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Classes pléthoriques, niveau des enseigants… : Bachir Diagne analyse les échecs de l’École sénégalaise

Les classes pléthoriques, le mode de recrutement des enseignants constituent un facteur majeur de la baisse du niveau des élèves au Sénégal, selon Pr Souleymane Bachir Diagne qui animait hier une conférence sur «l’Humanisme de la traduction», organisée par l’Académie nationale des sciences et techniques du Sénégal (Ansts).

Par Aliou DIALLO – La baisse du niveau des élèves tient à la démographie, même si elle a des origines multiples. C’est le sentiment de Pr Souleymane Bachir Diagne, qui estime que c’est une contrainte majeure au système éducatif sénégalais. «Ça signifie que nous avons des classes pléthoriques. Nous n’avons pas forcément tous les maîtres qu’il faut, pas suffisamment d’enseignants. Du coup, on les recrute un peu n’importe comment. Ce qui fait que nous n’avons pas toujours les meilleurs enseignants possible à mettre devant nos élèves. La contrainte démographique est telle que, elle entraîne avec elle un certain nombre de facteurs qui sont des facteurs aggravants», explique le professeur de philosophie, qui a animé hier une conférence sur «l’Humanisme de la traduction», organisée par l’Académie nationale des sciences et techniques du Sénégal (Ansts).
Toutefois, l’universitaire reconnait que tout n’est pas sombre. Il se dit heureux de voir des filles qui réussissent aussi brillamment, surtout dans les sciences, avec un certain nombre de mentions Très bien.
Relativement aux langues locales, pour Pr Souleymane Diagne, il est absolument impératif que nos langues nationales deviennent ou plutôt redeviennent des langues de création et de science. Il pense que le développement est aussi à ce prix-là. «Parce qu’en définitive, dit-il, un développement ne sera effectif que s’il mobilise les ressources culturelles qui sont les nôtres, en premier chef les langues que nous parlons, que nous appelons nationales.» Selon Pr Diagne, il faut voir «comment faire en sorte que nous ayons un système éducatif construit sur une bonne politique du pluralisme linguistique. C’est la bonne question à poser plutôt que de donner une alternative simpliste entre les langues que nous considérons comme étrangères et des langues qui seraient des langues nationales, seules à même de construire notre système éducatif».
De l’avis de Souleymane Bachir Diagne, «nous serons une seule et même humanité si nous parlons un même langage et nous parlerons un même langage si ce langage est celui de la traduction». Pour lui, la traduction, c’est un moyen de penser l’humanité comme une seule et même société humaine, évidemment tous les défis qui nous assaillent, qui ont nom pandémie, guerre, crise climatique, tous ces défis-là. Sur l’avenir du français, le professeur est convaincu que son destin se joue en Afrique. «Le centre de gravité démographique de la francophonie est en Afrique», donne-t-il comme argument.

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