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Dossier: Les grèves secouent le secteur de l’éducation

Le front syndical est en ébullition dans maints domaines. Entre réclamation de salaires et quête d’une vie meilleure, les préavis de grève s’entrechoquent sur la table des autorités. De l’université aux collèges en passant par les lycées, les grognes se multiplient alors que l’année n’est qu’à son premier mois. L’école est dans une zone de turbulence. Des mouvements syndicaux ont entamé la grève le jour même de la rentrée des classes, transformant le « Ubi tay Jang tay » en « Ubi tay grève tay ». Depuis, ils enchainent débrayages et grèves totales Le quantum horaire en souffre actuellement. « Pas de satisfaction, pas de recul dans la lutte syndicale », déclarait Souleymane Diallo, Secrétaire général du Syndicat des enseignants libres du Sénégal (Sels). Ses collègues du Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen secondaire (Cusems) n’en finissent pas de bouder les salles pour exiger la matérialisation des accords existants : indemnités de logement et paiement des prestations des examens du Bac et du Bfem

 Des rencontres et toujours pas de satisfaction

Pour mettre fin aux grèves intempestives, les parties concernées à sa voir le gouvernement et les syndicats d’enseignant ont décidé de s’asseoir autour de la table de négociation. La rencontre de  mardi dernier n’avait pas donné grand-chose. Du coup, l’arbitrage du Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne était plus que nécésaire. C’est ainsi qu’il a présidé la réunion du vendredi 19 janvier. Au sortir de cette rencontre, il  a annoncé une enveloppe de 12 milliards de FCfa pour la revalorisation de l’indemnité de logement, 32 milliards pour l’apurement des années de validation, 3,5 milliards pour l’aménagement des zones d’habitation des enseignants.

Une somme de 211,810 millions de FCfa sera aussi décaissée pour payer la participation aux examens. Malgré ces promesses les syndicats restent sceptiques. Saourou Sène et ses camarades veulent consulter la base d’abord. Une réunion d’évaluation est ainsi prévue au mois d’avril

Ça chauffe à l’Ucad  

Les remous n’épargnent guère le milieu universitaire. Après la grève du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) pour la réclamation des salaires du mois de décembre , les étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) ont pris le témoin en enchainant cinq jours de grève et d’échanges de pierres et de gaz lacrymogène afin de percevoir leurs allocutions d’études ainsi que la subvention des mémoires. Loin des amphithéâtres, ils sont dans la rue, théâtre d’affrontements entre eux et leurs « éternels adversaires » : les forces de l’ordre. Encore une fois, la rue a donné raison aux étudiants. C’est en plein combat que les bourses sont tombées.

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Des étudiants menacés d’exclusion dans le privé

Les lendemains sont aussi sombres pour les étudiants orientés dans le privé par l’Etat. Ils sont menacés d’exclusion à cause de plusieurs mois d’arriérés. « Depuis 2012, l’Etat du Sénégal a décidé d’orienter dans les établissements privés d’enseignement supérieur des bacheliers qui ne pouvaient pas accéder aux universités publiques faute de places. Il se trouve que depuis 2013, des retards importants sont notés dans le règlement des sommes dues, occasionnant des cumuls d’arriérés. Pis, pour cette année, aucun établissement n’a encore reçu de paiement », a soutenu Abass Fall, vice-président de la Fédération des établissements privés d’enseignement supérieur du Sénégal (FEPES). L’avenir de ces centaines d’étudiants est aujourd’hui incertain. L’épée de Damoclès est suspendu au-dessus de leurs. « On peut nous exclure à tout moment. Notre vie peut basculer car nous n’avons pas suffisamment de ressources financières   . Nous espérons que l’Etat va payer la dette pour qu’on puisse poursuivre normalement notre formation », soutient Moussa Niang , étudiant en 2ème année marketing-Communication .

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