PRESENTATION DE BABINGO AU NOM DES ACCULTURES
Plaidoyer pour l’usage des langues maternelles
Le chercheur congolais Moussibahou Mazou a présenté son œuvre Babingo, au nom des acculturés aux lecteurs sénégalais. La séance a été l’occasion pour lui et ses invités de plaider pour la vulgarisation des langues maternelles en Afrique francophone.
La présentation de l’ouvrage Babingo, au nom des acculturés, acculturés a été un cadre d’échanges entre hommes et femmes qui ont en commun l’amour de l’écriture. Ils ont prolongé le débat sur la centralité de la culture en Afrique, thème principal du livre de l’octogénaire Congolais Moussibahou Mazou. Partant du vécu, il y raconte le bras de fer culturel entre un père et son fils. Le daron n’a eu qu’un rêve, voir son fils Alex se comporter en « évolué » et parler le Français au détriment de la langue maternelle le Kituba. Finalement, le fils Alex a eu raison du vieux Makuta. Le père lui prédestinait une carrière de médecin, il opte pour la littérature en métropole. L’étudiant en Lettres refuse de troquer sa culture. Et s’arc-boute à la langue de ses ancêtres.
Par la trajectoire du protagoniste, Moussibahou Mazou alerte contre l’oubli de langue maternelle. Pour lui, c’est un énorme pan culturel. En guise d’exemple, il évoque sa propre expérience : « Je suis allé apprendre ma langue maternelle à 80 ans à Paris. Et un Blanc qui me l’a enseignée ».
Lors de son étude l’ouvrage, le Professeur Amadou Ly de la Faculté des lettres et des sciences humains (Flsh) l’a présenté comme une interpellation de tous les Etats d’Afrique noire. D’après lui, c’est une réflexion sur la colonisation, la lutte pour l’indépendance et l’évaluation systèmes scolaires.
Abordant l’importance des langues locales, le Directeur général de l’enseignement supérieur Amadou Abdoul Sow a pointé du doigt « l’absence d’alphabet pour les langues maternelles».
Pour Dieynaba Sarr , auteur du livre « La politique africaine de la France : entre rupture et continuité», l’éducation est primordiale pour la maitrise et l’usage de sa langue. « Lorsque nous étions au privé catholique, nos parents ont tenu à ce que nous parlions du Mandingue à la maison. C’est le défi des parents. C’est à eux de pousser leurs enfants à s’intéresser à la culture », soutient-elle.
Pour promouvoir davantage les langues maternelles, Moussibahou Mazou estime que le salut pourrait être « la constitution de groupes d’activistes pour les vulgariser »