye a été tour à tour chef du département de l’élémentaire et du non-formel, formateur ensuite, avant d’occuper le poste de directeur des études par intérim d’août 2015 à janvier 2018 et directeur du centre depuis avril 2018.
Conseil à la jeune génération
«Tout mon vécu d’inspecteur, je l’ai fait dans la formation d’enseignants de 2004 à maintenant», indique Djibril Ndiaye. Il dit avoir été marqué par le contact avec les enseignants qu’il a eu à former et encadrer. «Former un enseignant, quelqu’un qui doit aller former ce que la Nation a de plus cher, ses enfants, cela m’a vraiment beaucoup marqué. Et, il faut le reconnaître, j’ai eu à participer à la formation de beaucoup d’enseignants dont je ne peux pas évaluer aujourd’hui le nombre», indique-t-il. Il n’a pas manqué d’inviter la nouvelle génération à plus d’abnégation, de ponctualité, de disponibilité, d’amour de l’enfant et d’exercice correct du métier.
«On ne le répétera jamais assez, nous exerçons le métier le plus noble du monde, celui de l’enseignant dont n’est pas qui veut. Moi, j’estime qu’un enseignant est choisi par Dieu qui lui confie le destin d’autres êtres humains. Donc, cet enseignant-là ne doit pas être n’importe qui. C’est pourquoi je ne cesse, pendant les formations, d’insister sur les qualités que l’enseignant doit revêtir, les comportements à adopter pour éviter certaines choses qu’on ne doit plus faire, de fréquenter n’importe qui et de dire n’importe quoi. En somme, il y des choses qui ne sont pas permises à l’enseignant qui n’a plus de vie privée pour l’avoir offerte à la construction à l’édification de la nation», recommande l’encadreur.
Aussi M. Ndiaye invite-t-il les enseignants à poursuivre le travail et servir la Nation sans rien attendre en retour. D’après lui, un enseignant peut avoir une satisfaction morale dans la mesure où il peut être conscient d’avoir fait ce qu’il devait faire avec les enfants qui lui sont confiés. De son point de vue, l’enseignant doit avoir les connaissances et les qualités requises, mais il y a une touche personnelle qui, quand on l’exerce, vient spontanément. C’est pourquoi le formateur juge important d’incarner le sérieux dans le travail et d’avoir la pleine conscience professionnelle à travers la ponctualité, l’assiduité, la correction et avoir une bonne moralité pour être véritablement un modèle.
Polygame et père de quatre enfants, il estime que cette décoration vise à reconnaître un mérite. Cet inspecteur reste convaincu que les enseignants font partie de la catégorie de travailleurs les plus méritants de notre pays.
Mouhamadou Sagne