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Orientations des bacheliers : Et si « Campusen » était la dernière épreuve du BAC ?

*Dis moi qui t’oriente et je te dirai quel étudiant tu seras !* était bien le premier titre de ce billet. Ai-je raison de le changer ? Lisez !

Au Sénégal, l’orientation des bacheliers est devenu un sérieux problème, une question récurrente. Tenez-vous bien ! En 2019, l’Etat peine à orienter, oupss à placer 45 000 bacheliers dans l’enseignement supérieur. Un nombre qui équivaut à la moitié des candidats recalés au Baccalauréat.

Qu’ils soient avec ou sans mention, les nouveaux bacheliers subissaient la précarité des premiers mois d’après Bac. Exceptés les rares d’entre eux qui ont pu obtenir une bourse ou pré-inscription étrangère, ces potaches paient aujourd’hui les carences cumulées d’un système inadapté.
A la quête d’une première année universitaire, ils n’ont que Campusen pour espérer une orientation, (devrais-je encore dire « placement » ?)
En effet, après 3 mois d’attente, de patience et d’espoir, les heureux bacheliers de 2019 ont l’impression de tomber sur une autre épreuve du Bac : son nom, Campusen !

La plateforme d’orienttaion des bacheliers, mise en place par l’Etat depuis 2013, a encore livré ses surprises annuelles :
– Devrais-je vous parler des erreurs techniques et des mises à jours tardives qui ont, en une journée, orienté puis réorienté, presque tous les bacheliers ?
– Devrais-je vous évoquer le cas de Fatou ? Heureuse d’être orientée à l’UGB, elle a vite informé son papa, avant d’être réorientée le lendemain à l’UVS, Quel U-ni-vers ! Quelle déception !
– Devrais-je trainer sur la situation de Jean, de Kidira, qui n’a reçu ni mail ni SMS ? (Sachant que communiquer à la télé ou à la Radio n’est pas une affaire de la Direction Générale de l’Enseignement Sup.) Jean, s’il a de la connexion, peut qu’à même surfer sur infoetudes.com et trouver nos minces précisions.
-Des Jean et des Fatou, il y en a assez pour campusen.
-Et Techniquement, la plateforme n’est pas RESPONSIVE (Pour être simple, en y accédant via un téléphone, vous n’aurez pas accès à toutes les fonctionnalités, même les plus basiques. J’en profite pour vous conseiller l’usage d’un ORDINATEUR.)

Ces problèmes cités ne sont pas les seuls, il y a aussi un réel manque de communication et de clarté autour des orientations. Les bacheliers de 2013 à aujourd’hui n’ont aucune vraie bonne information sur les critères d’orientation de la plateforme D’ailleurs, ceci n’a jamais était un sujet de discussion d’un quelconque élément du MESRI. Quels sont ces critères ? Qui les ont établis ? Les acteurs (Universités, enseignants, parents) sont-ils tous au même niveau d’infos ? Pourquoi l’Etat n’implique pas les organes qui évoluent dans le milieu scolaire ? Ne serait-ce que pour partager avec eux, la bonne information ? (Sachant que ces organes sont plus suivis dans le Web que tous les services étatiques regroupés, et que la majeure partie des bacheliers ont accès à l’internet.)
Avec toutes les nouvelles technologies disponibles, Campusen devrait être aujourd’hui une plateforme web responsible accompagnée d’une application mobile facile à utiliser et sécurisée.
Ne serait-il pas plus facile si les bacheliers étaient informés et guidés bien avant leur admission au Baccalauréat ?

Article a lire:  Maodo Mbaye : “le lycée Limamoulaye souffre d’un manque d’éclairage et de sécurité”

Aucune de ces solution ne demande pas pourtant la lune ou Jupiter. Alors pourquoi tout ce retard ? Est -ce pour faire de l’orientation une dernière épreuve du Bac ?

En se posant la question d’une autre manière, on trouve que l’Etat tente de règler un autre problème (le surplus des universités) par un autre problème (la mauvaise orientation).

Or, c’est là que le bas blesse : l’Etat impose une surdité et une fermeture sans faille à la communauté universitaire, bref à l’éducation. Et finalement, il subsiste un absent de taille lors des orientations : l’orientation, elle-même. Avec Campusen, il ne s’agit plus de déterminer les orientations scolaires et universitaires voire socio-professionnels du bacheliers, mais de son placement dans une fac déjà pleine ou dans une université qui n’existe que de nom.
Le Bachelier, c’est lui qui fait les choix, mais en réalité ce n’est que dans la forme, dans le fond, il n’a pas son mot à dire. Il finit donc par se contenter (au mieux) d’un rôle de spectateur. Il ne choisit plus, il SUBIT.

A tous les bacheliers, je souhaite une excellente rentrée universitaire. Peu importe votre fac ou université, travailler pour devenir des leaders de ce pays et du monde entier. YES, YOU CAN !

Par Bara Diaw

Responsable Edito  Info Etudes

[email protected]

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