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Covid 19 et éducation: témoignages d’élèves à risque après les épreuves d’examen

Ils ont été nombreux ces candidats, personnes  à risques souffrant de maladies diverses tels le diabète, la drépanocytose, l’asthme… mais qui ont risqué leurs vies en cette période de pandémie, tout ça au prix de l’obtention du Cfee, du Bfem ou encore du Baccalauréat. Le Jeu en valait-il la chandelle ? Nous avons recueilli pour vous le témoignage de trois d’entre elles.
Fanta sy*, Awa Diagne*, Boury Niang* sont toutes trois des personnes à risque. En cette période de pandémie liée au Coronavirus et malgré leur handicap, elles ont quand même pris le risque de retourner à l’école pour poursuivre les cours. Elles témoignent aujourd’hui après avoir passé leurs examens. 
Fanta Sy: Ces derniers mois représentaient un véritable parcours du combattant pour Fanta, 18 ans  candidate en série S2 au Bac 2020. Partie pour ne pas subir l’examen à cause d’une santé fragile, elle s’était quand même « sacrifié » pour retourner en classe contre l’avis de ses parents mais cette drépanocytaire de type SS n’a pas cependant réussi  à décrocher son parchemin malgré son abnégation et sa perspicacité. Peu avant la réouverture des classes du 25 juillet, Fanta s’est vu opposé un non catégorique de ne pas retourner en classe de la part de ses parents qui craignaient pour sa santé. « Au début mon père voulait que je reste à la maison pour télécharger des fascicules et étudier seule, moi j’ai préféré faire le sacrifice de retourner à l’école et tenter le tout pour le tout», révèle-t-elle.  Fanta était consciente de l’effort que coûte d’étudier seule « sans les explications en classe » dans une ambiance familiale. « Il a fallut les convaincre parce qu’ils s’inquiétaient beaucoup pour moi mais j’ai fini par réussir en les assurant que j’allais respecter les mesures barrières », nous confie-t-elle. Pouvoir respecter le port du masque à l’école était très difficile pour Fanta. « Je ne pouvais pas tout le temps garder le masque, ça m’étouffait.  Au moins quand je devais sortir, j’essayais de respecter, de me laver les mains. Quand je rentre j’essayais de m’isoler et de mettre mes habits au Soleil».  Presque naïvement, Fanta se refusait quelquefois à abandonner ses vieilles habitudes. « Franchement avec les retrouvailles entre amies, c’est  les câlins…etc. On sait bien que c’est interdit mais avec l’engouement ça manquait. On faisait donc ce qu’on pouvait ».
Awa Diagne: Tout comme Fanta Sy, Awa a également une santé fragile. Elle souffre de problèmes respiratoires et de crises d’épilepsie. Originaire de la région de Kaolack, Elle vient d’obtenir haut la main son Brevet de fin d’études moyenne (Bfem). Agé de 19 ans, Awa a vu sa santé se détériorer ces trois dernières années.  Après deux tentatives pour décrocher le Brevet, elle commençait à douter quant à l’avenir de ses études. « J’ai eu beaucoup de soucis de santé ces dernières années, ce qui m’empêchaient d’ailleurs de suivre les cours normalement. Dès fois je partais à l’école dès fois non. Comprenez alors qu’avec la Covid 19, c’était le comble pour moi mais j’ai quand même résisté tout en connaissant les risques», nous confie-t-elle. A cause de ses problèmes respiratoires, Awa avait du mal à porter le masque à l’école« Je ne pouvais pas, j’ai vraiment essayé mais c’est très difficile pour moi de respirer avec. Que faire ? », finit-elle par dire.
Boury Niang : 11 ans et Asthmatique Boury est en attente des résultats du Cfee qui doivent sortir sous peu.  Moue sur le visage, la jeune fille est très enthousiaste de passer ses vacances. Sans prendre soin de porter le masque, elle est entrain de jouer avec des amies. Ses bribes de réponse laissent entrevoir l’innocence qu’elle dégage.  Asthmatique depuis sa naissance, Boury ne cesse tout au long de l’interrogatoire de se nettoyer le nez et de sniffer, signes d’une sunnisite qu’elle traîne depuis quelques années. Malgré les remarques de ses parents qui lui ont demandé de porter le masque, elle n’en a cure. « En temps normal, j’ai du mal à respirer donc je peux pas porter de masques. J’acceptais quand Maman me le donnait mais arrivée à l’école, je l’enlevais». Cette confidence en dit long sur la naïveté de Boury qui semble ne pas mesurer l’impact du Coronavirus.
*Noms d’emprunts
 

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